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EAN : 9782960226249
116 pages
978-2-9602262 (21/12/2019)
4.18/5   22 notes
Résumé :
Où donc Daniel Bastié va-t-il puiser son imagination ? Elle foisonne dans son dernier recueil. Faut-il y avoir des instantanés de son quotidien ? Chaque personnage y est une énigme tant dans la psychologie que dans l’action – toujours imprévisible. On progresse, décontenancé et haletant, avec l’envie de savoir. On se disperse pour mieux être surpris. L’imagination et la construction : deux qualités de ce livre. Puis l’introspection, car chaque protagoniste est uniqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Quel bouquin ! Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer … Tout est passé à la moulinette de l'ironie ou du cynisme (s'est selon) : liens familiaux, amour conjugal, amitiés, fiançailles, … le cynisme a trop souvent mauvaise presse et c'est dommage, car le terme est péjoratif et on en accuse indifféremment tous ceux et celles qui, par l'humour, les railleries ou l'ironie, ridiculisent notre société. Malheureusement, cynisme et ironie sont généralement confondus. Cette dernière, utilisée abondamment par l'industrie du spectacle et les médias. Ce genre d'humour souligne l'impuissance des individus sans offrir de moyen de s'approprier l'espace sociétal ridiculisé. Il dépossède ainsi la majorité des gens de toute emprise et de tout pouvoir. Face à la morale dominante qui ne permet plus qu'on se moque de tout, Daniel Bastié dézingue tous azimuts. Au fil des pages, on retrouve une belle-mère qu'on incinère pour être débarrassé d'elle, une autre qui revient par le tube cathodique et une dernière dont on utilise les cendres pour en faire une litière pour les chats. Quant à la bague de fiançailles, elle est ingérée pour ne pas passer entre les mains de voyous et récupérée quelques jours plus tard de la manière dont on devine. le reste est à l'avenant ! Comme c'est plutôt bien rédigé, le tout passe sans problèmes. Reste à ne pas placer ce volume entre les mains de trop jeunes lecteurs, car c'est parfois un peu « sexe ». Voilà un extrait :
« Deux jours se sont écoulés sans nouvelles de qui je sais. Encore un mufle qui administre des camouflets aux filles qu'il croise ! Il n'a pas de couilles ou, alors, je ne corresponds pas au profil qu'il attend. Il pourrait au moins m'envoyer un SMS ou venir sonner à ma porte. Il commence à m'énerver et je sens des fourmis me taquiner les mollets. Il s'agit d'une expression ! Je pourrais tout aussi dire qu'il m'exaspère, que je n'en peux plus des mecs de sa trempe qui s'amusent à jouer avec le coeur des femmes et qui les prennent pour ce qu'elles ne sont pas. J'irais bien lui asséner un uppercut qui l'enverrait valser contre un mur. Alors que je sens grimper dans mon ventre un feu intense, mon portable vibre, accompagné d'une petite musique que je suis allée capturer sur le Net et qui me fait du bien chaque fois que je l'entends.
- Allo ?
- C'est moi !
Je reconnais immédiatement le timbre un peu grave de sa voix. Presque enroué. Je pare au plus bref :
- Alors ?
- Je t'emmène souper demain midi. Comme c'est samedi, je suppose que c'est OK.
Pas besoin de tergiverser. J'assure d'un oui tonique
- Pour ce que tu as demandé … j'ai bien réfléchi. Dans la voiture, je te banderai les yeux. Tu es partante ?
Avec un gars que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, je me serais défiée. Par contre, suivre aveuglément un type qui vous a tapé dans l'oeil depuis belle lurette ne peut faire aucun tort.
- Je serai prête pour douze heures. Parfumée et bichonnée comme une princesse.
Je me laverai aussi les fesses, au cas où ? Je sais déjà quelle robe je vais enfiler. La noire, avec des épaulettes et un décolleté qui s'échancre pour mettre mes seins en valeur. Dire que je compte les minutes est un euphémisme. »

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Acide, mordant. Bref c'est très belge...avec l'accent s'il vous plaît. le vécu saute aux yeux. Il a bon dos le copain, on pourrait croire à une longue blague, l'auteur secoue, et vide son sac. Une litanie grinçante sur 114 pages, et, pourtant les descriptions, enfin tout ce qui se raconte sur les belle-mères, la nature humaine, les rencontres nous en connaîssions pas mal de détails, pour les avoir vécu, nous en apprendrions encore des tonnes, que les mêmes erreurs continueront de se reproduire à l'infini. On apprend seulement à se montrer plus méfiants. Chat échaudé par un grand coup de pied aux fesses reviendra se frotter contre nos pieds...et rien, ni personne, empêchera de convoler en justes noces, sauf peut-être une belle-mère machiavélique...et encore!
Dommage qu'il soit totalement absent le beau-père, j'aurais bien aimé connaitre des trucs sur sa belle-mère. Ceci dit, j'aime beaucoup la Belgique. Regarde bien ta future belle-mère avant d'épouser ta fiancée. Et là souvent s'avère une réalité aussi charmante que la rencontre de la fiancée et du fiancé, oeuvrant pour maintenir à grands coups de séduction sur des rapports on ne peut plus compliqués avec sa propre mère, forgeant pour plus tard une bombe à retardement. Un défilement d'images à la Albert Dubout grand dessinateur humoristique caricatural, spécialiste en la question sensible. Voilà bien ce que m'a procuré ce récit: une bonne dose de bonne humeur, franchement désopilante sur un chouïa de pleurnicherie même si l'auteur prétend le contraire, il a un sérieux problème avec les femmes. À prendre au second degré. La dérision est un excellent moyen pour se sortir de toutes les situations. À conseiller pour les confinés, et les lecteurs qui n'ont jamais cesser de travailler.
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Mère d'un des époux par rapport à l'autre conjoint. « Pour se rendre compte de ce que sera sa femme plus tard, il suffit de regarder sa belle-mère », faisait dire Paul Guth à l'un de ses personnages dans « le mariage du Naïf » (1957). Voilà les synonymes qui parlent de la maman de l'autre : belle-doche, marâtre, commère. On sent directement le côté péjoratif des expressions. La question posée par les trois nouvelles qui traitent de belle-mère est celle-ci : Comment trouver sa place lorsqu'on a une belle-mère omniprésente ? D'un côté, elle est la génitrice de celui ou de celle qu'on apprécie tellement. de l'autre, elle ne doit pas s'impliquer dans le ménage de ses enfants. Daniel Bastié traite ce thème éculé avec humour (voire cynisme). La manière dont il expédie les belles-mères ad patres est radicale. Bien sûr, tout cela n'est pas très moral; mais comme il s'agit de fictions, un second degré de lecture est indispensable pour se mettre en train. Un seul reproche : le titre ne correspond pas au contenu de ce livre. Plusieurs autres nouvelles (car c'est de cela qu'il s'agit) parlent de thèmes bien différents : l'amour, la sexualité, les fiançailles … avec même un épilogue fantastico-western et une fausse histoire de Viking ! le titre qui apparaît sur la couverture est celui du premier récit. Néanmoins, je me suis distraite sans déplaisir. Rythme et narration fluide au rendez-vous.
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J'adore les nouvelles et, même si je considère Maupassant comme le meilleur de tous les auteurs ayant progressé dans le genre, je ne rate jamais une occasion de lire ce qui se fait aujourd'hui. En ce sens, « La belle-mère combustible » est un petit régal. Agréable mélange de récits incisifs qui peuvent donner froid dans le dos. Parce qu'on se répète qu'ils peuvent être vrais. Même si certains se marquent d'une touche de fantastique, les autres s'inscrivent dans le réel. L'originalité vient de la conclusion de chaque texte, originale et surprenante. On trouve également de l'humour à tous les étages. Pas un rire gras et vulgaire, mais un humour un peu british, acide, à saisir au second degré. J'ai particulièrement aimé les trois récits de belles-mères qui, naturellement, m'évoquent quelques souvenirs. Elles ont toujours eu mauvaise réputation les mamans de nos chéris (à tort ou à raison !). Qu'importe ! Sans être un recueil incontournable, ce livre est plaisant, drôle et finalement assez bienvenu. Il change de la plupart des ouvrages qui rassemblent des textes courts et qui s'emberlificotent à ne jamais rien raconter, à tourner à vide ou à se contenter de tranches de vie d'une réelle inanité. Daniel Bastié raconte des histoires et surprend. Quant à la langue utilisée, elle est fluide et agréable. Une bonne surprise pour ce livre emprunté par hasard à la bibliothèque.
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L'humour, c'est comme une architecture. L'humour est graduel et finit par une apothéose irrésistible. Comme un feu d'artifice de la dérision, voire de l'auto-dérision en cascade. le mieux, quand on veut rire, de tout ou de rien, est de rire de soi-même à profusion. Ce rire-là est le meilleur garant de la vérité, ce genre de vérité “drôlatique” que recherchent les lecteurs en mal de bien-être. Daniel Bastié met généralement en scène des quidams, pleins de cocasseries, qui ne craignent pas de se montrer du doigt ni de se plonger dans des situations burlesques ou caricaturales. le rire nous guide alors sur le chemin des vérités intérieures. le rire est révélateur, l'humour est impitoyable. La belle-mère combustible, par exemple, comme la plupart des autres nouvelles qui composent ce recueil, a été pour lui l'occasion d'égratigner toutes les certitudes, toutes les idées reçues, toutes les aberrations, l'occasion aussi de montrer au lecteur qu'il est temps de se regarder d'en haut et de se voir à la juste place des tout petits êtres humains que nous sommes tous. La société doit être passée au crible, sans indulgence, sans complaisance. Dans notre société occidentale plurielle mais toujours bourgeoise, nous évoluons vers une perte de valeurs on ne peut plus critique.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Néanmoins, de quelle manière faire bonne figure? Ce n'était un secret pour personne. Lorsqu'on fait la connaissance de sa future belle-famille, on se bichonne. On utilise les artifices d'un détaillant du commerce en vrac...
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Pour ne pas avoir de belle-mère, il suffit de ne pas se marier !
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On n'a pas toujours la belle-mère qu'on mérite !
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Toute femme est une belle-mère potentielle !
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Je refuse de devenir une marâtre !
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