AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Outsphere tome 3 sur 3
EAN : 9782490630707
INCEPTIO ÉDITIONS (26/10/2021)
4.16/5   120 notes
Résumé :
Bowman se réveille après un second coma cryogénique. Mais alors qu'il s'attendait à être entouré des scientifiques de l'Arche, prêts à le soigner de son empoisonnement, il se retrouve seul dans un environnement qui lui est devenu inconnu.
S'engage une quête dans un monde foncièrement différent de celui qu'il connaissait, bien que radicalement marqué par les événements vécus par Bowman à son époque. Il comprend alors que la planète n'a pas encore révélé sa pri... >Voir plus
Que lire après Outsphere, tome 3 : ReligionsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 120 notes
5
15 avis
4
15 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Bonjour la fine équipe ! Prêt(e)s à repartir sur Eden pour un troisième voyage ? On ne va pas laisser Bowman, Olsen et Fulton à leur sort quand même ! Alors, un peu de courage, on y va !

Bowman se réveille dans sa capsule cryogénique, mais le hic, c'est qu'il ne reconnaît rien et les personnes près de lui semblent plutôt hostiles… Oui, ça ne commence pas très fort ; de nombreuses surprises l'attendent et il ne tarde pas à s'apercevoir qu'il a fait un sacré bond dans le futur (plusieurs siècles quand même!)… Pendant que Bowman dormait comme un bienheureux, Eden a connu de nombreux changements, la présence humaine s'est étendue et il y a beaucoup plus de zones habitées, il y a eu des conflits qui ont abouti sur des guerres… On ne peut pas dire que les siècles passés aient été très calmes et au fil du temps les connaissances ont été perdues, il y a eu une perte des savoirs et une régression technologique ; Bowman a l'impression de se réveiller en période médiévale.

Mais Bowman est un militaire aguerri et il en faut plus pour l'abattre. Il récupère tous ses petits gadgets qui l'accompagnaient dans son sommeil et il part à la découverte de son nouvel environnement. Il ne tarde pas à se rendre compte que la population est divisée et que des religions sont apparues. Une légende circule indiquant que des « Endormis » reviendront un jour apporter la solution pour éviter la « menace ». Évidemment, Bowman se doute qu'il est un « Endormi » ; mais malheureusement si certains sont ravis et veulent l'aider, d'autres préfèrent tenter de l'éliminer pour ne pas remettre leur pouvoir en cause !

Bowman va devoir gérer tout ça ; mais il faut déjà qu'il trouve l'antidote à son empoisonnement s'il veut vivre assez longtemps pour retrouver Fulton et Olsen et tenter de sauver Eden.

Alors ? D'après vous, comment va-t-il s'en sortir ? Va t-il retrouver Fulton et Olsen ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire ! Plongez-vous dans ce tome 3 et régalez-vous !

Bref, nous retrouvons la plume agréable de Guy-Roger DUVERT, avec une suite qui change des deux premiers tomes ; l'environnement a évolué, les thèmes abordés diffèrent un peu et on fait parfois le parallèle avec la Terre ! Tout est bien amené et il n'y a que la fin qui nous laisse sur notre faim ! L'auteur a eu la gentillesse de laisser un mot au lecteur ; vous avez le choix de vous arrêter à ce message, ou de lire l'épilogue qui vous met en appétit pour le tome 4. Moi ? Je suis curieuse, j'ai lu l'épilogue et maintenant je vais trépigner d'impatience jusqu'à la sortie de la suite !

À lire confortablement installé(e) dans un sarcophage, un temple ou votre canapé, en buvant une soupe de légumes accompagnée d'une bière ! Bonne lecture !


Mon compte Instagram : @la_cath_a_strophes

La_cath_a_strophes est également sur Facebook
Commenter  J’apprécie          352
Ce troisième tome me tardait tant.

Le postulat du résumé me laissait pensive quant à l'idée de retrouver nos héros plusieurs centaines d'années plus tard.
Qu'allait-on découvrir ? L'Homme dominerait-il Outsphere ? Ses ennemis auraient-ils disparu ?

Quand Guy-Roger Duvert vous embarque, accrochez-vous car les années passées n'auront en rien été calmes et sereines.

Toujours aussi fan de ces militaires solides, logiques mais aussi peu humains dans leurs sentiments qu'ils ont froids et limite robotisés.
Seul Bowman à la recherche de sa dulcinée scientifique nous prouve que, sous sa carapace guerrière se trouve un coeur amoureux et transi.

La planète a bien changé et les ennemis d'hier sont aujourd'hui, soit disparus, soit les nouveaux voisins de palier qui n'ont rien d'humain.

Nos explorateurs sont devenus légendes et font partie du folklore des autochtones d'aujourd'hui.

Réveillés par erreur, toujours aux portes de la mort avec ce poison qui coule dans leurs veines, qu'il va être difficile de survivre, de chercher les siens et explorer ce nouveau monde où nos héros sont, encore une fois, les explorateurs d'une terre inconnue et dangereuse.

Aidés par certaines religieuses leur vouant un culte sans borne, leurs recherches les mèneront aux frontières du monde habitable où certains visages ou noms connus feront leur apparition.

De nouveau, des thématiques habituels apparaissent : la peur de l'autre, le pouvoir des religions, la mainmise des riches et des politiques sur le pouvoir.

Monsieur Duvert a ce talent particulier de réécrire l'histoire et de ne jamais lasser son lecteur.

Le livre se finit trop vite et j'aurais apprécié de faire un peu plus connaissance avec certains des nouveaux personnages secondaires.

Pour les fans de science-fiction, je ne saurai que trop vous conseiller de découvrir cette saga et cet auteur.

Le prochain tome tardera. Mais je l'attendrai de pied ferme !
Commenter  J’apprécie          300
Guy-Roger Duvert est l'une de mes valeurs sûres, cet auteur ayant la faculté de proposer des ouvrages rythmés et fortement visuels, qui, sous couvert de fiction, abordent des sujets variés, tout en soulevant des questions d'ordre éthique et moral ne manquant jamais de faire tourner à plein régime nos neurones.

Ce troisième tome de l'excellente saga Outsphere, dont le premier tome s'est qualifié parmi les 25 finalistes du PLIB 2022, ne déroge pas à la règle. Ma lecture du deuxième tome, le Réveil, remontant à plus d'un an, j'ai eu peur d'être complètement perdue et de ne pas réussir à m'immerger dans l'histoire. Mais que nenni ! D'une part, oubliez la galerie étendue de personnages des tomes précédents, la narration se concentrant ici sur un nombre de protagonistes bien plus restreint. D'autre part, l'auteur veille à faire de salutaires rappels, permettant aux lecteurs de se remémorer les points les plus importants, et d'être fins prêts à s'immerger dans une nouvelle aventure riche en péripéties !

Alors que le colonel Bowman se réveille de son dernier coma cryogénique, il doit faire face à l'évidence : la planète qu'il a laissée derrière lui en s'endormant a bien changé, le vert de la végétation ayant laissé sa place à l'aridité du désert. Mais il n'a pas le temps de se laisser déstabiliser par la situation, l'urgent étant de retrouver les deux autres endormis, dont Vanessa Fulton, cette scientifique brillante dont il est tombé amoureux. Il doit également chercher un remède contre ce poison mortel qui coule dans ses veines, petit souvenir d'une épique bataille.

Mais en se lançant sur la trace de ses anciens camarades, sans être certain de les retrouver vivants, c'est tout un nouveau monde qui s'ouvre à lui. Un monde qui semble avoir régressé technologiquement, mais dont il doit néanmoins saisir les codes s'il veut espérer survivre et mener à bien sa mission. Il pourra heureusement compter sur un duo étonnant, formé par une humaine et un homme-lézard, qui va lui donner, entre autres, un cours accéléré d'histoire sur ces siècles qui se sont écoulés entre son endormissement et son réveil… Un rattrapage qui nous permettra également de saisir les nouveaux enjeux auxquels va devoir faire face notre héros. Autre époque, autres moeurs, mais pas forcément autres problèmes, du moins, pas totalement…

Au cours de ma lecture, j'ai réalisé mon attachement à Bowman qui, depuis le premier tome, traverse sans sourciller des épreuves terribles, et des situations dont on doute jusqu'au bout de l'issue. Certes, il reste ce militaire avec une vision à long terme pour laquelle il est capable de prendre des décisions difficiles, mais il nous dévoile un côté plus humain, à travers notamment son envie de retrouver Fulton, parfois au risque de sa propre santé. Courageux et déterminé, c'est le genre de leader que l'on a envie de suivre et que l'on sent guidé par le sens du devoir et non par une quelconque envie de pouvoir. Ce qui, comme vous le verrez, le distingue fortement d'autres personnes…

Si j'ai retrouvé avec plaisir Bowman, j'ai surtout apprécié de découvrir l'évolution géographique, sociétale avec une étonnante cohabitation entre humains et reptiliens, politique, et religieuse d'Eden. L'auteur a, en effet, réalisé un fabuleux travail quant à l'évolution de cette planète, peaufinant chaque détail et rendant ainsi son exploration fascinante. J'ai aimé parcourir des zones et décors peu accueillants, découvrir des cités, mais aussi la manière dont chacune d'entre elles s'est organisée politiquement et religieusement, de grandes disparités existant en la matière. Au fil de l'aventure, on découvrira ainsi que, quand certaines cités soutiennent et défendent une religion dont les dérives ne seront pas sans rappeler celles des religions monothéistes de notre société, d'autres cités imposent une laïcité qui tourne à la dictature. Entre les deux, des reptiliens qui semblent finalement bien plus sages.

Devant ce tableau d'ensemble, on finirait presque par comprendre les motivations d'un individu qui, devant les erreurs répétées et systématiques des Hommes, ceux-ci ayant cette capacité à ne pas apprendre de leurs erreurs, a fini par prendre des mesures radicales. Et si pour sauver les Hommes d'eux-mêmes, la seule solution était de les garder sous contrôle, les privant de tout libre arbitre et donc de leur tendance à l'auto-destruction ? La question, si elle ne manquera pas de faire bondir, mérite d'être posée, la survie de la planète étant en jeu. En effet, suite à des conflits et des comportements inadaptés, Eden a régressé technologiquement au cours des siècles écoulés. Mais à force de régresser, l'humanité ne risque-t-elle pas de s'éteindre ?

Sans être pesante ni lourde, la question religieuse prend une certaine place dans le roman, d'autant que Guy-Roger Duvert la lie brillamment avec les tomes précédents, nous montrant la manière dont les croyances, mélange de fantasmes et de réalité, finissent par être détournées par les uns pour asservir les autres. Au cours des chapitres, l'auteur nous pousse également à nous interroger sur des sujets divers et variés, comme la survie, la mémoire du passé, le prix de la liberté et du libre arbitre, le pouvoir politique et la manière dont il tend à être détourné par et au profit d'une classe de privilégiés… Tout autant de thèmes que l'on peut transposer à notre propre société.

Religions peut également s'appuyer sur son rythme effréné pour séduire et embarquer les lecteurs comme le ferait un bon film. Ainsi, on alterne entre des scènes d'action pure, et des phases de découverte, d'infiltration, de planification et de stratégie, la situation nécessitant parfois de réfléchir comme un homme politique et pas seulement comme un militaire ou un homme d'action. Une capacité que seul Bowman semble posséder, rendant son action parfaitement complémentaire avec celle d'un autre personnage dont l'approche sera plus opérationnelle et pragmatique. Un personnage que j'ai pris plaisir à suivre, mais pour lequel je n'ai pas réussi à développer d'attachement. Il faut dire que profondément solitaire par nature, il ne fait pas dans les sentiments…

Quant à la plume de l'auteur, elle reste fidèle à elle-même : efficace, rythmée, percutante et visuelle. le fait d'avoir réduit drastiquement le nombre de protagonistes permet également à l'auteur de proposer un tome peut-être plus facile d'accès que les deux autres, mais tout aussi qualitatif et riche en événements. Pris dans le feu de l'action et de ce nouvel environnement à appréhender, on vit l'aventure intensément et presque en apnée, l'auteur ayant tendance à ne pas avoir peur de sacrifier certains pions !

La fin de Religions, si elle m'a semblé parfaite au regard du ton de la série, m'a quelque peu enserré le coeur. Je me suis d'ailleurs empressée de lire le prologue que l'auteur vous laisse découvrir à votre discrétion puisqu'il introduit un cliffhanger dont vous aurez la suite dans plusieurs années. Mais que vous lisiez le prologue ou non, votre esprit terminera le roman avec satisfaction et l'envie de poursuivre l'aventure Outsphere. Une aventure riche en péripéties, en dangers, et en réflexions autour d'une humanité qui, quels que soient le lieu et l'époque, semble incapable d'exister sans s'auto-saboter…

Je remercie Guy-Roger Duvert de m'avoir envoyé ce roman en échange de mon avis.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          122
Encore une découverte immersive signée Guy-Roger Duvert que je remercie de nouveau pour ce SP. J'avais beaucoup aimé le premier tome. Hélas, le second opus m'avait perdue en raison du grand nombre de personnages. J'avais donc quelques craintes vis-à-vis de cette suite… Heureusement, après avoir lu « le réveil », l'auteur m'avait assuré que « Religions » me perturberait moins. En effet, celui-ci se passant des années plus tard, il n'y a qu'une petite poignée des anciens protagonistes. Il avait totalement raison ! Bien que ma lecture soit hachée sur quatre / cinq jours, je situais toujours chaque personnage ainsi que les objectifs de chacun. Un gros point fort, pour moi qui suis assez frileuse de la Hard SF où le contenu est trop riche et où la foule d'individus est bien fournie ! Ici, tout est bien dosé à mes yeux.

On va suivre Jake Bowman, un soldat auquel on s'est attaché au fil de la série, que ce soit pour sa personnalité, son sang-froid, son esprit d'analyse, sa combativité ou sa bravoure. le retrouver a été très plaisant, notamment dans ce nouveau monde où il a mis les pieds malgré lui… En effet, suite à son coma cryogénique stoppant son empoisonnement, le pauvre homme s'attendait à retrouver son ancien équipage ainsi que les scientifiques de l'Arche… Hélas, il va faire face à un futur déroutant, où l'on distingue des hommes-lézards, des humains, des métisses célestes et des créatures diverses pas forcément amicales… Réactif et intelligent, Bowman va tenter de s'adapter à ce peuple dont il ne sait rien, mais qui semble avoir régressé technologiquement. Pour ne pas éveiller les suspicions, il devra dissimuler ses affaires personnelles (notamment celles qui ne sont plus utilisées à cette époque somme son pistolet ou son bracelet), tout en enquêtant sur ses autres coéquipiers qui étaient également placés dans un coma cryogénique. Évidemment, le temps lui est compté, car le venin progresse rapidement dans son organisme… On a donc un mélange de découverte d'un nouveau monde, du suspense et des craintes vis-à-vis de cette maladie grandissante. Rappelons-le : l'auteur n'hésite jamais à faire tomber des têtes ou à malmener ses narrateurs. de ce fait, j'étais vraiment tenue en haleine et inquiète pour Bowman…

La première partie est celle que j'ai préférée. Ce ressenti est principalement lié au binôme de mercenaires que Bowman va rencontrer : Sheeb, une humaine, et Karn, un homme-lézard. Bien qu'il soit diamétralement opposé, ce duo est complémentaire et attachant. Avec Bowman, on fait face à un trio efficace et agréable à suivre. Ainsi, les moments d'infiltration ou les phases de combat ont été géniales ! J'ai été charmée par les nombreuses découvertes que les trois héros ont fait ainsi que la manière dont Guy-Roger Duvert a développé son monde, tout en faisant écho à l'univers créé dans les autres tomes. le tout est bien rythmé, très visuel et prenant. Personnellement, je ne me suis jamais ennuyée durant ma lecture ! À la seconde partie, le narrateur a changé toutefois, cela m'a également plu. Ce nouveau point de vue permet de mettre en lumière un autre coin de la planète ainsi que d'autres éléments, notamment tout l'aspect politico-religieux. Une fois encore, l'auteur va brasser énormément de sujets comme la cohabitation, la religion, l'athéisme, le pouvoir, le contrôle des masses, l'endoctrinement, le collectif / individualisme, la révolte, la démocratie, la liberté / l'oppression, la guerre, les croyances de chacun… C'est vraiment riche ! Nul doute que cette fiction permettra au lecteur de réfléchir sur des questions d'ordre éthique, religieux ou moral.

La conclusion du roman m'a convaincue. D'ailleurs, j'ai grandement aimé que l'auteur propose une fin alternative. Ainsi, le lecteur est libre de terminer l'aventure sur un dénouement assez amer, mais que j'estime logique. Sinon, il peut découvrir un épilogue relançant l'intrigue et donnant envie d'attendre la suite qui, comme le signale un avertissement, est prévue dans plusieurs années ! Pour ma part, j'ai laissé parler ma curiosité… Vous l'aurez compris, cette saga est pleine de surprises et va constamment aborder des sujets différents au fil des péripéties. Je suis ravie d'avoir lu cette suite… Et j'attends le tome quatre avec intérêt…
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          182
Généralement, lorsqu'un nouveau tome d'une saga sort après quelques mois ou années d'attente, j'aime relire le ou les opus précédents, pour ne pas être totalement perdue au moment de me replonger (enfin) dans l'univers et l'histoire : j'estime qu'il n'y a pas pire façon de se gâcher le plaisir que de passer son temps à se demander « mince, mais c'est qui en fait, celui-là ? et il s'était passé quoi avant, déjà ? » pendant au moins tout le premier tiers du récit, le temps que les souvenirs plus ou moins lointains refassent enfin surface pour nous aider à reprendre pied … Mais parfois, l'envie de découvrir la suite est bien plus forte que celle de « préparer le terrain », et alors, la simple perspective d'attendre ne serait-ce que quelques jours de plus est tout simplement insoutenable … Autant vous dire que malgré tout l'amour que je porte aux deux premiers volumes de la saga Outsphere, mon impatience a très amplement eu le dernier mot : le cliffhanger de l'épilogue du deuxième opus était tel que je ne pouvais plus attendre un instant de plus avant d'en savoir plus ! Un peu plus, et j'arrêtais même ma lecture en cours pour m'y mettre sans tarder (mais la petite voix de la raison m'a tout de même poussée à terminer cette-dite lecture en cours, qui était également un service de presse, avant de rejoindre la surface d'Eden) : tant pis si j'étais paumée, tout ce que je souhaitais, c'était savoir ce qui était arrivé !

Empoisonnés par le gaz émis par la mort d'un Ashkanien (ces extraterrestres qui ont colonisés Eden bien longtemps avant l'arrivée des humains et que tout le monde croyait disparus jusqu'au réveil inopiné de l'un d'entre eux), Bowman, Fulton et Olsen ont dû être placés en urgence dans un caisson de cryogénisation : ils seront réveillés lorsque les scientifiques auront trouvé un remède à ce mal encore inconnu. Mais lorsque Bowman sort de son sommeil artificiel et de sa capsule, il comprend immédiatement que les choses ne se sont pas passées comme prévu : en lieu et place de la base extraterrestre camouflée sur une île, dans laquelle avaient été placés les caissons, le soldat se réveille au beau milieu du désert (alors qu'Eden était une planète entièrement recouverte d'une luxuriante forêt tropicale), face à deux hommes-reptiles vêtus comme des pauvres hères du moyen-âge terrien … A son grand effroi, il découvre que plusieurs siècles ont passés depuis le moment où il est entré dans cette capsule, et que la Colonie a subi des heures bien sombres et une régression technologique inouïe, ainsi qu'une cohabitation d'abord tumultueuse puis relativement sereine avec les descendants des fameux Ashkaniens. Tandis que le poison poursuit méthodiquement son oeuvre, Bowman se lance alors dans une quête désespérée : retrouver Fulton, quelque part sur cette planète devenue plus étrangère qu'elle ne l'était auparavant …

La fin du deuxième opus nous laissait entrapercevoir un changement d'ambiance pour la suite du récit … mais je ne m'attendais tout de même pas à un tel bouleversement ! C'est vraiment très audacieux, de la part de l'auteur, de faire basculer aussi brutalement sa saga dans un style totalement différent … tellement audacieux que certains lecteurs risquent d'être quelque peu rebutés par cette volte-face inattendue ! Pour ma part, par contre, je suis plutôt conquise : surprise, certes, mais agréablement. Car même s'il était passionnant de suivre ces colons de l'espace tenter de bâtir une civilisation nouvelle sur une planète pas si déserte que cela, le risque était grand de finir par tourner en rond comme un poisson dans son bocal : Rome ne s'est pas construite en un jour, et s'installer sur une exoplanète est autrement plus complexe que de bâtir une « simple » ville ! Alors bien sûr, il y a tout de même cet inévitable petit pincement au coeur lorsque l'on comprend que nous ne reverrons plus certains personnages secondaires auxquels nous avions fini par nous attacher, sans oublier cette petite pointe de frustration à l'idée de rester sur notre faim face à quelques sous-intrigues mineures dont le dénouement restera à jamais en suspense … Mais il y a ensuite cette sorte de fascination au moment de découvrir « l'avenir » de cette graine d'humanité plantée sur cette nouvelle terre, de découvrir ce qu'il est advenue de cette petite colonie naissante.

Et encore une fois, l'auteur prend à contrepieds absolument toutes les « attentes », ou du moins les suppositions, de son lectorat : en bons petits disciples du « culte du progrès technologique » que nous sommes, nous pensions que l'humanité allait poursuivre sa course effrénée vers toujours plus de découvertes et innovations. Parce que nous avons été bien formatés pour croire coute que coute que « rien n'arrête le progrès », pour dire amen à toutes les nouvelles « prouesses techniques » (parce que, comme c'est « high-tech », c'est forcément mieux, même si à notre humble point de vue, ça n'est pas aussi fabuleux que cela, mais surtout il ne faut pas le dire, au risque d'être regardé de travers pour avoir l'impudence de contester le sacro-saint progrès technologique et la divine doctrine du tout numérique) … Quelle n'est donc pas la surprise de Bowman, et donc du lecteur, de découvrir que la Colonie a régressé des armes à feu à l'arbalète, de la médecine par nano-injections à l'herboristerie et du vaisseau spatial à la charrette tirée par une bête de somme ! le déclin a été si important que le souvenir même de ces technologies « anciennes » s'est peu à peu éteint, jusqu'à ce que ne subsiste plus que quelques bribes qui se sont rapidement transformés en mythes fondateurs plus ou moins fidèles à la réalité historique des événements …

Car ainsi que le laissait présumer le titre, il est énormément question de religions dans cet opus … Et c'est là que je suis personnellement un tantinet mitigée. D'un côté, c'est vraiment passionnant de voir comment les faits historiques lointains ont été relus, réinterprétés, pour donner naissance à des croyances : le plus flagrant est bien évidemment la doctrine des Célestes, qui attendent le retour des Endormis, et qui depuis des générations se tiennent prêts à les servir lorsqu'ils se réveilleront. C'est également plutôt intéressant, et assez juste, d'évoquer les inévitables jeux de pouvoir et d'ambition qui s'immiscent au sein des groupes religieux … Mais d'un autre côté, l'ouvrage est peut-être un peu trop orienté « anti-religieux » (même si je pense et espère que ce n'est pas volontaire de la part de l'auteur), et peut donc être très blessant par moment à l'égard des adeptes des religions « d'ici et aujourd'hui » … Disons que ça manque un tantinet de mesure, de tact, et c'est quelque peu dommage. Heureusement, cela ne gâche en rien l'intérêt et l'attractivité du récit, mais ça reste un détail qui me chagrine car l'auteur m'avait habitué à plus de délicatesse que cela. de même, je ne peux m'empêcher d'être un tantinet déçue par la fin, bien trop abrupte par rapport au reste de l'histoire, dont le rythme était étonnamment « lent » pour la saga : en quelques pages, on survole plusieurs décennies, en une sorte de « compte rendu » expéditif, et c'est une fois encore un petit peu dommage.

En bref, vous l'aurez bien compris, même si j'approuve à cinq-cents pourcent le tournant pris par la saga et que j'ai trouvé l'intrigue de cet opus particulièrement passionnante, quelques menus détails ont empêché ce tome d'être un franc coup de coeur. L'auteur sait comment surprendre agréablement son lecteur, il sait également comment le maintenir en haleine du début à la fin, comment faire progressivement monter la tension (rien de mieux qu'une bonne vieille course contre la montre … ou plutôt contre un poison, pour conserver le dynamisme d'un récit). Il a aussi cette capacité rare à analyser la nature humaine, individuelle comme collective, et à intégrer harmonieusement ce décryptage à la création de son univers : c'est cohérent, c'est réaliste, car ce n'est ni utopique ni alarmiste. Juste lucide. N'oublions pas non plus ce style si cinématographique qui lui est cher, et propre, et qui rend le tout admirablement vivant et poignant : c'est toujours un pur régal que de se laisser entrainer par cette plume vraiment unique ! Pour finir, je dirai que Guy-Roger Duvert a su tirer son épingle du jeu en parvenant à écrire un tome entier pour ce qui n'est finalement qu'une transition : on sent bien que le plus important reste encore à venir, que cet opus n'était là que pour nous préparer en douceur à la suite, qui promet d'être encore plus déconcertante … Il va vraiment être difficile d'attendre trois ans pour savoir ce qu'il nous a concocté !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (1)
SciFiUniverse
28 juin 2022
Outsphere commençait comme un planet opera classique avec l'arrivée de colons sur une planète puis dès le deuxième volet, les enjeux se sont diversifiés. Avec ce troisième opus, la saga prend une dimension plus profonde et offre une réflexion sur la gestion du passé et la naissance de religions.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le réveil ne fut pas aussi radieux. Son ouïe lui revint avant la vue. Il entendait du bruit, des fracas, des cris. Pendant plusieurs minutes, cela le berçait presque, jusqu’au moment où son conscient se rendit compte de la situation. Il n’avait aucune idée de ce qui se passait, mais un tel boucan signifiait sans hésitation un danger.
Commenter  J’apprécie          50
Ainsi, l’Eglise catholique, par exemple, décida par la bulle papale de 496 après Jésus-Christ, que la mère du Christ était vierge. On pouvait être en droit de se demander comment ils avaient pu découvrir ça cinq siècle après les événements. Plus flagrant encore, on lui donna le trait d’Immaculée Conception, signifiant qu’elle était pure et sans péché, dans une décision datant du XIXe siècle ! Là aussi, il avait fallu apparemment deux millénaires pour découvrir ce fait.
Commenter  J’apprécie          20
Allez, on se bouge le kafia si on ne veut pas se retrouver dehors. Comme par hasard, c'est toujours des humains qui traînent.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Guy-Roger Duvert (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy-Roger Duvert
Virtual Revolution Interview Guy-Roger Duvert
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (262) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4949 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..