J'ai découvert
Amandine Gay il y a quelques années, au travers d'une préface qu'elle avait rédigée pour l'essai Ne suis-je pas une femme ? : Femmes noires et féminismes, de bell hooks. Dans le même temps, j'ai entendu parler de son film documentaire Ouvrir la voix, que j'ai découvert bien plus tard que je ne l'aurais souhaité, puisque j'ai même pu voir entre temps son autre film, Une histoire à soi. Avant même que je commence
Une poupée en chocolat, je savais que j'allais me prendre une claque. le genre de claque nécessaire.
Dans cet essai, l'autrice traite de l'adoption, et plus spécifiquement de l'adoption transraciale et transnationale, qui entraîne parfois un déracinement et, très souvent, du racisme - conscient ou non - de la part de la famille adoptante.
Amandine Gay est une femme noire adoptée par des personnes blanc•hes. Ainsi, elle nous livre ce qui oscille entre le témoignage, le récit d'autres vécus, mais aussi l'essai et le militantisme.
Elle casse largement les clichés que nous pouvons avoir sur les adopté•es - et notamment les adopté•es racisé•es qui ont des parents blanc•hes. Elle permet, grâce à cet ouvrage, de comprendre en quoi le syndrome du sauveur blanc se retrouve très largement représenté dans l'adoption. En effet, lorsqu'un•e blanc•he adopte un•e enfant racisé•e, iel pense parfois - souvent ? - que l'enfant lui est redevable. L'autrice nous parle des conséquences du racisme systémique, et de celui qu'une personne adoptée racisée peut vivre de la part de son entourage le plus proche.
Cet ouvrage est un véritable pamphlet qui nous donne envie de nous insurger, qui m'a permis de mieux appréhender ce qu'
Amandine Gay et les personnes adoptées avaient pu vivre, m'éloignant de mes propres clichés sur l'adoption. Ce livre oscille entre l'essai et le témoignage, ce qui rend la lecture plus digeste qu'un essai pointu sur le sujet. C'était très intéressant !