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Critique de tiben


Un premier roman passionnant et de grande qualité.

Philippe Collin, producteur réputé et reconnu sur France Inter depuis plus de vingt ans, excelle aujourd'hui dans un nouveau domaine : le podcast historique. Ce passionné d'Histoire est également désormais romancier. Après une bande dessinée, le voyage de Marcel Grob aux éditions Futuropolis, et deux essais, le Fantôme de Philippe Pétain aux éditions Flammarion et Léon Blum, une vie héroïque l'an passé aux éditions Albin Michel, il publie le barman du Ritz, son premier roman, aux éditions Albin Michel

« Au bar d'un grand hôtel, on entend toutes sortes de choses »

Le barman du Ritz, c'est le plus illustre barmen au monde, c'est Franck Meier. « Chef Barman du Ritz, ancien de Verdun et petit juif ashkénaze », il est né en Autriche et a fait ses classes à New York avant de rejoindre la capitale et son célère hôtel en 1921 dont il resta fidèle toute sa vie durant.

« Savoir entendre sans paraître écouter, c'est cela aussi être l'un des plus grands barmen du monde ».

Basé sur des faits et des personnages réels, le Barman du Ritz retrace la vie et rend hommage à Franck Meier. Comme l'indique Phiippe Collin dans la préface, son souhait est « d'éclairer ce destin hors du commun ».

Juin 1940, les Allemands envahissent Paris. le propriétaire du Ritz étant suisse, donc neutre, l'établissement demeure ouvert. Il héberge entre autres Hermann Goering dans une de ses suites. Son bar devient un lieu réputé et son barman une personne incontournable.

« Une moitié de nostalgie, un tiers de tristesse, une larme d'abandon et deux traits d'espoir, c'est le cocktail du soir. »

Durant 4 ans, dans ce huis clos, « ce théâtre de masques », Franck Meier crée des cocktails, côtoie les plus grands, de Coco Chanel à Sacha Guitry, en passant par Marie-Louise Ritz et Claude et Blanche Auzello. Il sert les plus hauts dignitaires allemands et est en même temps une figure de la Résistance. Il protège, distribue de faux papiers, sert de boites aux lettres…

« Si le cocktail est l'art de la rigueur et de la mesure, tenir un bar, c'est au contraire l'art du désordre ; laisser déborder la vie, jouer avec des limites, accepter parfois de les dépasser, voilà ce qui a fait le succès de Franck Meier, plus encore sans doute que ses célèbres boissons. Voilà toute son ambiguïté aussi. Un esprit discipliné aimanté par l'anticonformisme. »

Entre petits arrangements entre amis et bassesse humaine, amitiés sincères et amours clandestins, trahisons et profiteurs, Philippe Collin présente l'occupation sous un prisme différent. Il construit son roman comme une série en plusieurs saisons (7 parties au total, chacune relatant une période différente de la guerre). Les chapitres sont courts, la plume vive et entrainante. Les un peu plus de 400 pages sont d'une grande précision historique et sont un véritable régal. Très facile à lire, le Barman du Ritz est un grand roman de Paris sous l'Occupation. « Aucune vie n'est faite que de bonheurs ou d'épreuves », « Il faut aimer la vie telle qu'elle est. Heureuse ou malheureuse. » C'est ce que s'efforça de faire Franck Meier.
En refermant l'ouvrage, le lecteur a l'impression de le connaître et de l'avoir côtoyé, preuve de la grande qualité du premier roman de Philippe Collin.

Le Barman du Ritz est disponible depuis le 24 avril.
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