le titre m'avait intriguée, ainsi que la couverture en noir et blanc.
Puis ce roman fantastique m'a séduite par son allure de conte moderne.
On ne sait pas vraiment où cela se passe, ni quand et ce n'est pas important.
On ne connaît pas les tenants et les aboutissants des événements mais peu importe.
L'histoire aurait pu commencer par "il était une fois" mais elle ne finit pas par "et ils vécurent heureux"; c'est une fin ouverte, laissant libre cours à l'imagination.
Le récit m'a souvent fait penser à un roman de
Mourlevat que j'avais beaucoup aimé et cela a donc renforcé mon impression positive.
C'est un récit fantastique où merveilleux et technologie se mêlent, une histoire d'amour et de souffrance et d'ailleurs, chaque chapitre porte un titre composé de deux parties opposées et le thème de la dualité est le fil rouge du roman.
Parfois, un aspect l'emporte, parfois ou ensuite c'est l'autre.
Ce qui m'a également plu, c'est la simplicité et la sobriété du style qui renforcent l'aspect "conte".
Cependant, cela n'est pas mièvre, ni enfantin : on y aborde les thèmes de handicap, d'avortement, de compromission, de deuil.
On évoque le fait que l'amour ne suffit pas toujours,on parle du poids de l'hérédité et de l'enfance, de la quête de soi et d'un lieu où appartenir.
Bref, ce n'est vraiment pas un conte pour enfants.
La forme narrative alternant la première personne du pluriel (très original) et la première personne du singulier donne une dynamique extraordinaire à la narration. On voit bien qui est le "je" mais le "nous" garde sa part d'inconnu pendant longtemps.
De même, les mystères qui demeurent (le sort de Bo et d'Hama, par exemple), une fois le livre refermé rajoutent au charme de l'ensemble.
En bref, un coup de coeur pour ce roman atypique.
A partir de 14 ans