- Je pourrais mourir, c'est vrai. Tout comme ta soeur, Calek, Leith, et tous les gens auxquels tu tiens. Tout peut mal tourner, en un instant. Mais c'est l'essence même de la vie, sa fragilité. Les loups ont tendances à l'oublier, parfois. Tu as l'habitude de voir tes proches prendre des risques, donc tu l'acceptes. Ne me traite pas différemment, je t'en supplie !
J'ai eu envie de lui faire bouffer un livre en entier, page après page, jusqu'à ce qu'il s'étouffe. Puis je me suis calmée. Aucun livre ne mérite d'être maltraité
Mais tu es différente, déclare doucement Asher. J'aime profondément ma famille et je serais dévasté s'il leur arrivait la moindre chose, mais toi Neven... Je te ressens là, dans mon torse, ton lien pulse avec la puissance d'une étoile dans la nuit !
...Merde, il n'y a pas de mot assez fort, pour ça.Tu tiens mon âme entre tes mains, Neven.
C'est bon, Nev, tu as fini ta petite crise d'autoapitoiement ? Le pathétique ne te sauvera pas, ma grande.
Je n'ai jamais été attachée à la beauté, mais mon corps portait déjà tant de cicatrices !
Nos nuits ont été torrides, persifle l'ours. Et un paquet de jours, aussi ... Hein, petite sorcière ?
- Tu ne veux pas lui pisser dessus, histoire qu'on comprenne bien ta position sur le sujet ?
Je veux pulvériser sa retenue et libérer l'animal féroce et magnifique qu'elle tient en cage, parce que c'est ce qu'elle est, même si elle ne l'accepte pas : une créature sombre et sauvage devant laquelle je pourrais m'agenouiller.
— Ce n’est jamais arrivé que je pense à ça...
Enfin... Mes joues s’échauffent. L’ours penche la tête sur le côté et fronce les sourcils.
— Mais..., insiste-t-il.
— Je ne l’imagine jamais à ta place, expliqué-je à toute vitesse. Mais parfois, je pense à lui... en plus.
Et parfois même, j’ajoute Asher ou Leith à mon fantasme. La chaleur qui embrase mon visage devient carrément embarrassante. À ma grande surprise, Calek éclate de rire.
— Continue à développer ton imagination, petite sorcière, je crois que je vais adorer qu’on la mette en pratique !
Leith réprime un sursaut, et adopte l’immobilité d’une statue, comme s’il ne savait pas comment
réagir face à la bestiole curieuse agrippée à lui. Je me sens stupide. Il n’aime pas être touché, il ne
m’aime pas tout court, d’ailleurs. Mes joues me brûlent. C’est si bête de faire un câlin à un homme qui
ne m’apprécie pas !
Mais alors que je me recule, Leith me serre brièvement contre lui. Ses bras s’enroulent autour de ma
taille, solides et assurés. Son torse se soulève au rythme ample de sa respiration.
— Tu ne supportes plus Calek à ce point, que tu en es à te jeter sur moi pour lui échapper, Sans louve ?
ironise-t-il, tout contre mon oreille.
Son souffle me fait frissonner.
— Ta gueule, Leith, marmonné-je en savourant la chaleur qui émane de lui et son parfum d’agrumes et
de métal, léger et tranchant à la fois.