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Jean-François Merle (Traducteur)
EAN : 9782264027559
144 pages
10-18 (08/06/2000)
3.88/5   118 notes
Résumé :
Bobby a trente et un ans, mais il a gardé la naïveté et les réactions d'un petit garçon. Sa mère est morte. Fuyant la cruauté de son beau-père « le Gros », il se retrouve seul sur les routes. Il y rencontrera M. Summers, un vieil homme solitaire, meurtrier impuni, dont l'étrange métier est d'enterrer « tous les petits animaux »...
À eux deux ils formeront la plus inattendue des paires, capable du meilleur comme du pire.


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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 118 notes
On pourrait dire que M.Summers et Billy sont les alters ego cornouillais de George et Lenny, les personnages des Souris et des Hommes. Billy n'est pas très finaud, mais heureusement il rencontre ce drôle de petit homme qui s'appelle M. Summers qui le prend sous son aile, après qu'il se soit enfui de chez lui à la mort de sa mère.
Tous deux parcourent les routes, inlassablement, dans le but d'accomplir une sainte action: donner une sépulture respectueuse à tous les petits animaux tués sous les roues des voitures.
Si Billy s'est enfui de chez lui, c'est parce que son beau-père, le Gros, projetait de le tuer pour pouvoir hériter du grand magasin de la famille à sa place. Une information que M. Summers n'apprendra que bien plus tard...
Comme souvent dans les romans où le narrateur est cet homme archétype du simplet, le récit prend une part poétique par cette relation singulière au monde qui émeut et rend le personnage très attachant.
L'histoire était originale, mais il manquait ce petit quelque chose qui lui aurait donné une vraie consistance. Ce roman a quand même eu, parait-il, son petit lot de succès à l'époque de sa sortie en 1968 et qui sait ce que son auteur aurait pu écrire par la suite d'aussi original s'il n'était pas mort prématurément...
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C'est tout bêtement la couverture naïve de ce livre qui m'a attirée car je n'en connaissais ni l'auteur ni le titre. Il y a, en effet de la candeur dans cet écrit, à travers le personnage de Bobby "j'ai trente et un an. Je n'ai jamais été un garçon, du moins pas comme les autres garçons, et je ne suis pas un homme comme les autres hommes. Je suis moi, c'est tout." En fuite pour échapper à un beau père rejetant et violent ,il rencontre Summers, viel homme retranché du monde qui consacre sa vie à offrir une sépulture décente à tous les petits animaux victimes des humains. La relation de ces deux êtres ,leur façon d'interpréter le monde m'a tout d'abord fait penser à un conte écologique puis une fable sur la tolérance. Quand W.Hamilton offre un virage inattendu à son roman qui oblige à déplacer notre curseur dans le jugement de ce qui est ou fait violence dans notre société. En conclusion une jolie découverte.
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Edité chez l'arbre vengeur, le format et la couverture sont simplement irrésistibles! Roald Dahl le vend aussi très bien avec son commentaire alléchant! Alors installation confortable, c'est parti pour le voyage au bord des routes, faire sépultures de tous les petits animaux aux côtés de nos deux personnages principaux et amis dans la vraie vie.
Le ton très innocent de ce roman fait sans aucun doute parti de son charme, adhérer à ce récit d' enfant de 31 ans (Bobby) fait effectivement penser à Des fleurs pour algernon, alors la conquête est parfaite sur la forme et le plaisir de lecture. On a un gros méchant sur la quatrième de couverture qui apparait très vite et qui est un gros méchant. L'histoire rebondit, c'est une lutte faussement gentille et naïve entre bien et mal. Les scènes de violences ne sont pas à l'eau de rose. Des émotions secrètes et taiseuses qui prennent la lumière au fil des événements, des faits, des constats, et pas de personnages superflus.
Et puis c'est comme une histoire parallèle qui ne touche pas terre, qui prend vie sans interférences avec son environnement. On n'a pas d'intervention de la police, du paysan pas content, même pas une voisine qui a tout vu, un ami de la famille inquiet, c'est l'histoire de Bobby, et je crois bien que c'est que lui qui nous la raconte! J'ai parfois eu l'impression de devoir accepter pas mal de postulats de ce genre pour apprécier le contenu, (on s'attache tant à M.Summers alors qu'en vrai??? On ne nous a pas un peu manipulé à l'aimer? Face à tant de noir ou blanc, Bobby serait pas en train de nous séduire? Et de nous faire croire que des fois tuer c'est bien?? dérangeant!) Mais finalement, c'est sûrement là, la face cachée de l'Extraordinaire, et puis ce qui compte, c'est que le voyage nous a emmené bien loin d'ici ;-)
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Dis moi comment tu traites les animaux et je te dirai qui tu es.

Nous voilà en présence d'un auteur méconnu et d'une histoire fulgurante, qui méritent d'être réhabilités. C'est une merveille de la littérature écossaise qui n'a malheureusement pas trouvé son public au moment de sa parution en 1968, et que j'ai découverte de façon inespérée en allant consulter le catalogue de l'Arbre vengeur (*).

Mais quel récit initiatique... On oscille ici entre road-trip d'un nouveau genre sur les routes de Cornouailles et fable sur l'oppression des faibles par les forts. Il met en scène la rencontre entre 2 personnages inoubliables qui formeront un duo de vagabonds magnifiques, aussi désireux de fuir leur passé respectif que d'offrir une sépulture à tous les petits animaux que les chauffards écrasent sans vergogne.

J'ai aimé de façon inconditionnelle le style et le ton (un choc, du même ordre que « L'attrape-coeurs » de Salinger), mais aussi la vision antispéciste et anti-consumériste qui se dégage de cette histoire. L'auteur a un don pour sonder les hommes qui refusent abondance, pouvoir ou modernité, en évitant tout angélisme.

Cette histoire d'amitié, de quête de liberté et de rédemption peu banale est d'ores et déjà culte. Bobby et M. Summers se révèlent aussi bouleversants et mémorables que leurs illustres prédécesseurs - George et Lennie dans « Des souris et des hommes » de Steinbeck.

(*) : à l'origine d'une réédition à paraître ces prochains jours, augmentée d''illustrations originales réalisées par Medhi Beneitez.
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Il était une fois une histoire triste et lumineuse. Un conte de nuit et de terreurs, de jour et de plénitude.
« Tous les petits animaux », entrelacs profondément sensibles. La compassion infinie pour Bobby trentenaire. Sa mère décédée, élevé sous le joug d'un beau-père vil, odieux, méchant voire sadique. La violence dans ses yeux rouges de haine. Bobby est vulnérable, suite à un accident dont il perd la mémoire. L'intelligence endormie et opprimée sous les brimades. Naïf et faible, il est une proie pour « le Gros ».
Jusqu'au jour où il va rencontrer fortuitement dans une fugue Monsieur Summer. Ce dernier semble comme d'un autre monde. Un mage, un magicien, un mime, un être doué de mystères. Il est l'emblème de l'empathie et de la bienveillance. La métaphore d'une magnanimité, un juste en quelque sorte. Son but dans la vie est de sauver les petits animaux (tous). de les enterrer avec amour et respect. Nous sommes dans le tremblement d'un symbole. le détournement de nos faillites, de nos faiblesses, et petites lâchetés.
M. Summers est un homme altruiste, étrange et marginal. Il fait de ses jours, de la droiture et de l'égalité, son éthique. Il veille sur les petits animaux jusqu'au plus petit escargot. Un cérémonial de la mort pour ces derniers, de la terre sur leurs corps morts comme un hommage théologal. Il a un devoir, celui d'une justice pour tout le vivant animalier, chiens, lapins, hérissons, escargots… La parabole est souveraine. le récit fascinant, indicible, compense les horreurs humaines. Bobby va revivre avec Monsieur Summers. Il va se sentir comme un petit animal que l'on apprivoise. L'amour ne se dira pas. Tout passe dans une gestuelle humble et humaniste. le détournement de la cruauté des hommes. On aime cette nature des Cornouailles de vent et de sauvagerie, de landes et de mystères. La force intrinsèque d'une trame dramatique dont Bobby et un animal blessé dans sa chair. « Tous les petits animaux » est une jachère fleurie, pétrie d'humanité. Les tragédies venues d'une enfance martyrisée. Les inoubliables tendresses de Monsieur Summers qu'on aime de toutes nos forces. Un être entre le sage, Diogène et le mystique. Ce roman est serré comme un café fort. Sa beauté intérieure est une cascade en haute montagne. La preuve des possibles dans une métaphorique histoire qui ne cède rien au pathos. Nous sommes dans la grandeur sentimentale. Dans une fable où plus un lapin est l'ignorance. L'emblème du secours au faible dans une majestueuse écriture si belle qu'elle fait pleurer.
« Tous les petits animaux » est fondamental et distingué. Un viatique qui détourne les cruautés humaines. Un livre indéfectible, filmique. Sublime et poignant, dur comme la vie, il est notre monde et l'intensité des nouveaux points de départ. Sa force est le liant. Il fédère le bon et l'équité. Ce qui advient d'une relation de connivence. Ce livre est une main tendue à la bonté. le regard envers les opprimés. Un conte sans lyrisme, terriblement humain. La morale douce qui ose le mot apprivoiser. Sombre et magnifique.
Walker Hamilton a publié son unique livre en 1968. Il est mort à trente cinq ans. Ce livre a été adapté au théâtre puis au cinéma en 1998. À noter : des illustrations de Mehdi Beneitez, explicites et percutantes, aux traits fins. le noir et le blanc en puissance dix. Une traduction de l'anglais par Jean-François Merle. Un classique-né, que Roald Dahl a qualifié d'extraordinaire à sa sortie, possède la grâce des livres venus de nulle part qui vous conduisent vers un ailleurs aussi familier qu'inquiétant.
Publié par les majeures Éditions de L'Arbre Vengeur.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Parfois, quand nous nous reposions l'après-midi, j'allais m'étendre, le visage tout près du sol, et je pouvais voir tout ce qui se passait dans les racines de l'herbe, vous ne pouvez pas imaginer tout ce qu'il y a. C'était une sorte de rêve, de rêve les yeux ouverts, que de regarder ce monde minuscule au coeur de l'herbe, et parfois j'avais l'impression d'être moi-même microscopique, comme ce que je voyais. J'arrivais à être parmi eux, parfois, et tout alors devenait très grand autour de moi. Je me perdais en eux, mais quand je me mettais à avoir peur, je revenais toujours à moi, je regardais toutes ces petites choses en dessous de moi, donc je n'ai jamais pleuré. Toutes ces petites choses semblaient aller quelque part [...], je n'ai jamais découvert leur destination.
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Et puis il y avait le jardin. Il y avait cet immense jardin. La femme dépensait une bonne partie de son argent pour lui. On y trouvait un bassin pour les poissons, une volière, une serre, on y trouvait des pelouses, et même un palmier. Elle a mis l'homme au travail dans ce jardin, même si elle savait qu'il en avait horreur. Il haïssait les jardins ! Cet homme aimait ce qui était sauvage, et elle l'a obligé à arracher les herbes et à les remplacer par des plantes insipides achetées dans les magasins. Ce jardin était devenu un endroit empoisonné. La femme achetait des choses et le forçait à les répandre et les vaporiser, c'étaient des saletés qui tuaient. Elle l'obligeait à passer son temps à tuer. Elle a fait en sorte qu'il tue les souris et les papillons, les escargots et les chenilles, elle lui a fait prendre la vie de petits insectes délicats. Tu vois, cette femme pensait qu'un jardin devait être un endroit aussi propre et aussi bien rangé qu'une chambre dans une maison.
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La plupart des garçons vont à l’école, ils la quittent et se mettent à travailler. Moi, je ne suis jamais allé à l’école et je n’ai jamais travaillé, rien de tout ça. Mais je ne suis pas vraiment un garçon, j’ai trente et un ans. Je n’ai jamais été un garçon, du moins pas comme les autres garçons, et je ne suis pas un homme comme les autres hommes. Je suis moi, c’est tout.
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Les escargots, mon garçon! Les escargots! Tu ne trouves pas qu'ils ressemblent à des navires? Ils portent leur coquille comme un grand-voile qui ondule, et leurs antennes ont tout de la proue des galions exotiques.
[...] Ils étaient bien là, tout comme il l'avait dit, qui glissaient à la queu leu leu en travers de la route, comme des vaisseaux long-courriers, mais si lents.
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J'aimais bien qu'il m'appelle mon garçon. Je ne suis plus un petit garçon, c'est ce que Maman me répétait toujours, j'ai trente et un an, mais j'aime bien qu'on m'appelle mon garçon. C'est peut-être parce que les années ont passé plus vite pour moi que pour les personnes ordinaires. Je ne suis pas ordinaire, et je ne suis pas vraiment un garçon. J'ai trente et un an. Je devrais être un homme, mais je me sens comme un petit garçon.
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