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EAN : 9782070136629
336 pages
Gallimard (12/01/2012)
3.83/5   1089 notes
Résumé :
Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné sur une plage d'Australie. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais le retrouve par hasard : il vit nu, tatoué, sait chasser et pêcher à la manière de la tribu qui l'a recueilli. Il a perdu l'usage de la langue française et oublié son nom.
Que s'est-il passé pendant ces dix-sept années ? C'est l'énigme à laquelle se heurte Octave de Vallombrun, l'homme providentiel qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (198) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 1089 notes
Narcisse Pelletier, un matelot français, n'a que dix-huit ans lorsqu'il se retrouve seul, abandonné sur une plage d'Australie par son équipage. le Saint-Paul a levé l'ancre sans lui, le laissant complètement démuni et livré à lui-même sur un territoire méconnu et hostile. Comment trouver de l'eau ? Comment se protéger des bêtes sauvages lorsqu'on a pour seule arme un simple canif ? La situation semble désespérée et ne laisse que peu de chances de survie au jeune homme, jusqu'à l'arrivée d'une vieille femme, noire comme l'ébène, qui va lui apporter son secours et lui faire une place dans sa tribu. Faute de mieux, Narcisse Pelletier n'a d'autre choix, s'il veut s'en sortir, que de suivre ce groupe de sauvages et d'apprendre avec eux les bases de la survie…

Ce n'est que dix-sept ans plus tard qu'un navire anglais le trouve, par hasard, et le ramène à Sydney. de son ancienne vie, Narcisse Pelletier a tout oublié, jusqu'à sa langue et son nom. Son corps est recouvert de tatouages et ses manières sont celles d'un sauvage. Celui que l'on surnomme dorénavant « le sauvage blanc », va être mis sous la tutelle d'Octave de Vallombrun, un explorateur français, qui voit dans ce cas insolite un objet d'étude et de découverte passionnant. Ensemble, ils vont tenter de réapprendre ce qui a été oublié et perdu afin de remettre en ordre les morceaux éparpillés de la mémoire du marin. Un travail de longue haleine qui risque de bouleverser tout le milieu scientifique…

Que dire, si ce n'est que ce roman, inspiré d'une histoire vraie, m'a réellement passionné ! A la fois récit de voyage et d'aventures, François Garde nous offre une analyse anthropologique absolument fascinante sur un cas isolé de survie, mais aussi et surtout d'intégration et d'adaptation à un milieu parfaitement étranger, puis de retour à un milieu autrefois connu mais complètement oublié ! A travers l'étude de Narcisse Pelletier, on pénètre également dans le monde scientifique et intellectuel français du XIXème siècle, dans lequel les découvertes, la morale et la religion sont au coeur des débats.

Le récit est construit en deux temps. D'un côté, on suit le drame de Narcisse au moment de son abandon, ses réflexions, son désespoir et son acclimatation à cette nouvelle vie. de l'autre, on découvre la correspondance d'Octave de Vallombrun avec le président de la Société de Géographie, à qui il fait part de toutes ses réflexions, ses doutes et ses analyses concernant son sujet d'étude. Deux voix se font entendre donc, qui s'alternent et viennent enrichir chacune le portrait de Narcisse Pelletier. La plume de François Garde est simple, mais prenante et redoutablement efficace. On se laisse complètement embarquer dans cette aventure au long cours à la fois captivante et édifiante ! Un Goncourt du premier roman amplement mérité !

Je remercie vivement Livraddict et les éditions Folio pour ce partenariat et cette passionnante découverte !
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En total accord avec les critiques littéraires, je trouve ce Prix Goncourt du premier roman amplement mérité.
Pour moi, ce fut un vrai bonheur que de suivre l'histoire de ce Narcisse Pelletier, matelot jeune et naïf, oublié par son navire dans un coin perdu d'Australie, en 1843.
L'écriture à la fois élégante et fluide m'évoque parfois un livre d'un autre siècle. Sa construction très originale fait alterner des chapitres qui racontent la rencontre de Narcisse avec une peuplade aborigène, avec la correspondance du scientifique Octave de Vallombrun, qui l'a recueilli,17 ans après son naufrage, échangée avec le Président de la Société de Géographie.
D'un côté, on assiste donc à la "dé-civilisation" d'un homme, désespéré au départ lorsqu'il prend conscience de son réel abandon, et à ses difficultés d'intégration au sein de cette tribu, qui l'accepte mais le relègue au rang des enfants. Viendra enfin la joie d'être intégré dans cette nouvelle communauté, une fois les us et coutumes compris.
De l'autre côté, 17 ans après, le retour à la civilisation se passera moins bien, malgré les efforts de son tuteur. Ce dernier espère, avec cette mission, être utile à la science mais ces idées modernes vont se heurter à l'incompréhension de ses pairs, de sa famille et à la mauvaise volonté de Narcisse qui refuse de raconter sa vie de naufragé car pour lui, "Parler, c'est comme mourir".
Ce roman a été une véritable bouffée d'air pur et c'est avec un clin d'oeil que je l'ajoute dans mes livres "à emporter sur une île déserte".
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Narcisse Pelletier, jeune marin Vendéen est abandonné sur une plage d'Australie encore inexplorée. Il faut survivre.
Il va chercher à découvrir ce nouveau territoire et sera bientôt pris en charge par une vieille femme qui l'emmènera auprès d'une tribu nomade locale.
Là, aucun des codes auxquels il est habitué ne subsiste et peu à peu les critères de sa civilisation vont voler en éclat les uns après les autres.

Recueilli dix-sept ans plus tard par un bateau Anglais puis un aristocrate voyageur Français, il semble avoir tout oublié, aussi bien de sa vie avant cet exil que de sa vie pendant son séjour avec cette tribu.
Démarre alors un réapprentissage de la vie, de notre civilisation. Mais malgré la volonté de chacun d'en apprendre plus sur les peuplades de l'Australie intérieure, il gardera une grande part de mystère.

Partant d'une histoire vraie, François Garde brosse un beau roman d'aventure, mais aussi une sorte d'interrogation sociologique voire philosophique sur les codes qui régissent nos relations.

C'est une lecture intéressante, passionnante et pleine d'enseignement.
Pas étonnant que ce récit ait obtenu huit prix littéraires dont le Goncourt du premier roman en 2012.
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Narcisse Pelletier, le "sauvage blanc" avait 18 ans quand il fut abandonné sur une plage du nord-est de l'Australie en 1858. Il y vécut pendant 17 ans avec une famille d'aborigènes, jusqu'à ce qu'il soit ramené contre son gré, à la "civilisation".
À partir de cette histoire vraie, François Garde nous a écrit un premier roman récompensé par plusieurs prix.

Dans le roman, Octave de Vallombrun qui a pris en charge Narcisse, relate son évolution dans des lettres destinées au président de la société de géographie, puis le récit alterne avec un narrateur omniscient décrivant les premiers temps de l'abandon de Narcisse et sa difficile adaptation parmi une tribu aborigène.
D'une vision toute personnelle et contestée par des spécialistes, François Garde reconnait n'avoir pas du tout étudié la réalité de la tribu ayant recueilli Narcisse. C'est une image fausse, pleine d'idées préconçues, exactement la vision de l'époque avec tous ses préjugés sur les "sauvages" qui est reproduite dans cette partie et qui aurait dû être placée plutôt, dans la bouche des scientifiques du XIX siècle.
L'histoire aurait été tellement plus intéressante si il y avait eu plus de réalité dans ces passages sur les conditions de vie de Narcisse avec les aborigènes. Dommage !

Dommage surtout, d'avoir encore à notre époque, une vision d'aborigènes laids, impudiques et violeurs.
Pour moi, ça enlève beaucoup à l'appréciation que j'aurais pu avoir pour ce roman qui sait être prenant, avec de bonnes idées comme sa construction qui symbolise bien les différences entre les deux cultures, la réflexion qu'il suscite sur les sentiments éprouvés par ce personnage qui, par deux fois, a du oublier sa vie précédente pour survivre dans la nouvelle.
J'espère que pour ses ouvrages suivants, François Garde s'est assuré de ne pas offenser un peuple ou l'Histoire.
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Narcisse Pelletier, matelot sur la goélette De Saint Paul, est abandonné sur les côtes nord est de l'Australie en 1844, alors qu'il est âgé de 18 ans. Il se retrouve dans une grande solitude. Recueilli par une tribu aborigène, il va peu à peu oublier son identité d'européen et adopter les coutumes et les moeurs de sa tribu adoptive.
Retrouvé par hasard 17 ans plus tard par un navire anglais, alors qu'il ramasse des coquillages sur une plage. Docilement, il se laisse capturer.
Le récit alterne habilement entre la vie de Narcisse avec la tribu aborigène et celle de son retour parmi la civilisation européenne, ce qui donne du rythme au roman.
L'abandon de Narcisse est émouvant. On imagine l'abime d'angoisse et de terreur dans lequel il est plongé. Tout lui est étranger dans cette tribu. Il n'en connait pas les codes, il ne peut communiquer. Et c'est sur ce point que son exil est atroce ; Ne plus pouvoir partager ses émotions avec l'autre.
Petit à petit il va oublier Narcisse, le matelot vendéen, et devenir Amglo, membre de la tribu qui l'a recueilli.
Refaisant le chemin inverse, de retour vers la civilisation européenne, il ne peut vivre, qu'en faisant abstraction de son passé parmi les aborigènes. Il reste muet sur cette partie de sa vie, au grand désespoir d'Octave de Vallombrun, qui est son tuteur. La démarche du vicomte est plus scientifique qu'affective. Malgré sa patience et ses efforts déployés pour lire en Narcisse, pour essayer de comprendre son évolution et son apprentissage, il se heurtera à un mur. Narcisse révèlera très peu de secrets.
Ce récit aurait été plus intéressant s'il n'avait pas été aussi empreint de clichés de la société scientifique du 19è siècle, nous montrant ces tribus aborigènes comme des « sauvages » laids et barbares, avec une vie culturelle limitée. Il aurait pu être mieux documenté sur l'histoire et la civilisation des aborigènes. Narcisse aurait pu réintégrer sa vie d'occidental en gardant les souvenirs d'Amglo. Pourquoi les deux personnages ne pourraient- ils pas cohabiter? Pourquoi Amglo devrait-il s'effacer, comme s'il était impropre à vivre parmi les hommes soi-disant civilisés ?
Ces deux cultures se valent. L'une n'est pas inférieure à l'autre et au contraire elles peuvent s'enrichir l'une de l'autre. Et de cette façon, le lecteur aurait pu bénéficier de l'expérience d'Amglo ; découvrir la richesse de la culture aborigène, découvrir dans ce qui peut nous paraitre étrange toute la beauté d'une culture humaine et certaines valeurs essentielles que l'on a perdu dans nos sociétés.





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critiques presse (5)
Lexpress
12 mars 2012
Roman d'aventures, Ce qu'il advint du sauvage blanc est aussi une réflexion sur l'identité et la différence.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
10 février 2012
[François Garde] confronte le mythe de Robinson et la naissance de l'anthropologie, incarnés par deux personnages juste assez caricaturaux pour être exemplaires.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
06 février 2012
Ce qu’il advint du sauvage blanc est un très beau roman, car au-delà des faits, son auteur mène, avec grande subtilité, une réflexion non pas tant sur le mythe du bon sauvage que sur notre rapport à l’altérité.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
30 janvier 2012
Classique et très élégante, la prose de François Garde sied à ce roman, qui s'interroge notamment sur le réapprentissage du langage et le rapport entre les choses et les mots.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
17 janvier 2012
Ecrit dans un style fluide, « Ce qu'il advint du sauvage blanc » est une ode rousseauiste moderne, un roman historique autant qu'une fable humaniste, à découvrir d'urgence.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Depuis deux jours, Narcisse songe à la mort.
...
Narcisse avait repensé au mousse, le gamin de Quimper qui avait agonisé dans la bonace pendant une semaine.
...
Entre le mousse de Quimper et le matelot de Saint-Gilles, lequel devait s'estimer le plus heureux ? Leurs parents ne recevront-ils pas la même lettre et ne partageront-ils pas le même chagrin ? Tant que Narcisse n'a pas réussi à revenir vers le monde des Blancs, il est enseveli dans les sables du désert tout autant que le mousse dans les profondeurs de l'océan. Lui est resté vivant, mais d'une certaine façon qu'il n'arrive pas à comprendre, il sait qu'il est mort. Et la mort ne lui est plus ni étrangère ni autant effrayante.
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Il s'habituait peu à peu à la misère physique, à l'incertitude sur son sort, à la nudité, à l'infecte nourriture. Infiniment plus dure était l'absolue solitude : il comprenait qu'il était condamné à une privation complète de relations humaines. Amitié, camaraderie, amour, complicité, respect, séduction, sexe, toute la gamme des sentiments lui était désormais interdite. Personne avec qui partager - là était le plus profond désespoir. Et pleurer sur lui le consolait un peu.
Le curé du village disait aux garçons que s'ils faisaient certaines vilaines choses le soir dans leur lit leur ange gardien pleurait. Et bien, qu'il pleure lui aussi ! qu'il pleure, ou qu'il lui vienne en aide, au lieu de rester là-haut tranquille dans le ciel !
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Prisonnier des épreuves traversées il ne parvenait pas à revenir vers nous. J'étais là pour consigner ses souvenirs et sa transformation, mais aussi pour l'aider. Je tentai de trouver les mots.
"Tu es de race blanche, comme moi. Ton père est blanc. Ta mère est blanche. Tous deux sont vivants. Je ne sais pas qui est cette femme dont tu parles et qui est morte. Une négresse australienne ne peut être ta vraie mère. Si elle t'a pris en affection et t'a aidé pendant que tu étais là-bas, tu peux dire "ma mère adoptive" ou, si tu veux, "ma mère noire". "
A ces mots, il me regarda avec fureur, voire avec une haine qui me laissa interdit. Je crus même un instant qu'il allait me frapper. Jamais je ne l'avais vu dans cet état de rage muette, difficilement contenue, et dont j'étais inexplicablement l'objet. Il détourna la tête -- comme si ma vue lui était insupportable, ou qu'il n'ait que cette alternative à la violence physique. Je restai immobile et muet , ne comprenant pas ce qui se passait ni quelle partie de mon propos l'avait mis ainsi hors de lui.
Puis il enfouit sa tête dans ses mains et se mit à pleurer en longs sanglots silencieux. Ces larmes que j'avais bien malgré moi provoquées me causaient plus de souffrance que ne l'auraient fait les coups qu'il s'était retenu de me donner. Que pouvais-je dire, qui n'ajoutât point à son désarroi ? J'attendis.
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Tu es de race blanche, comme moi. Ton père est blanc. Ta mère est blanche. Tous deux sont vivants. Je ne sais pas qui est cette femme dont tu parles et qui est morte.
Une négresse australienne ne peut pas être ta vraie mère. Si elle t'a pris en affection et t'a aidé pendant que tu étais là-bas, tu peux dire "ma mère adoptive" ou, si tu veux "ma mère noire".
A ces mots, il me regarda avec fureur, voire avec une haine qui me laissa interdit. Je crus même un instant qu'il allait me frapper.
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La première maxime est que voyager est un métier, et non un loisir. Je n'ai pas compris tout de suite, ni même dans la première année, la force et la justesse de cette remarque. Mais combien ensuite j'ai éprouvé la valeur de cet aphorisme ! Il m'a fallu apprendre, humblement, à voyager les yeux ouverts, à me tromper beaucoup, à être trompé souvent, à perdre du temps pour en gagner, à rester immobile pour observer le mouvement de la vie. Vous-même qui avez voyagé plus et mieux que moi, savez tout cela, et savez également que chaque voyageur doit commencer comme apprenti : nul ne saurait faire l'économie de cette initiation.

2664 – [Folio n° 5623, p. 32/33]
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Augustin Trapenard accueille Tatiana de Rosnay pour "Poussière blonde", roman qui raconte la rencontre entre une femme de chambre et Marilyn Monroe, paru chez Albin Michel. A ses côtés, Sonia Kronlund présente "L'Homme aux mille visages", l'histoire d'une extraordinaire imposture éditée chez Grasset, François Garde évoque "Mon oncle d'Australie", paru chez Grasset. Régis Jauffret publie, lui, "Dans le ventre de Klara", aux éditions Récamier, et Julia Malye, âgée d'à peine 18 ans, présente son premier roman, "La Louisiane", paru chez Stock.
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