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EAN : 9782911718700
L'Amourier Editions (08/04/2002)
5/5   1 notes
Résumé :
Une femme meurt. Une enquête est ouverte. On parle de mort violente. On relève des traces, des empreintes. Ce texte relève du malaise et de l’éblouissement. Les phrases de Claude Held sont comme cordes tendues sur le vide et néanmoins nouées entre elles.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
le canal

Hier le ciel était si bas qu’un nuage
semblait sur le point de toucher le canal.
L’eau est trouble. Il a plu toute la nuit.
A cet endroit deux chemins sont possibles. L’un suit le canal. L’autre, après avoir
contourné quelques maisons, revient au
niveau de l’écluse.
D’une voiture sur l’autre rive monte
une voix radio, sourde contre la tôle.
Changement de cap. Obligations planétaires.
Cul blanc sur fond noir, une poule d’eau
traverse.
Si tu regardes d’est en ouest tu as deux
ciels. Un clair, marbré. L’autre, plus uni,
plus touffu, plus sombre.
J’étais dans les nuages. Je suivais les
nuages.
La vitesse des oiseaux était si grande
que j’entendais en moi, profondément,
leur passage.
Je te dis ce que je vois. Il y a toujours
autre chose.
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La Mise à mort.

Elle est tombée contre la cloison.
L’horloge marque onze heures. Un pied est tordu sous le corps. C’est la chose la plus difficile.
On a parlé au téléphone. Une voix sur répondeur après un silence. Je crois que c’est ici. Je crois que c’est vrai.
La pièce est située dans un bâtiment gris. Sur le toit d’en face on voyait des oiseaux.
Il y a longtemps qu’on n’a pas parlé. Pas parlé vraiment.
Qu’est-ce que tu veux dire? Ta manie de faire les demandes, les réponses.
Le temps était clair. Un avion passe. Ça fait une traînée, une blancheur. Ces choses ont une douceur très grande. On était dans le reflet.
Une phrase est la chose la plus violente.
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nuit

Elle avait été hospitalisée. On lui fait
un lavage d’estomac. La nuit a été dure.
Les radios n’indiquent rien.
Au pied de la balustrade coulait une rivière. On cherche à comprendre. Ils s’étaient
assoupis. Une brume monte de la berge.
Deux boîtes de somnifères sont vides
contre le journal, un livre. La voix est
embarrassée, pâteuse. Elle perd le fil.
Il agite la main devant son visage. Elle
était à genoux près du lit, ne pouvait plus
se relever, tâtait la couverture.
Il se passera des choses. Tu te passeras
de moi.
La voix dit n’importe quoi. La voix
déraille.
L’air était sec et pur. La mort est sèche
et pure.
Entre les arbres on voit assez de ciel,
assez de nuages.
Tu ne sais pas. Tu ne sais pas ce que
c’est. Tu n’as jamais su.
C’est ça. C’est juste ça. C’est une feinte
pour échapper.
J’échappe à ta question alors qu’agenouillée je touche le lit, la table de nuit.
La nuit. Le noir de la nuit.
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Le lit est défait. Tu me regardes depuis
la porte. Les années sont là. Une vague
monte sur les galets. La chambre est dans
la fenêtre. On ne sait pas vivre autrement.
Le bandeau sur tes cheveux ira très
bien avec ce que tu portes. Une chose est
personnifiée. Je te dis ça avec des mots
qui ne veulent rien dire. La mort est personnifiée.
Le soleil couché sur les marches dessine
trois traits contre la grille. C’est touché.
C’est joué.
Une rambarde sous la main permet un
moment d’attendre. La beauté est dans la
main posée, la main qui ne sait rien d’être
ce qui montre, mais à côté, un peu.
J’ai pensé “je sais” et regardé longtemps
la plage, la mer.
“ C’est possible. ”
“C’est ce que nous vîmes tout de suite.”
“ Ce serait la journée libre. ”
“ Marcher sur la pointe des pieds. ”
“ Se taire. ”
C’était une journée particulière où tu
manques.
C’était l’éclipse.
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interrogatoire

Une photographie sur la table. Une
petite photo pas nette où elle est enfant et
pose, debout sous un arbre. Elle attend
l’oiseau qui sortira, cubique, noir.
Ils sont proches et ils se blessent. C’est
le jour des cendres.
Descendre quelques marches dans un
monde faux à coups de tendresse et de
sarcasmes. Une vie n’y suffit pas.
L’interrogatoire commence. Nom. Prénom. Domicile. Parents. Profession. Emploi
du temps.
Oui. J’essayai de l’atteindre. J’essayai de
la toucher. Sa bouche s’ouvrit légèrement.
J’aperçus sa langue.
Nous avions eu des mots.
La nuit tomba plus vite.
Une lueur entre chien et loup qui resta
en suspens pendant près d’une heure.
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