Les romans de
Joël Dicker, c'est un peu comme de la peinture à numéros. Invariablement, tous les ingrédients sont là, souvent coloriés à gros traits, reconnaissables entre tous. Et
La disparition de Stephanie Mailer n'y fait pas exception.
Une petite ville tranquille. Un ou des personnages jetant un regard sur le passé, sur des événements s'étant déroulés une vingtaine d'années plus tôt. Une affaire mystérieuse qui semble changer au fur et à mesure qu'on progresse. Des suspects évidents qui seront écartés. Au moins, cette fois-ci, ça a été fait avec plus de subtilité (on a évité les méchants amputés ou avec un oeil de verre). Surtout, des chapitres qui terminent de manière dramatique, encourageant le lecteur à ne pas mettre le livre de côté mais plutôt d'entreprendre la lecture du chapitre suivant. Peu importe l'heure de la nuit.
Si
Joël Dicker suit sa recette, ce n'est pas une mauvaise chose en soi. C'est faire preuve de peu d'originalité mais, si ça plait et convient à de très nombreux lecteurs, tant mieux.
Dans
La disparition de Stephanie Mailer, une journaliste fait part à Jesse Rosenberg (à une semaine de sa retraite) que lui et son partenaire Derek Scott, de la police d'État, avaient appréhendé le mauvais suspect dans une affaire de quatre meurtres remontant à vingt ans plus tôt. Elle disparaît après avoir retrouvé la trace de Kirk Harvey, le chef de la police locale de l'époque. C'est une intrigue avec beaucoup de potentiel.
Là où j'ai moins accroché, c'est que les ramifications de cette intrigue semblaient parfois tirées par les cheveux et que la psychologie des personnages paraissait peu développée. Un chef de la police locale qui n'arrive pas à faire part de ses soupçons aux agents de l'État ? Un maire qui accepte que ce même chef de police, parti dans la honte deux décennies plus tôt, monte une pièce de théâtre dans un festival dévoilant l'identité du véritable meurtrier ? Un grand critique qui accepte de jouer dans cette même pièce, alors qu'il s'était montré toujours cinglant à l'endroit de son créateur, etc. Tous ces éléments improbables m'ont empêché d'apprécier le roman.
Un petit élément qui m'a plu, c'est l'aura européenne qui glane autour de la ville. Son nom, Orphea, le Café Athena, le restaurant La Petite Russie, etc.
Ma critique est sévère,
La disparition de Stephanie Mailer n'est pas un si mauvais bouquin mais, vu sa longueur, je pourrais lire deux
Agatha Christie à la place. Pour moi, selon mes goûts, il y a tellement de meilleurs romans que ceux de
Joël Dicker alors je crois que c'était le dernier de sa main que j'aurai lu.