Aille!
Il m'arrive souvent, lorsque je ferme un livre, de ressentir une tristesse, comme un abandon: "déjà? mais non! nous étions si bien ensemble!" Que le livre m'ait délassée ou instruite, peu importe, je le range soigneusement, en me disant que je le relirai, ou au moins, que je le feuillèterai plus tard, en recherchant ces lignes qui m'ont interpellée.
Il m'arrive aussi de m'appliquer, encore et encore, pour poursuivre la lecture, même si je m'ennuie, en espérant que quelques pages plus tard, la rencontre se produira, surtout quand les critiques sont à ce point élogieuses que je ne peux que me répéter: patience...
C'est malheureusement ce qui s'est produit avec le "Le Rapport de Brodecq". Séduite par l'écriture de l'auteur dans "
Crépuscule", je me suis empressée d'acheter ce livre. Et: aille!
Dès les premières pages, j'ai cru être plongée dans le brouillon de ce "
Crépuscule". Par après, même si l'auteur ne situe l'histoire ni dans le temps ni dans l'espace, tout me renvoyait à l'oeuvre magistrale de "
Si c'est un homme", de
Primo Levi. Mais sans l'immense talent de ce dernier, sans l'humanité qui transparait au milieu de la description de l'horreur, sans ces mots disséminés qui nous renvoient à nous-mêmes et nous laissent face à des réflexions précieuses et essentielles ...
J'ai abandonné et je n'en suis pas fière. Pourtant, j'ai vraiment essayé de le finir, ce livre qui a reçu tant d'éloges.
Mais ce n'est, comme chaque fois, qu'un petit avis très personnel.