AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782847511642
181 pages
Editions du Sekoya (31/12/2017)
5/5   2 notes
Résumé :
Avec le soutien du musée d’Orsay et des musées royaux de Belgique, l'exposition proposée par le musée Gustave Courbet évoquera les oeuvres de Léon Frederic, peintre majeur de la fin du XIXe siècle en Belgique.
Formé à l’Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles, Frederic est méconnu en France mais il a été l’une des figures majeures de l’art belge de la fin du XIXe siècle, évoluant du réalisme au naturalisme puis vers un symbolisme utopique. Très admiré dan... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Léon Frédéric : Un autre réalismeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un peintre naturaliste, hyper-réaliste... mais aussi au-delà...des limites du genre ! Artiste que je viens de découvrir...

Très frustrée de ne pouvoir me rendre à Ornans, au Musée Courbet,où une rétrospective de ce peintre s'achève dans quelques jours (le 15 octobre
prochain)...Un couple d' amis habitant à proximité a été se régaler les yeux pour "eux et pour moi"...a eu ensuite la très sympathique idée de me faire la surprise du catalogue de l'exposition, pour mon anniversaire , fin septembre ...

Ce dernier ,au texte très dense , abondamment illustré... nous offre une belle perspective du parcours de Léon Frederic... Il rejoint un certain nombre d'artistes que j'affectionne, qui ont eu la fibre et la sensibilité pour représenter chacun à leur manière le monde des humbles, ouvriers comme paysans...
Je songe à Jules Adler, Constantin Meunier, Millet, Steinlen, etc.

Léon Frederic peint des "scènes de genre" très expressives, remplies d'humanité lumineuse et de coloris contrastés, mais il excelle aussi dans l'art du paysage... comme "Le givre à Nafraiture" , très beau paysage avec une perspective originale, et un rendu de "fine dentelle d'argent scintillante et ciselée par une main divine" [ Critique d'art du journal belge - le Petit Bleu-]

" Dénué de tout contenu narratif, -Le Givre à Nafrai-ture dépasse un naturalisme strict. Moins que le sujet, c'est le sentiment du peintre ou du spectateur face à la nature qui lui incombe. Par ses multiples paysages, Frederic instaure une contemplation obsessionnelle de la nature qui semble une première étape vers un cheminement mystique et spirituel" (p.140)

MERCI au Musée Courbet d'avoir , grâce à cette exposition, remis à l'honneur ce peintre belge trop méconnu, "Chantre des misérables et des déshérités"... mais aussi artiste sublimant l'art du paysage... sans oublier une de mes préférences : Ses dessins au fusain ...Très grand sens du mouvement et une expressivité qui ne peut qu'émouvoir, interpeller notre "Regard" !...

"Aujourd'hui, le musée Gustave Courbet à son tour s'investit dans ces recherches en choisissant de faire découvrir Léon Frederic. Peintre célébré dans son pays mais ignoré en France, il témoigne pourtant avec évidence de la force de l'exemple de Courbet sur la jeune école artistique belge.
Né en 1846 à Bruxelles, élevé dans un milieu bourgeois catholique à tendance libérale, Frederic, en questionnant la notion d'art social, développe, dans un premier temps, une vision mêlée de naturalisme, paradoxalement sophistiqué, et de références au réalisme des peintres flamands du XVe siècle. Ce questionnement l'amène ensuite vers des oeuvres atypiques, empreintes d'un mysticisme salvateur proche du symbolisme. (p. 8) --- " Paris-Bruxelles, Bruxelles-Paris " par Frédérique Thomas-Maurin.

Un catalogue très réussi que je range non loin de moi, pour le feuilleter et le re-parcourir à l'occasion, car cette publication regorge d 'informations et de détails... à approfondir , sans omettre les reproductions de qualité de ses oeuvres,en couleurs, souvent à pleine page!

D'autres artistes belges sont représentés,comme Charles de Groux, Eugène Laermans, Constantin Meunier, etc. - Lecture des plus instructives et plaisante pour les yeux !...
Commenter  J’apprécie          240
J'appelais de mes voeux la redécouverte de ce peintre, qui m'est cher à plus d'un titre: les dieux semblent m'avoir écoutée, ou, plutôt, un tout jeune doctorant, Benjamin Foudral, pour ne pas le nommer, qui depuis quelques années entreprend, dans le cadre de sa thèse, de redonner sa place à ce peintre belge oublié .

Le musée Courbet d'Ornans lui rend en ce moment hommage, dans une belle et imposante exposition dont Benjamin Foudral est, avec Isolde De Buck, le commissaire scientifique.

Il est aussi le rédacteur de ce très beau catalogue dont la flamboyante couverture- Les Trois Soeurs, en tabliers écarlates, épluchant des patates avec une étrange dévotion- intrigue et séduit à la fois.

Le descriptif de l'exposition, précédé de quelques articles d'éminents spécialistes de la peinture réaliste et symboliste belge, suit le parcours, thématique et non chronologique, de l'exposition.

On découvre un étrange syncrétisme, chez ce grand bourgeois bruxellois qui se destina par vocation à la peinture, entre un goût prononcé pour les "misérables" de son temps -marchands de craie, ramasseuses d'escarbilles, chiffonnières , lavandières, vanneurs, paysans et ouvriers- qui le poussa à un engagement social, militant, parfois à la limite de la provocation-il donna au Christ de Nafraiture les traits de son ami, l'ivrogne du village, et fit des enfants naturels du curé de petits anges très convaincants!- un syncrétisme, dis-je, entre le goût pour un certain naturalisme et une idéalisation fervente, évangéliste, quasiment romantique du peuple.

Son oeuvre promet et prépare aux humbles une place privilégiée dans l'avenir - et pas seulement au paradis!

Cette sanctification de la classe ouvrière et paysanne se traduit par un recours fréquent au triptyque, jusque là réservé aux sujets religieux, et par un jeu d'allegories, de symboles, de jeux de lumières et de couleurs qui en soulignent la portée- tels les tabliers rouges aux plis "van-eyckiens" des Trois Soeurs, ou la lumière qui nimbe le bonnet de la Ramasseuses d'escarbilles...ou encore la robe rouge, presque bourgeoise, de la petite ouvrière porteuse de pain dans le grand et célèbre triptyque des Âges de l'ouvrier, prêté au Musée d'Ornans par le Musée d'Orsay...

Catalogue passionnant, belle expo'... et surtout regard intéressé, compétent, et empathique d'un jeune chercheur en histoire de l'art français , sur un peintre belge de la fin du XIX e et du début du XXe siècle qui, grâce lui, revient nous parler, nous questionner, nous surprendre..alors qu'on le croyait perdu dans les brumes du passé!

Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, le musée Gustave Courbet à son tour s'investit dans ces recherches en choisissant de faire découvrir Léon Frederic. Peintre célébré dans son pays mais ignoré en France, il témoigne pourtant avec évidence de la force de l'exemple de Courbet sur la jeune école artistique belge.
Né en 1846 à Bruxelles, élevé dans un milieu bourgeois catholique à tendance libérale, Frederic, en questionnant la notion d'art social, développe, dans un premier temps, une vision mêlée de naturalisme, paradoxalement sophistiqué, et de références au réalisme des peintres flamands du XVe siècle. Ce questionnement l'amène ensuite vers des oeuvres atypiques, empreintes d'un mysticisme salvateur proche du symbolisme. (p. 8) --- " Paris-Bruxelles, Bruxelles-Paris " par Frédérique Thomas-Maurin
Commenter  J’apprécie          170
Rêve d'avenir

Frederic s'inscrit dans le camp de la modernité symboliste parce qu'i y trouve un moyen de prolonger son intérêt pour les combats sociaux de son temps. Il dit lui-même que "la misère de tous les humbles" l'a obligé à penser " leur état futur amélioré, idéal". Au-delà de toutes les classifications, réalisme, naturalisme, symbolisme, Frederic traduit dans son oeuvre le rêve utopique d'une société fraternelle et égalitaire, influencé par sa culture humaniste et chrétienne. Il voit dans le retour de l'homme à la simplicité de la vie paysanne, une solution aux inégalités sociales provoquées par une urbanisation ultradéveloppée. (p. 157)
Commenter  J’apprécie          150
En 1883, Frederic découvre le village de Nafraiture, lieu reculé de l'Ardenne belge et accessible uniquement en malle-poste, à l'occasion du mariage d'une cousine avec l'ancien instituteur du village. Chacun de ses biographes s'accorde à dire que cet événement aux apparences "futiles" fut "décisif"dans sa carrière. Nafraiture devient le lieu d'élection et de retranchement d'un artiste réprouvant la frénésie urbaine. Il y passe plusieurs mois chaque année, pendant près de quarante ans, logeant chez Philomène Poncelet, boutiquière du village, limitant sa fréquentation des villes aux obligations de son métier. Vivant au plus près des paysans, partageant leur rythme de vie, parfois leurs activités, Frederic projette en Nafraiture l'image d'un lieu idéalisé capable de régénérer aussi bien son quotidien que son art.
Commenter  J’apprécie          70
A propos de "Trois Femmes au lavoir" (1897)

"Hier nous avons eu ici les laveuses. Ce n'était presque rien, 3 jeunes filles qui lavaient. Ah , Peye, ce que cela semblait beau ! Les plis de leurs jupons faisaient penser aux plus belles draperies de Phidias. Si on pouvait rendre ce qu'on ressent. Ce serait trop beau, hein Firmin [Baes] , on ne voudrait plus quitter la terre. Le paradis serait ici bas. ! " (p. 136 / Extrait de lettre de Léon Frederic à Firmin Baes. vers 1897 ])
Commenter  J’apprécie          60
Si le parallèle entre l'artiste et les Primitifs, qu'ils soient flamands ou italiens, est permanent depuis 1890, Frederic joue avec la lecture identitaire faite de son art en Belgique et à l'étranger par une évidente volonté de "primitiviser " sa peinture réaliste avec des renvois constants à la tradition picturale des artistes flamands du xve siècle.
En ce sens, Les Trois Soeurs, à travers leur représentation stricte de jeunes paysannes en train de peler des pommes de terre, rappellent par leurs étonnants tabliers teints dans un rouge criard et leur expression de recueillement et de résignation, les Madones des retables flamands du xve siècle, notamment celles de Van Eyck.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : réalismeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1089 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}