La hasard a voulu que je subisse une rechute de ma maladie en même temps que je devais relire une dernière fois le recueil de
Gabriel Dinu. Je crois que cette (re)lecture a eu un effet salutaire sur mon état général, car la mort y est (encore) omniprésente. C'est un sujet de prédilection chez le poète. En effet, j'en avais fini la traduction (assez rapide) en novembre 2021 et j'avais en peu oublié le contenu simple, sobre, mais si vivant au fond de ce second recueil de
Gabriel Dinu que j'ai connu par un heureux hasard des réseaux sociaux et qui m'a confié spontanément ses vers. Comme certains le savent déjà, je suis (peut-être à tort) l'adepte de la traduction la plus fidèle possible, et dans ce cas, cela saute presque aux yeux, tant j'ai respecté l'original, à la virgule près.
Mon poème préféré ? Difficile à dire, car je me suis attachée à bon nombre d'entre eux. Mais je dirais que celui intitulé « Avec la mort, par la mort » me parle davantage. Je vais le poster en citation. Certains poèmes sont plus obscurs et d'autres évoquent une certaine couleur locale roumaine (on a quand même fait cinq ou six notes pour expliquer par exemple qui est Viorel Lis).
Le recueil a été écrit du temps du confinement et l'on rencontre ainsi les incontournables masques. Comme me disait mon correcteur, certains vers sont « des fulgurances poétiques exquises ». J'espère que ma traduction est parvenue à rendre toutes les subtilités de cette poésie dépouillée d'artifices et que ce Dieu, tant attendu en Roumanie, voudra bien accueillir ce nouveau livre avec indulgence.
Comme l'écrit Daniel Marian, dans sa préface : « L'inhérent et l'ineffable sont traités de manière à produire de l'apaisement dans le contexte, peu reluisant, d'une réalité écrasée sous le poids des craintes et des impuissances. »
Il est aussi question d'amour, notamment pour la poésie qui peut nous sauver, c'est quasi acquis. On l'aide à « traverser la rue » comme pour mieux établir un pont d'amitié franco-roumain.