Quoi de plus convivial qu'un petit repas familial dominical pour discuter ensemble de sujets aussi divers que variés ? Tout le monde est, évidemment, content de se retrouver. L'on s'embrasse sur le pas de la porte, l'on ouvre grands les bras et hop, au salon pour trinquer ensemble à ce déjeuner de retrouvailles, de partage et d'amour... le souci, c'est qu'après avoir tchin-tchiner à tout va, l'on se retrouve au milieu d'un grand blanc gênant où ni parents, soeurettes et beaux-frères ne trouvent un quelconque sujet de conversation... Mamie se propose d'appeler les voisins pour avoir une idée de sujet sauf que ces derniers ne sont visiblement pas prêteurs... Pas de panique, en réfléchissant ensemble, ils vont bien finir par trouver de quoi causer...
Fabcaro fait de nouveau dans l'absurde, le décalé, le foutraque. Outre ces sujets de conversation qui peinent à alimenter ce repas dominical, l'on assiste à des scènes improbables telles que le jeu des 7 familles dysfonctionnelles des enfants, des pétages de plomb, des meurtres (oui, des meurtres !), des cascades, des prises de kung-fu, des entrées en scène d'inconnus ou encore, telle une pièce de théâtre antique, un entracte. Truffée de dialogues absurdes et jouissifs, en parfaite harmonie avec ce décor minimaliste, cette tragédie en trois actes, interprété par des personnages grinçants et servie par un trait et des couleurs délicates, mérite nos applaudissements !
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Fabcaro, il est rigolo.
Un fallacieux prétexte de repas dominical et familial, il n'en faudra pas plus à l'auteur pour développer un magistral récit sur fond de crise des subprimes.
Nan, j'déconne.
Fabcaro chasse ici le grand blanc.
Celui qui gêne, qui trouble, qui paralyse.
En effet, quoi de plus déstabilisant que de se regarder dans le blanc des yeux sans avoir le moindre sujet de conversation dans sa besace ?
Et Fab' de délirer, de se mouvoir dans un absurde qu'il maîtrise à la perfection, occasionnant moult gloussements et autres LOL PTDR de force 10 sur l'échelle de Patrick Patoche, peintre comique troupier injustement méconnu de son état, à ses heures éperdues.
C'est barré, follement décalé, monstrueusement nonsensique.
L'énorme plus, une plume en kouasi symbiose avec le propos, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Énorme, comme d'hab', comme Fab' !
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Comme toujours avec Fabcaro, unique dans l'humour noir, pousse l'absurde à l'extrême. Repas de famille. Mais que se raconter ? Et les voisins quels sont leurs sujets de conversations, juste pour avoir des idées ? On les appelle ? Ils nous menacent de harcèlement. Quoi se dire ? C'est drôle et provocateur, surtout quand l'auteur interpelle le lecteur. Pour finir, faites gaffe lorsque vous allez fumer dehors.
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C'est ma première lecture de Fabcaro. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Alors forcément, j'ai été surprise. Et même déstabilisée, au début.
Les premières cases m'ont laissée dubitatives. Un type déguisé en kebab, un choeur antique, un dessin assez impersonnel… Dans quoi m'étais-je embarquée ? Et puis, j'ai commencé à sourire, d'abord timidement. Puis les sourires se sont fait plus francs. Petit à petit, j'ai été embarquée dans l'univers absurde et acide de Fabcaro, jusqu'à rire franchement.
Le ton est parfois assez féroce tout en ne perdant jamais cet aspect nonsensique très drôle. Ce dessin que je trouvais froid au départ m'est finalement apparu comme étant en adéquation totale avec le propos et le ton du récit. Ce trait impersonnel participe pleinement au côté absurde de la B.D.
Bref, passé ce moment où je me suis demandée où j'avais mis les pieds, je l'ai pris mon pied justement. « Formica » est très drôle tout en ayant un regard assez féroce sur la société. Cette première rencontre avec Fabcaro est une réussite, je compte bien lire d'autres B.D de cet auteur.
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Le petit jeu des références mis en place par le scénariste génère un véritable sentiment de complicité avec le lecteur. L’effet de miroir s’avère total. Résultat, après quelques pages, il est quasiment impossible de savoir qui observe qui. [...] Fabcaro a encore du jus dans la plume et il vous attend de pied ferme !
Lire la critique sur le site : BDGest
Ce n’est pas si fréquent en bande dessinée. À la lecture d’un ouvrage, nous pouvons nous distraire, réfléchir, sourire, admirer un trait, goûter l’ironie. Mais pour faire rire aux éclats, il y a peu de candidats réellement valables. Fabcaro en fait partie. Difficile d’expliquer précisément comment il s’y prend sans révéler quelques-uns de ses tours. Il a le génie du comique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Rien n'est encore perdu, nous devons nous battre ! Car aujourd'hui c'est une discussion que nous n'arrivons pas à trouver, mais demain ? D'autres jours se lèveront, et d'autres nuits, et d'autres chemins encore ! Et chaque fois nous tomberons, et chaque fois nous nous relèverons, car peu importe ce que tu es, tu seras toujours celui que tu veux être et non pas celui que tu crois que tu pourrais être si tu l'étais... Car, si tu crois en toi, alors tu verras dans le regard de l'autre qui te voit à travers tes yeux, et tu découvriras que c'est ce que tu vois qui compte dans les yeux du regard qu'ils se portent à travers toi...
- Je reviens, je vais faire pipi...
- Félicitations, Hervé...
- Parlez entre vous, sinon ça me bloque... J'aime pas qu'on entende mon pipi...
- Bah oui mais on sait pas te quoi parler je te rappelle...
- Mais c'est horrible... Comment je fais pipi moi du coup ?
- Le sort s'acharne sur nous...
- Tiens bon mon amour...
- Hervé, calme-toi, surtout ne panique pas... Voilà ce que tu vas faire, écoute-moi bien... Tu vas imaginer une cascade qui se jette dans un lagon, tu vas imaginer le bruit de l'eau, ok ?
- Ok... Rhaa, y a un touriste allemand au bord du lagon avec des tongs en chaussettes...
- Merde, on le perd...
- C'est horrible...
- C'est le Iphone combien ?
- Le 7...
- Ah... moi, j'ai le 8...
- Julien ! Qu'est-ce qui te prend d'insulter ce pauvre Hervé qui ne t'a rien fait ? Où tu as vu qu'on traitait ainsi les gens de gros ratés sans charisme ni pouvoir et qu'on les mettait face à l'incommensurable fiasco qu'est leur vie ?! Tu as perdu la tête !
- Alors, qui veut du poulet élevé en batterie dans d'atroces souffrances, n'ayant jamais vu la lumière du jour et à qui on a cassé violemment les pattes pour qu'il ne puisse pas courir vers ses poussins broyés dans un pressoir dans un piaillement déchirant ?
- Moi !
- Miam...
- Mmhh...
Drrr ♪ ♫
- Tiens, qui peut sonner un dimanche à cette heure-ci ?
- Je vais voir... (… ) C'étaient des témoins de François Bayou...
- Classique, tous les dimanches, c'est pareil... Entre ça et les calendriers de La Poste momentanément fermée...
Dans cet épisode, nous vous présentons des livres qui nous ont fait rire. Huit propositions de lectures pour différents âges : de l'humour, fin ou gras, des jeux de mots, de l'absurde, du comique de situation, de la satire sociales... Des livres que nous avons beaucoup aimés, auxquels nous repensons avec le sourire et que nous adorons mettre entre les mains des lecteurs. Une liste à garder précieusement, concoctée par nos libraires Laure, Rozenn, Nolwenn, Jérémy, Nicolas et Adeline !
Voici les livres cités dans cet épisode :
Un ours, un vrai, de Stéphane Servant et Laëtitia le Saux (éd. Didier Jeunesse) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23128786-un-ours-un-vrai-stephane-servant-didier-jeunesse ;
Horace. Tome 1, Cheval de l'Ouest, de Poirier (éd. Revival) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23359947-horace-tome-1-poirier--revival ;
Les Culs-reptiles, de Mahamat-Saleh Haroun (éd. Gallimard/Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22745328-les-culs-reptiles-mahamat-saleh-haroun-folio ;
Admirable, de Sophie Fontanel (éd. Seghers) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22540820-admirable-l-histoire-de-la-derniere-femme-ride--sophie-fontanel-seghers ;
Chroniques du Château faible, de Jean-Christophe Mazurie (éd. Fluide Glacial) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23032241-1-chroniques-du-chateau-faible-tome-01-jean-christophe-mazurie-fluide-glacial ;
Stella et l'Amérique, de Joseph Incardona (éd. Finitude) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23109474-stella-et-l-amerique-joseph-incardona-finitude ;
Le Rire des autres, d'Emma Tholozan (éd. Denoël) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23030426-le-rire-des-autres-emma-tholozan-denoel ;
Roman fleuve, de Philibert Humm (éd. des Équateurs/Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23286751-roman-fleuve-philibert-humm-folio.
Et quelques autres titres qui auraient pu faire partie de cette sélection de livres drôles :
Le Discours, de Fabrice Caro (éd. Gallimard/Folio) ;
Miracle à la tombe aux Aspics, d'Ante Tomi (éd. Libretto) ;
N'essayez jamais d'aider un kangourou !, de Kenneth Cook (éd. Autrement) ;
Je dénonce l'humanité, de Frigyes Karinthy (éd. Viviane Hamy) ;
Le Chien de madame Halberstadt, de Stéphane Carlier (éd. le Tripode) ;
Roulio fauche le poil, de Julia (éd. le Tripode) ;
La Vie est une corvée, de Salomé Lahoche (éd. Superexemplaire) ;
Idées noires, de Franquin (éd. Fluide Glacial) ;
#Les Mémés, de Sylvain Frécon (éd. Fluide Glacial).
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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