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EAN : 9782253173496
432 pages
Le Livre de Poche (04/09/2013)
3.75/5   85 notes
Résumé :
Ce récit autobiographique d’un enfance dorée au Liberia bercée par la musique de Michael Jackson est brusquement interrompu par la guerre civile de 1980.

Fille, petite-fille et arrière-petite fille des fondateurs du pays, H. Cooper est ce que l’on appelle une congo : elle appartient à la famille d’anciens esclaves affranchis venus reconquérir leur ancienne terre africaine.
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 85 notes
Helene Cooper est issue d'une famille de Congos. C'est ainsi que l'on surnommait les descendants d'esclaves affranchis renvoyés coloniser leur pays d'origine, ici le Libéria. Pour l'anecdote, ses ancêtres furent les premiers à débarquer en Afrique, le coeur et l'âme emplis de promesses...
Une jeunesse dorée, choyée par des parents habitant alors la vaste maison de Sugar Beach. le conte de fée de notre petite princesse de 14 ans cessera brutalement dans la violence et dans le sang un 12 avril 1980, Samuel Doe venant de perpétrer un coup d'état d'une rare sauvagerie si tant est qu'il en existe de doux et délicat, et par la même signer la fin de l'innocence.
Deux choix possibles pour ces privilégiés déchus, la décadence où l'exil. Ce sera les Younyted Staytes off Amewiqua pour une infime partie de sa famille et l'amorce d'un parcours personnel hors du commun.

Helene Cooper, comme bon nombre d'écrivains, tente d'exorciser ses démons à travers l'écriture.
Un récit autobiographique d'intérêt inégal qui prendra véritablement son envol en 1980. Passée une adolescence feutrée me faisant régulièrement frôler le coma éveillé, c'est dire l'empathie éprouvée à son égard, la poursuite de ce témoignage hors norme rehaussera les curseurs de façon méritoire et conséquente. L'interaction de l'histoire avec L Histoire passionne autant qu'elle apostrophe. Les déboires s'enchaînent à la vitesse d'un cheval au galop mais cette immuable volonté de faire la nique au destin force véritablement le respect.
Un parcours atypique finalement passionnant qui lui vaudra de compter parmi les journalistes les plus émérites, lui ouvrant ainsi les portes du prestigieux New York Times.
Une histoire bien écrite relatée de façon pudique et touchante. Une ultime anecdote qui vous serre les tripes. Cette Maison de Sugar Beach aura mis du temps à se livrer mais passer à coté aurait été regrettable...

3.5/5
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le Liberia, c'est quoi pour vous ? George Weah et après ?

Et bien, ce livre va vous livrer les secrets les plus intimes de ce singulier pays africain, à travers l'histoire d'Hélène Cooper et de sa famille.

Le Liberia a été créé par des esclaves affranchis d'Amérique du Nord retournant en Afrique. Pour l'équivalent de 300 dollars, ils ont acheté un grand bout de terre appelé à devenir le Liberia. Ces affranchis, ce sont les Congos,en référence au fleuve d'où partaient les convois d'esclaves. Seulement, lorsqu'on s'établit , on prend forcément la place de quelqu'un , les indigènes . Et tôt ou tard , cela pose problème.
Ce livre revient dans une large mesure sur les rapports entre les deux communautés. de façon impartiale , malgré le statut de l'auteur.
Hélène Cooper est une Congo, et mieux que ça , descendante des fondateurs du pays.

Ce livre est une autobiographie certes, mais il fait la part belle à l'histoire du Liberia.

C'est un livre passionnant, autant pour son côté historique certes, mais aussi dans une optique plus romanesque , le sort de chaque personnage n'étant pas écrit par avance.
Que vont devenir les nantis d'y hier après le coup d'état ?
Vaut il mieux émigrer ou lutter sur place et attendre des jours meilleurs ?
La société libérienne va t elle s'émanciper et devenir plus égalitaire avec l'arrivée au pouvoir des indigènes ?

On suit également avec beaucoup d'émotion les rapports entre Hélène et sa demi soeur adoptive Eunice , indigène, ce qui ajoute au récit une dimension "raciale".
Beaucoup de choses , donc, et je n'ai pas évoqué la vie d'Hélène dans son pays adoptif.
Un livre qui se lit comme un roman , très instructif et extrêmement agréable à lire, les expressions libériennes étant assez truculentes par exemple.

A noter que l'auteure a reçu le prix Pulitzer pour son reportage sur le virus Ebola en Afrique de l'Ouest.
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Helene Cooper, a passé la majeure partie de son enfance au Libéria et est aujourd'hui une journaliste aux New York Times, correspondante de la Maison Blanche.
Nous la voyons découvrir ses ancêtres, esclaves affranchis d'Amérique et venus créer le Libéria. La raison qui sépare sa famille de privilégiés Congos, par rapport aux autochtones, plus noirs qu'eux, moins sensibles à l'esclavages de leurs frères, aux études de leurs enfants, à la possession des terres.
La coutume veut que les familles riches adoptent des enfants autochtones des leur plus jeunes âges. Ils deviennent des frères pour les enfants de la famille. Certaines familles plus émancipées considèrent ces enfants comme des membres à part entière de la famille et leur paient des études. D'autres les utilisent comme des serviteurs pour leur enfants répétant l'esclavage que leur ancêtre ont connu et banni.
Helen s'attache beaucoup à Eunice, sa soeur d'adoption. Elles connaissent les joies et bonheurs des soeurs de leur âge et le luxe des familles aisées de leur pays. La révolution éclate avec l'augmentation du prix du riz, alimentation essentielle pour les libériens. Puis se sont les guerres de pouvoir et de massacres, viols sur les populations des rebelles.
Helene ne comprend pas le refus de ne pas suivre sa famille dans leur fuite vers les USA. Elle lui en veut de ne pas avoir de nouvelles d'elle, d'apprendre par d'autre sa descente dans la grande misère, la naissance de son enfant, la peur d'être tuée, de ne pas la considérer comme une confidente pendant qu'elle, Helene connait une vie américaine normale.
Helene par son travail, sa volonté de reconnaissance, découvre la sérénité en Amérique, prend la nationalité américaine puis s'intéresse de plus en plus aux guerres dans d'autres pays si différents du Libéria et pourtant si proches. Au cours d'une expédition de reportage en Irak elle ne se reconnait plus à sa place dans cette guerre, alors que le Libéria connait toujours les génocides.
N'ayant plus de nouvelles d'elle par son entourage, elle va alors pardonner à Eunice et retourner au Libéria, pour savoir aussi ou en est ce pays qu'elle garde dans son coeur.
Un livre émouvant, pas voyeuriste quand aux massacres. J'ai eu du mal au deuxième quart avec le vocabulaire volontairement écrit comme le prononcent les riches familles libériennes, mais je me suis laissé prendre par ce reporter qui garde un regard lucide des gens qui l'entourent, des pays qu'elle visite.
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Je suis très heureuse de cette lecture qui m'a, une fois de plus, permis de combler un peu mes énormes lacunes concernant l'Afrique.

En faisant son autobiographie, Helene Cooper revient sur l'histoire de son pays, le Liberia. Sa vie et son pays sont en effet intimement liés puisque ses ancêtres ont littéralement fondé le Liberia dans les années 1820. Mais le mythe que je connaissais du pays fondé par les esclaves affranchis aux Etats-Unis se révèle bien plus complexe, plus sanglant et moins glorieux. Car les terres du futur Liberia ne sont pas vierges et les autochtones ne voient pas d'un très bon oeil l'arrivée de ces anciens esclaves venus coloniser leurs terres alors qu'eux-mêmes vivent encore de la traite.

En 1966, année de naissance d'Helene Cooper, la société du Liberia est toujours bâtie sur cette nette séparation entre les descendants d'esclaves affranchis, appelés les Congos, et les autochtones. En tant que Congo, Helene mène une enfance dorée dans l'immense maison de Sugar Beach, entourée de ses parents, de ses soeurs dont sa soeur adoptive Eunice et des domestiques. Elle a des préoccupations de son âge quand on mène une vie protégée. Elle vit dans l'ignorance de la situation politique du pays et de la colère qui couve, comme peut et devrait l'être une enfant. Elle a en revanche bien conscience de son rang et de celui de sa famille, de la différence entre eux et les autochtones, reproduisant les codes et les préjugés et trouvant normaux les privilèges avec lesquels elle vit, totalement inconsciente du système inégalitaire de cette société.

Tout bascule avec le coup d'état de 1980 et le départ aux Etats-Unis qui va rapidement suivre. C'est également là que le récit prend son envol. La première moitié du livre est en effet longue et regorge de détails pas franchement indispensables, à part pour marquer encore plus le choc et la rupture qu'engendra ce coup d'état. Dans la seconde partie, le livre devient passionnant et impossible à lâcher. Il revient sur le parcours incroyable et la volonté impressionnante dont a dû faire preuve l'auteure pour construire sa vie et réaliser son rêve de devenir journaliste. C'est en travaillant sur les injustices sociales aux Etats-Unis et dans le monde qu'elle va reconsidérer sa propre enfance. Petit à petit, le Liberia va ressurgir dans sa vie, ainsi que le besoin de retrouver Eunice.

J'ai beaucoup aimé ce livre qui mêle avec un bel équilibre la petite et la grande histoire. La violence qui s'abat sur tout un pays et cette famille prend aux tripes et j'ai été admirative de la force de caractère de ces personnes, en particulier des femmes : l'auteure, sa mère et ses soeurs. Helene Cooper a construit un texte tout en pudeur et d'une sincérité rare. On sent que cette plongée dans ses souvenirs lui a coûté mais qu'elle lui était nécessaire pour guérir cette blessure profonde de son enfance. Au passage, elle nous offre un récit de première main sur le Liberia contemporain dont la fin est extrêmement touchante.
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Ce n'est pas seulement son histoire que nous livre Hélène Cooper mais aussi celle de son pays, le Libéria.
Petit pays d'Afrique fondé au début des années 1820 par des descendants d'esclaves affranchis qui quittèrent les Etats-Unis pour faire le voyage en sens inverse de celui qui firent leurs ancêtres africains.
Hélène est une Congo, comprenez une descendante de l'un des fondateurs du pays, elle en descend d'ailleurs par son père et sa mère puisque ses deux arrières arrière arrière grand-père ont fondé ce nouveau en pays en achetant des terres aux autochtones moyennant quelques poignées de dollars.
C'est une enfance hyper gâtée que celle de cette petite fille dont les ancêtres, les parents, les oncles, les cousins ont toujours été dans les hautes sphères du pouvoir.
Elle vit dans un monde hyper privilégié et hyper protégé.
La famille vit au bord de l'océan, à Sugar Beach, maison ou plutôt palais de marbre dans lequel rien n'est trop beau.
Elle passe ses vacances en Espagne dans la propriété familiale ou aux Etats-Unis, elle porte vêtements, chaussures et parfums de marque que ses parents lui rapportent d'Europe, des USA ou du Japon.
Elle est scolarisée dans l'école privée la plus chère de Monrovia la capitale, école dans laquelle elle ne fréquente que des fils et filles de Ministres, d'homme d'affaires fortunés, d' Ambassadeurs ou représentants de pays étrangers.
Oui, mais la vie d'Hélène n'est pas la vie de la majorité des libériens qui vivent dans la pauvreté et le dénuement le plus total.
Aussi, lorsqu'en 1980 un coup d'état va faire basculer le pays, la vie d'Hélène va être totalement balayée, sa famille ne sera pas épargnée, et plusieurs de ses proches qui étaient au pouvoir seront assassinés.
Hélène et sa famille vont réussir à fuir aux USA, elle aura bien du mal à s'intégrer dans ce nouveau pays, mais elle deviendra journaliste et travaillera notamment pour le New York Times et le Wall Street Journal et sera même l'une des toutes premières correspondantes de guerre à entrer en Irak avec les troupes d'invasion américaines.
Un récit qui ne nous cache rien ni des extravagances des quelques familles au pouvoir avant le coup d'état de 1980, ni des horreurs des années de guerre civile qui ont suivi et qui ont coûté la vie à près de 150 000 personnes.
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critiques presse (1)
Liberation
28 novembre 2011
Une fois entamé, impossible de lâcher ce texte aux images, aux couleurs et aux senteurs puissantes qui lève le voile sur le Liberia, petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, rongé depuis plus de quarante ans par la misère et la violence [...].
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La Grande-Bretagne avait récemment interdit la traite des esclaves. Freetown était ainsi un havre pour les esclaves qui venaient d'être capturés puis relâchés. Mais le commerce humains restait intense. C'était dur à avaler pour les nouveaux colons, qui pensaient avoir définitivement quitté le monde de l'esclavage quand ils avaient quitté l'Amérique: ils voyaient se succéder les goélettes espagnoles et portugaises chargées d'esclaves que des Britaniques remorquaient jusqu'au port après les avoir interceptées. Les bateux saisis jetaient l'ancre juste à côté de l'Elisabeth. Ils sentaient mauvais, un mélange ignoble de déjections humaines et de rance. La cale où étaient détenus les esclaves semblait d'une exiguïté invraisemblable.
Pourquoi les Africiains continuaient-ils de vendre leurs frères et leurs soeurs aux trafiquants d'esclaves européens ? Les colons avaient espéré trouver autre chose en Afrique. Ils y virent un nouveau signe de leur supériorité sur les Africains autochtones, leur condescendance allait persister pendant des décennies.
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A ce qu'on sait, les parents d'Elijah Johnson étaient des mulâtres qui avaient été libérés des plantations américaines parce qu'ils étaient à moitié blancs, comme l'étaient beaucoup d'autres à l'époque dans la catégorie grandissante des Noirs afrranchis. Ils étaient nombreux à avoir la peau claire; certains pouvaient même passer pour des blancs. Les propriétaires d'esclaves des plantations du sud faisaient des enfants à des esclaves femmes puis libéraient ceux-ci, soit par culpabilité, soit par un sentiment de paternité détourné, soit encore pour qu'ils disparaissent de la plantation et à la vue de Madame.
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"Lorsqu’ils eurent le choix entre l’Amérique et l’Afrique, ils choisirent l’Afrique. Ainsi, cent cinquante ans plus tard, mon enfance ne serait pas celle d’une petite Noire américaine soumise aux préjugés raciaux contre les parasites de l’assistance sociale. Je n’allais pas non plus connaître le lourd destin des petites Africaines subsahariennes, qui ont une espérance de vie d’une quarantaine d’années, quittent l’école à onze ans pour aller chercher de l’eau et cuire le repas sur un feu de charbon, et mettre au monde des bébés à peine plus jeunes qu’elles. "
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Lorsqu'ils eurent le choix entre l'Amérique et l'Afrique, ils choisirent l'Afrique. Ainsi, cent cinquante ans plus tard, mon enfance ne serait pas celle d'une petite Noire américaine soumise aux préjugés raciaux contre les parasites de l'assistance sociale. Je n'allais pas non plus connaître le lourd destin des petites Africaines subsahariennes, qui ont une espérance de vie d'une quarantaine d'années, quittent l'école à onze ans pour aller chercher de l'eau et cuire le repas sur un feu de charbon, et mettre au monde des bébés à peine plus jeunes qu'elles.
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- Et qui est cette personne ? demande la maîtresse de classe qui s'approche de moi.
- Je m'appelle Helene Calista Cooper.
- Et d'où viens-tu Helene ?
- Monrovia.
- Et c'est où, çà ?
- Au Libéria.
- Et c'est où, çà ?
- En Afrique de l'Ouest.
- Tu viens d'Afrique?
- Oui.
- On dirait que tu viens de Boston. Comment se fait-il que tu n'es pas l'accent africain?
"Parce-que je sais parler cullor, crétine". Et qu'est-ce qu'elle s'imagine que j'ai fait pendant 14 ans au Libéria, si ce n'est d'apprendre à parler l'américain?
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