AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 805 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est de ces livres merveilleux qui sont comme un joyau, un bijou, un cadeau.
J'ai lu ce livre à Noël, je l'avais acheté des semaines auparavant, et quel livre.

D'abord, l'objet livre en lui-même, il est magnifique, cette couverture en noir et blanc frappe l'oeil mais est riche en détails, si on la regarde de près. On comprendra certains détails uniquement après avoir lu le livre, bien sûr.
Ce noir et blanc me rappelle les découpages suisses, de la dentelle noire, un théâtre d'ombres (très justement lié à certains sujets du livre donc) ...

Je garde un très bon souvenir de ce livre. Ecrit avec des mots simples, mais l'écriture est fluide. Les personnages attachants poursuivent une grande et longue quête. Amoureux, ils incarnent l'espoir et la jeunesse dans un monde désenchanté, désabusé. Un monde futuriste ? je ne sais pas. Un monde actuel ou intemporel ... La guerre, la grisaille, la crise, les fermetures d'usines ...
C'est pour cela que je les ai aimés tout de suite, ces deux personnages, Bo et Hama, malgré leurs défauts, malgré et pour leurs révoltes, leur espoir.
J'ai aimé aussi d'autres personnages croisés dans ce livre, la Tsarine, Tsell ...

Quand une catastrophe survient, Bo est absent, l'usine flambe, doit fermer ... et les langues se délient, la rumeur court ... Tout le monde cherche un bouc-émissaire, et si Bo était responsable de leurs malheurs ? Bo et Hama qui ont l'audace d'être heureux, heureux à deux, heureux ensemble, malgré leur vie quotidienne à l'usine où ils se croisent à peine, heureux de se voir le dimanche.

Plus tard, Bo et Hama incarneront aussi l'espoir d'une nouvelle vie, avec un bébé, l'audace des voyageurs, des nomades, de ceux qui osent changer de vie, partir, repartir ... Ils pourront incarner aussi le rêve, l'intuition, l'Art ... dans ce beau livre qui prend des allures de conte, de fable.

J'ai parlé de l'écriture fluide, fluide et moderne oui, mais qui n'hésite pas à faire appel à notre imagination. L'écriture n'est pas celle de certains romans ou certaines dystopies, cinématographique dès le début. On nous parle parfois de cirque, de magie, de danse, de poésie et de grâce ... de la beauté de la vie.
Oui, l'écriture est belle. Belle et poétique. Poétique, pleine de symboles, de souvenirs, de réminiscences, de rêves et d'espoirs.
Commenter  J’apprécie          17812
Je viens de refermer ce conte pour adolescents et je laisse se déposer en moi les sédiments merveilleux qu'il y a laissés.
Un conte d'amour et de violence inouïe, un conte de guerre. Guerre contre les éléments extérieurs, les éternels faiseurs de conflits, mais aussi contre ses propres ombres.
Oui, chacun porte en soi ses ombres, ses conflits mal digérés, ses absences, sa propre histoire incomprise. Et chacun, pour avancer, doit lutter. Mais pour lutter contre les démons de la vie, il faut d'abord les accepter. Donc il faut apprendre. Apprendre des autres, apprendre par l'expérience. Tant que nous sommes vivants, nous nous transformons sans cesse, et nous luttons sans cesse, car les ombres reviennent toujours.

Mais je me tais et vous laisse découvrir, si vous le désirez, la belle histoire de Bo, Hama, Tsell ainsi que tous ceux qui leur ont été en aide lors de leur passage difficile vers l'acceptation de la vie et de ses embûches.

Il était une fois, dans un pays lointain, Bo et Hama qui s'aimaient d'amour tendre. Tous deux ouvriers à l'Usine, ils ne savaient pas que celle-ci allait les projeter dans une aventure terrible et merveilleuse, d'où surgirait une belle enfant, Tsell, aux ombres capricieuses...
Commenter  J’apprécie          476
«Dans une accélération imprévue, la fortune que nous pensions acquise nous échappa… plus de désir, plus de rêves: le feu qui nous avait habités s'était éteint, et notre communauté se replia sur elle-même.»
Dans cet univers âpre pourtant Bo, qui travaille de jour à l'Usine - la dernière en activité à des milliers de kilomètres à la ronde - et Hama, qui fait partie de l'équipe de nuit, vont avoir l'audace de tomber amoureux. Leur rencontre est un de ces moments de grâce qu'Anne-Laure Bondoux sait introduire dans le monde plutôt sombre de son roman.
«Cela ne dura qu'un instant, quelques secondes fragiles, volées à l'entêtante nécessité de l'Usine. Mais cela suffit à nous rappeler une chose essentielle : le feu qui brûlait dans le ventre de nos fourneaux brûlait encore dans nos veines. Contrairement à ce que nous croyions, nous n'étions pas morts.»
Mais Bo est étranger, et quand l'Usine explose, il devient suspect. Les deux amoureux doivent prendre la fuite.

Un roman ados sensible et assez profond, avec une belle écriture.
Commenter  J’apprécie          450
Dans une ville où tout est triste et gris, une étincelle naît un matin à la relève de l'Usine. Bo, fraîchement débarqué dans cet univers sans vie, croise le regard d'Hama. Un coup de foudre, une évidence, l'amour, quoi. Tous les matins, elle quitte son poste de nuit, il prend son poste de jour, ils se croisent quelques précieuses secondes. le dimanche, ils s'aiment au grand jour, ils profitent de ces moments rares. Ils sont jeunes, vivants, une touche de couleur vive dans un monde mort. Jusqu'au jour où Bo ne se réveille pas pour prendre la relève d'Hama. Pas de bol, c'est le jour de la catastrophe qui détruit l'Usine et une partie de la vie d'Hama.

Un conte, une fable, un récit initiatique, un roman d'aventures, Tant que nous sommes vivants c'est un peu tout ça. Mais c'est avant tout l'histoire d'un amour fou confronté aux aléas parfois franchement rudes de la vie. C'est un questionnement sur notre propre construction, sur ce que l'on perd pour avancer, sur les épreuves qui nous affaiblissent un temps pour mieux nous renforcer. Anne-Laure Bondoux avec une écriture simple, d'une rare fluidité, t'embarque dans un roman plein de poésie à la rencontre de l'Humain dans toute sa générosité, sa cruauté, sa haine, son amour, ses craintes, ses paradoxes.

Quel plaisir, lors de mes trajets quotidiens, de retrouver ce livre truffé de personnages attachants, de me plonger dans un cocon de douceur. Un roman pour grands ados, un roman pour adultes curieux, un roman qui fait un max de bien et qui te donne envie de sourire aux inconnus que tu croises dans la rue. Fonce, un bouquin comme ça embellit tes journées.
Lien : http://lafleurdesmots.fr/tan..
Commenter  J’apprécie          312
Dans une ville bien terne dans laquelle les habitants vivent au rythme de l'usine qui produit des armes et où la gaieté est un mot qui semble n'avoir jamais existé,arrive Bo,un jeune homme étranger qui se fait embauché à l'usine. Lorsqu'il croise Hama pour la remplacer puisqu'elle travaille de nuit et lui de jour,le coup de foudre est instantané. Il y a bien aussi,dans cette triste ville, un cabaret. Régit par l'étrange "tsarine ", fréquenté par Ness et Malakine et puis,Melkior dans les paroles frappent comme de mauvaises prophéties. Bo s'y rend les nuits dans l'attente du moment magique lorsqu'il croise à nouveau Hama. Mais cet élan de bonheur vole en éclat. Bo et Hama qui porte leur enfant, vont devoir s'enfuir. Leur périble se lit comme un conte philosophique dont l'univers tient autant de Tim Burton que de Mathias Malzieu. L'amour y est roi ce qui ne signifie pas qu'il règne en toute facilité ! On y apprend que les ombres qui nous habitent doivent être reconnues pour pouvoir les apprivoiser. Bien qu'écrit pour la jeunesse, j'ai eu beaucoup de plaisir à m'immiscer dans cette belle histoire qui renvoie à des questions qui touchent tous les adultes !
Commenter  J’apprécie          250
Superbe histoire d'amour, les deux héros s 'aiment d'un amour éternel indicible! comme Tristan et Yseult ..; la famille s'agrandit puis par atavisme la transmission : les sentiments, les élans et les chemins de vie et de traverses..;ce conte contemporain fantastique fait écho à la forêt de Blanche Neige où de drôles de petits êtres la peuplent , on croise un mystérieux prédicateur et ses prophéties..

Roman bien écrit et "colle à la réalité": au début du roman l’explosion de l'usine m'a immédiatement fait penser à l'explosion de l'usine AZF, puis l'auteur nous emporte assez vite dans le monde merveilleux de l'imaginaire.

Le slogan du livre serait "Laisser nous rêver " ! des sentiments des "vrai de vrai" , de l'aventure, des valeurs qui perdurent comme le lien familial, l’entraide, le bonheur , le retour à la nature, pour une vie basée sur de" l'essentiel et vital", sans être encombrée de désirs et de tout ce superflu du 21è siècle... "Foule sentimentale" dit Souchon, on aurait juste envie que la magie du livre opère dans nos vies de temps en temps!

Roman magnifique ! A découvrir et à recommander en littérature jeunesse
Commenter  J’apprécie          250
J'ai vu dans ce roman une touche de Tim Burton, teinté de glauque et de bizarre, comme-ci la couleur n'existait pas, un roman qui jongle sur les équilibres, l'ombre et la lumière.

Un roman d'amour qui débute par cette passion amoureuse tendre et violente qui anime nos deux héros comme bien des amoureux en tout temps, puis la vie s'érode sous le poids des épreuves que nous traversons tous. Souvent violente, la vie ne fait pas de cadeau, elle n'a que faire de la morale et des happy end, elle s'écoule tant bien que mal selon notre éducation, notre culture, notre religion mais aussi suivant les expériences douloureuses ou non que nous traversons, de l'innée à l'acquis mais j'en passe, la liste serait trop longue.

On peut parfois s'échapper de ses tourments, faire de bien jolies rencontres qui aiguilleront nos choix mais le plus souvent on subit la loi cruelle du hasard, nous sommes tous différents et notre pouvoir de résilience n'est pas équivalent pour chaque individu, notre individualité forge notre personnalité qui sont les maux de l'unanimité. On peut comprendre sans se comprendre, inutile de se torturer le bout de misère à convaincre le convaincu.

On peut interpréter cette lecture de bien des manières, une fable moderne, qui selon la sensibilité et le parcours de chacun raisonnera différemment.

L'amour n'est jamais le même du début à la fin, il évolue, murie, s'émancipe, il peut être beau, lumineux, tendre, d'une douceur intarissable qui au fil des années qui s'écoulent dévient naturel et évident mais parfois il peut être ou devenir indifférent, violent et cruel, il n'y pas d'équation parfaite pour le définir, il n'est qu'un concept de plus à notre compréhension de ce qui nous définit en tant que "nous", la haine plane toujours quelque part pour équilibrer les choses.

Pas de résumé, la quatrième de couverture se suffit à elle-même, j'ai adoré le style d'écriture, concis, bref et poétique, juste ce qu'il faut, pas d'envolées à la con qui en font trop.

Un roman plein d'émotionS, ou la boucle se boucle sans grand espoir finalement, juste une histoire d'équilibre.

A plus les copains
Commenter  J’apprécie          243
le titre m'avait intriguée, ainsi que la couverture en noir et blanc.
Puis ce roman fantastique m'a séduite par son allure de conte moderne.

On ne sait pas vraiment où cela se passe, ni quand et ce n'est pas important.
On ne connaît pas les tenants et les aboutissants des événements mais peu importe.
L'histoire aurait pu commencer par "il était une fois" mais elle ne finit pas par "et ils vécurent heureux"; c'est une fin ouverte, laissant libre cours à l'imagination.
Le récit m'a souvent fait penser à un roman de Mourlevat que j'avais beaucoup aimé et cela a donc renforcé mon impression positive.

C'est un récit fantastique où merveilleux et technologie se mêlent, une histoire d'amour et de souffrance et d'ailleurs, chaque chapitre porte un titre composé de deux parties opposées et le thème de la dualité est le fil rouge du roman.
Parfois, un aspect l'emporte, parfois ou ensuite c'est l'autre.

Ce qui m'a également plu, c'est la simplicité et la sobriété du style qui renforcent l'aspect "conte".
Cependant, cela n'est pas mièvre, ni enfantin : on y aborde les thèmes de handicap, d'avortement, de compromission, de deuil.
On évoque le fait que l'amour ne suffit pas toujours,on parle du poids de l'hérédité et de l'enfance, de la quête de soi et d'un lieu où appartenir.
Bref, ce n'est vraiment pas un conte pour enfants.

La forme narrative alternant la première personne du pluriel (très original) et la première personne du singulier donne une dynamique extraordinaire à la narration. On voit bien qui est le "je" mais le "nous" garde sa part d'inconnu pendant longtemps.

De même, les mystères qui demeurent (le sort de Bo et d'Hama, par exemple), une fois le livre refermé rajoutent au charme de l'ensemble.

En bref, un coup de coeur pour ce roman atypique.

A partir de 14 ans
Commenter  J’apprécie          170
Un texte quasiment plus proche du conte que du roman par sa structure, notamment dans la seconde partie lorsque Bo et Hama trouveront refuge dans l'antre de Douze, Quatre et leurs frères et soeurs. C'est un vrai roman initiatique, dans le sens où les personnages devront apprendre et encore apprendre pour arriver à leur but ; apprendre à se dépasser, connaître ses origines, apprendre le doute, l'espoir, la vie. le récit en surprendra sûrement plus d'un par son ambiance étrange, presque chamanique. J'ai beaucoup aimé l'effet de style qui répète certains paragraphes plusieurs fois dans le livre, soit mots pour mots, soit avec quelques modifications liées au changement de narration ; cette écriture très poétique donne un effet d'écho, qui mélange passé, présent et avenir. Attention, à proposer aux lecteurs les plus littéraires !
Lien : http://chezradicale.canalblo..
Commenter  J’apprécie          160
"Il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue." Ce leitmotiv annonce le ton. Ce conte moderne n'est pas tout rose et assume sa part sombre.

Anne-Laure Bondoux nous entraine dans un monde tout en ombre. le temps et l'espace sont presque abolis et il n'en subsiste que quelques indices épars : l'usine, les voitures, le navire de guerre, la filiation, etc. Difficile donc de se représenter ce monde si ce n'est peut-être par un théâtre d'ombre comme le suggère l'histoire et la couverture.

Un conte qui rappelle par certains aspects l'univers de Tim Burton mais qui s'en éloigne tout de même assez. Un conte mécanique dont les rouages mélangent l'onirique, le fantastique à l'industriel. La noirceur et la violence donne un certain caractère à l'ensemble. Si des passages comme la scène des villageois en colère sont un peu clichés d'autres rattrapent le coup.

La narration est maitrisé et agréable à suivre. le glissement se fait tout en douceur et accompagne le cheminement de l'histoire.

Si j'ai eu du mal à entrer dans ce roman au début, assez rapidement je ne l'ai plus lâché et l'ai dévoré quasiment d'une traite. J'aurais du mal à détailler ce que j'ai apprécié (ou non). Ce roman est un tout dont il serait difficile de séparer les éléments. Peut-être que ce que j'ai le plus apprécié a été la construction, la structure du récit dans son ensemble. Les liens sont multiples entre les différentes parties du roman et un jeu de va et vient s'opère régulièrement. On sent le travaille d'écrivain derrière.
De plus, le jeu antonymique des intitulés de chapitres se répercutent dans l'histoire et ne sont pas dénués de sens.

"Tant que nous sommes vivants" est un conte dont j'ai apprécié la lecture et la découverte. L'univers est solide bien qu'indiscernable dans ses traits. On est vraiment dans cet autre lieu, cet autre temps que l'on ne saurait définir et qui pourtant nous parle. Une lecture que je conseille. Je remercie Babelio et les éditions Gallimard Jeunesse pour cette découverte inattendue.
Commenter  J’apprécie          150




Lecteurs (1920) Voir plus



Quiz Voir plus

10 questions faciles sur Tant que nous sommes vivants

Comment s'appelle le personnage principal masculin ?

Tsell
Hama
Bo
Six
Jean
Douze

10 questions
63 lecteurs ont répondu
Thème : Tant que nous sommes vivants de Anne-Laure BondouxCréer un quiz sur ce livre

{* *}