Ce deuxième tome fut un véritable coup de coeur, si j'étais encore sceptique jusqu'à présent, le pacte des mauvais jours m'a complètement convaincue. Il surpasse de manière équivoque le premier tome. J'ai littéralement adoré, ça faisait tellement longtemps qu'un roman ne m'avait pas procuré une telle sensation. Quel bonheur !
Après avoir été expulsée de chez son oncle, Lady Helen Wrexhall poursuit sa formation de Vigilante auprès de Lord Carlston et ses amis dans la ville de Brighton. Son apprentissage s'avère difficile, elle doit lire une quantité de livres non négligeable, s'entrainer sans relâche et surtout, apprendre à se comporter comme un homme. En raison de son rang social, Lord Carlston estime que se déguiser en homme est leur meilleure option et cela implique donc à Helen de nombreux sacrifices. D'abord, son éducation est balayée, elle doit oublier toute la conduite de dame qu'on lui a durement inculquée depuis son enfance. Renoncer à ses longs cheveux (ce qui est une scène assez marquante, j'ai éprouvé beaucoup de peine pour elle) et à ses habits féminins. Son désarroi se ressent, mais Helen change et s'affirme, elle refuse d'abandonner sa mission et accepte les contraintes imposées. C'est une femme forte, qui s'émancipe de plus en plus.
Les évènements vont d'ailleurs prendre une tournure inattendue, Lord Carlson laisse apparaitre un changement de comportement, les ténèbres semblent s'emparer de son âme. Dans ce climat impétueux, Helen va faire la connaissance de Pike, son supérieur, qui travaille pour le Ministère et le Club des mauvais jours. Il va lui expliquer certaines règles dont une qui consiste à ne pas aimer, ni se marier. C'est un coup dur pour Helen dont le coeur balance entre deux hommes… mais aussi pour sa future Terrène Darby qui succombe au charme de Quinn.
Mais Helen ne renonce pas, elle prête serment et se voit confié une mission qu'elle devra accomplir uniquement avec Hammond. Ce dernier sera mis davantage en avant dans cet opus, ce qui est un véritable plaisir pour le lecteur. J'ai adoré ce personnage, son histoire, son caractère et ses secrets. Tous deux devront mettre la main sur un journal autrefois rédigé par
Benchley, tandis que Carlston devient de plus en plus ingérable.
En parallèle, le triangle amoureux Helen, Carlston et Selburn est mis en exergue, ce qui donne d'autant plus de piquant à l'histoire.
Comme vous pouvez le constater, l'action prend le dessus, les péripéties ne manquent pas, les problèmes et les dilemmes non plus. Si le premier tome a été long à démarrer, ce deuxième tome n'a aucun temps mort. On découvre des lieux bien plus sombres, qui sont loin de ceux que l'on pouvait voir dans le premier tome. le danger rode partout et les nouveaux protagonistes rencontrés ne sont guère plus rassurants. Quant à l'écriture, elle n'a pas changé, c'est toujours aussi agréable de plonger entre les lignes de l'autrice, dont chaque mot est choisi avec justesse. La plume d'
Alison Goodman m'a complètement envoutée.
Puis à côté de cela, les personnages se construisent, on apprend à les connaitre, à les aimer pour certains et à les détester pour d'autres. J'ai eu une particulière dévotion pour Lord Carlston, Hammond, Darby, Quinn et évidemment Lady Helen. Par contre, Pike était difficilement supportable, mais c'est le genre de bourru qu'on finit par aimer détester. Ce qui n'est pas le cas de Selburn qui m'a fait hérisser les poils, sa vision patriarcale de la femme est horripilante, il est tellement superficiel. Son insistance à vouloir épouser Helen devient navrante (mon choix est vite fait entre lui et Carlston, inutile de vous le cacher). Ses tentatives d'emprisonner Helen dans son rôle de « femme de bonne société », sont agaçantes à souhait, surtout lorsqu'on voit le contraste avec Carlston qui lui essaie de l'émanciper de ce rôle si réducteur.
Les relations qu'ils tissent entre eux sont très appréciables, je pense notamment à cette amitié qui unie Darby et Helen, et bien plus encore lorsqu'on arrive à la fin du roman. Mais aussi la relation intense et interdite entre Carlston et Helen, impossible d'y rester insensible, on se complait vraiment de ce jeu entre eux. Je pourrais également continuer en citant la relation fraternelle entre Margaret et Hammond.
La fin se termine en apothéose, lorsque vous refermez ce livre, non seulement vous êtes interloqué par ce flot d'évènement qui vous assaillit de toute part. Mais vous n'avez qu'une envie c'est de vous délecter du troisième tome pour connaitre le dénouement final. Sans surprise je vous conseille vivement cette trilogie, c'est une pépite pour ceux qui sont friands d'histoire sous la régence et de fantastique.