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Citations sur Rature (15)

Un jour, six ans plus tôt, on lui avait demandé de raconter la première fois qu'il avait vu la mer.
Une journaliste. Pour un reportage. Elle était venue faire une marée avec eux.
Il n'avait pas su.
Pas su quoi dire.
La mer avait toujours été là. Devant lui. Sous lui. Autour de lui. Dans sa tête. Dans sa vie. Dans ses rêves.
Il n'y avait pas eu de première fois. Il avait quand même essayé de fouiller dans sa mémoire. Rien à faire.
La mer était là depuis le début.
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"La terre vous enchaîne mais la mer vous libère. Toujours." P.37.
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C'est compliqué les mots. Il y en avait tant. Comment choisir le bon ? Il les aimait mais les gardait pour lui. Timide. Secret. Dans sa caboche. Des poèmes entiers. Des aubes. Des ciels de mots.
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Il se disait que chaque homme sur Terre a un lieu et un rôle qui lui sont attribués. Un lieu et un rôle qui lui permettent de s'accomplir. De s'accomplir vraiment. Mais le terrible de la vie, c'est que souvent on ne parvient à trouver ni l'un ni l'autre ou que si on a la chance de trouver l'un, c'est l'autre qui nous échappe. Lui avait eu la fortune de récolter les deux.
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Tous les mots du poème de Hugo remuèrent en lui, comme un banc d'alevins affolés par l'ombre furtive d'un nuage passant au plus haut du ciel, mais ils restèrent au fond de lui, loin de toute surface, scintillants et inutiles, brassée de créatures mobiles, sublimes et dirigées par rien, les heureux. Ne remontèrent à sa conscience qu'un chagrin mêlé de tendresse, et une certitude, une force puissante. La beauté. L'universelle beauté, celle qui coule dans les veines de tous les hommes, et amène parfois un sourire pur sur leur visage. La beauté qui, aveugle, conduit leur vie.
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Assis sur son siège, le gouvernail coincé entre ses genoux, il pela un œuf dur, qu'il mâcha lentement. Il sentit un grand calme l'envahir, une paix chaude née du sentiment d'être là où il devait être, de se trouver à l'exacte place de la Terre où il pouvait être totalement lui-même.
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Parfois il avait de drôles de pensées. Des pensées de père triste. Inconsolable. Faible. Couillon. Meurtri. Qui s'en voulait. Il se disait qu'il aurait mieux valu que le fils disparaisse vraiment ce jour-là. Que la mer le prenne et ne le relâche pas. Le tue pour de bon. Au moins il aurait su. Il aurait su où il était. Mort. Bien mort. Dans les nuages ténébreux d'algues et de limons. Dans les courants bleu de Prusse. Dans les fonds sans fond. Cobalt. Gris. Transi. Flottant. Mort agité. Cadavre-cauchemar dévoré. Tandis que là. Il ne savait rien. Rien. Et cela le rongeait. Comme le sel sur une plaie. Le visage sur la lèvre blessée. Enfant. Mon enfant. Mon fils.
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"Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie"
(p 121)
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"Le rature était toujours le premier fileyeur à quitter le port, et le dernier à y rentrer. Comme s'il avait hâte de fuir le monde, et peinait ensuite à s'arracher de la mer."
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C'est compliqué les mots. Il y en avait tant. Comment choisir le bon ? Il les aimait mais les gardait pour lui. Timide. Secret. Dans sa caboche. Des poèmes entiers.
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