Comme les dialogues d'un vieux film italien, ce roman nous transporte dans une autre époque, une autre Italie, d'abord au présent sous le soleil de la côte amalfitaine avec Milena et Michele, ensuite sous les spotlights de la Mostra de Venise du temps passé, celui des Monstres sacrés du cinéma avec Eva en passant par les dizaines de miroirs de la villa de Positano, oscillant constamment entre l'ombre et la lumière.
Enormément de secrets, de non-dits, de demi-vérités entourent Milena.
Qui est donc cette Eva partie du jour au lendemain abandonnant mari et fille et pourquoi ? Qui était réellement cette grand-mère ?
Petit à petit, certains cadavres vont surgir du placard éclairant d'une lumière nouvelle le présent de Milena.
Un événement inattendu va lui faire traverser les miroirs du passé jusqu'à remonter aux racines où tout a commencé. Un cadavre lui fait coucou du fond du puits de la villa, tout sec, rien que des os, difficile de déterminer si homme, femme, martien ? Une enquête est diligentée, aïe quel est cet intrus et que vient-il faire dans cet ancien puits. Serait-ce grand-mère ?
C'est en accompagnant son grand-père à la mémoire défaillante que Milena va finir par découvrir les nombreux secrets de sa famille, ce qui lui ouvrira les portes de son présent et surtout de son avenir.
Pour l'avenir et la romance, Milena aura le choix entre un carabiniere sombre et moustachu à l'air pas content et un Gabriel ange blond américain sourire pepsodent. Moi, à sa place, j'opterais pour le grand blond sans moustache avec une chaussure noire.
On est toujours attaché par ses racines, encore faut-il les connaître, soit pour pouvoir s'en détacher, soit pour s'y ancrer et y puiser sa sève.
Comme un joli conte à l'italienne plein de mystères avec une enquête sur un cadavre inconnu, l'auteur nous fait traverser les miroirs du temps, alternant les époques, la pleine lumière du sud et les plus sombres nuages d'un passé d'exilé.
Les plus de ce roman qui nous fait passer de la lumière à l'ombre, de l'ombre à la lumière par le jeu des miroirs de la villa de Positano sont le rappel de certains faits historiques, la révolution bolchevique et l'exil forcé d'un grand nombre de russes blancs, la chasse aux sorcières du maccarthysme aux Etats-Unis mais aussi la difficulté d'accompagner un proche dont la mémoire s'éteint progressivement tout en gardant une lumière, des couleurs joyeuses pour une dernière fête.
L'auteure rend aussi un bel hommage aux métiers d'excellence comme l'orfèvrerie: joaillerie artistique (via Michele), la haute couture des Soeurs Fontana, au théâtre (via Milena), au cinéma, dont Anna Magnani,
Sophia Loren, ...(via Eva).
Cristina Caboni nous donne vraiment envie d'y aller à Positano, pour ses couleurs et son bleu inimitable, , pour sa douceur, pour sa cuisine, pour ses mamas italiennes, pour le soleil et la chaleur, pour tous ces petits riens qui font la Dolce Vita.
- D'autant plus qu'ici à Bruxelles, il neige et ça caille -
Les Presses de la Cité, 1er avril 2021
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