Live Memorium

"Live Memoroium" offre une expérience aussi intéressante que déconcertante et cela à plusieurs niveaux, de quoi nous retourner la tête. Tout d'abord, c'est une bande dessinée, elle se lit dans le sens français, mais elle est à la frontière du manga et d'ailleurs entièrement en noir et blanc. Ensuite le concept lui même est intéressant, fascinant, terrifiant. Et si vous pouviez revivre un moment de votre enfance, choisir d'en être le spectateur ou au contraire le modifier, mais attention celui-ci ne peut pas être choisi ? C'est vraiment pas mal du tout contrairement à ce que pourrait donner les premières impressions, le scénario réserve quelques surprises finales.
Cet one-shot est édité par Glénat, il a une couverture aussi intrigante qu'attirante à l'image de son titre. Il est né de l'association entre Miki Makasu au scénario et Benoît Bourget au dessin. C'est brut de décoffrage, avec des scènes sexuelles et de violence qui le réserve à un public mûr et averti. le graphisme a aussi à cette image brutale, de hauts bâtiments aux airs terrifiants, les personnages entre réalistes et laids, il est même un peu spécial sur le coup. D'entrée de jeu on a une scène avec une poupée sexuelle toute nue gênante qui donne un ton poisseux dès le départ.
Tomasu est comptable dans une entreprise qui vend des poupées sexuelles. Il est méprisé, la solitude lui pèse, il n'a aucun répondant. La vie est dure avec lui, il cumule les soucis. Un évènement va précipiter les choses, provoquer une rupture de cet équilibre fragile. Mais il n'est pas totalement seul, il y a Usaji, un ami à lui, qui a toujours un casque. Au fil du récit, nous découvrons son histoire et ses liens dans le passé et dans le présent, nous reconstituons les grandes lignes.
Tomasu va finir par tester Live Memoroium, cette technologie illégale, qui a provoqué quelques problèmes. Mais pourquoi donc ? Essayer d'y réfléchir pour commencer. La vie de Tomasu va commencer à changer dans le passé (mais pas vraiment) et dans le présent. Il n'est plus tout à fait comme avant. Pour les détails, lisez.
C'est un récit très intéressant mais poisseux à multiples couches, avec un concept explosif, et la fin aussi.