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EAN : 9782290332801
317 pages
J'ai lu (24/02/2003)
3.77/5   163 notes
Résumé :
Indices monstrueux d'une vie secrète... Douze personnes massacrées, mutilées ! Images d'une folie à l'oeuvre. La sienne? Terrifié, Boone contemple la liasse de photos que Decker, son psychiatre, lui a lancée. Oui, tout laisse à penser qu'il est bien ce tueur sanguinaire qui terrorise la région. Accablé de tourments, car il ne se souvient d'aucune de ses actions meurtrières, Boone tente de mettre fin à ses jours, mais échoue. C'est à l'hôpital où il est soigné qu'il ... >Voir plus
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Roman horrifique, dont l'auteur a réalisé lui-même la version cinématographique, Nightbreed.
Un psychiatre essaie de persuader l'un de ses patients, Boone, qu'il est l'auteur de crimes monstrueux. Clive Barker nous plonge tout de go dans une atmosphère glauque à souhait, plus que malsaine. Nous sommes dans la peau du personnage, et vivons avec lui cette fuite éperdue vers une issue inexistante en quelque sorte, les faits n'ayant jamais eu lieu. Il cherche un refuge, une sorte de paradis, où il trouverait la paix, parmi les autres "monstres" tel qu'il se perçoit.
L'ex de Boone intervient à ce moment du récit, se lançant à la recherche de son amant. J'avoue que ces passages ne m'ont pas emballée plus que ça, les états d'âme de la jeune femme ne me faisant ni chaud ni froid, parce qu'on tombe un peu dans le sentimentalisme à l'eau de rose, pour ne pas employer le terme de romance, ce que je ne recherche absolument pas dans un roman horrifique. Ailleurs non plus me direz-vous, mais dans un livre de Clive Barker, qui aime bien ajouter des liens romantiques, voire sexuels, je n'en suis pas dérangée tant que ça ne s'étire pas en longueur.
Pour résumer, retour un peu mitigé de ce fait, mais l'ambiance malsaine que décrit à chaque fois si bien l'auteur sauve les meubles, ainsi que sa façon de nous démontrer que les monstres ne sont pas forcément toujours ceux qu'on croit..
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Bon, soyons honnête dès le début, je ne suis surement pas très objectif lorsqu'il s'agit de parler d'un livre de Clive Barker tant j'aime...non, j'adore...que dis-je, j'idolâtre tout ce qu'il fait (en littérature j'entend), et Cabale ne fait pas exception.
Dans la bibliographie de l'auteur, il y a deux thèmes qui reviennent assez fréquemment. Les démons (et ce qui s'y rapproche), avec des oeuvres comme Jakabok, Hellraiser...etc. Et les mondes parallèles, comme dans le royaume des Devins, Abarat...etc. Cabale fait partie de la première catégorie.
Et c'est justement le gros point fort de ce livre, car l'auteur reprend les ingrédients qui ont fait le succès de son oeuvre la plus culte, sortie deux ans plus tôt (en 1986) sous forme d'une novella, puis adaptée un an plus tard au cinéma (en 1987), j'ai nommé : The Hellbound Heart, plus connu sous le nom de Hellraiser. En effet, dans Cabale l'histoire tourne autour de ce qui s'apparente à des démons, des êtres damnés vivant à l'ombre de la société, dans la ville fantôme de Midian. Ils sont les Enfants de la nuit.
Clive Barker a compris que ses lecteurs (ou son publique, pour le cinéma) avaient adoré les Cénobites (dans Hellraiser) mais aussi qu'ils étaient frustré par tant de mystère. Cette fois, tout en laissant malgré tout certaines explications dans l'ombre, l'auteur nous comble en donnant vie à cette "société secrète". Pas besoin de plusieurs adaptations cinématographiques pour connaître la plupart des secrets de Midian et des Enfants de la nuit, ce tome suffit amplement. C'est un véritable régale de plonger dans cette "cours des miracles" démoniaque. A tel point, que Midian et ses Enfants finissent par volé la vedette au personnages principaux de cette histoire, Boone et Lori.
L'histoire, quoi qu'un peu classique à première vu, est en fait une sorte de remake du mythe d'Orphée et d'Eurydice, dont voici un bref résumé: Poursuivie par Aristée, Eurydice est mordue lors sa fuite par un serpent et meurt. Inconsolable, Orphée descend jusqu'aux Enfers pour la sauver. Dans Cabale, les rôles sont inversés puisque c'est Boone (Eurydice) qui fuyant les autorités, fini par mourir. Lori (Orphée), folle de chagrin et essayant de comprendre pourquoi l'homme avec qui elle partage sa vie, s'est brusquement transformé (et sans raison apparente) en un soit disant criminel, va alors partir à sa recherche dans (ce qu'elle ignore encore) ce qui se rapproche le plus de ce qu'on appelle l'enfer (Midian).
J'ai trouvé le rythme de ce livre vraiment intense car l'auteur ne nous laisse pas le temps de souffler ne serait-ce qu'une minute. Non pas que ce livre contient de l'action à tout va, loin de là, mais la construction du texte est plutôt bien pensée. On ne cesse d'être ballotté d'un personnage à l'autre. de plus, le point de vu change, la plupart du temps, après un abominable cliffhanger. Ce qui fait que, pressé de savoir ce qu'il advient des personnages, petit à petit et sans s'en rendre compte, on fini dans une sorte de frénésie de lecture, enchaînant ainsi les pages à toute vitesse.
le livre n'étant malheureusement pas très long, comptez un après midi pour en voir le bout. Une fois de plus, c'est avec une petite frustration que j'ai terminé Cabale. Non pas par manque d'explication, mais parce qu'il n'y a, et n'y aura surement, aucune suite. C'est dommage car Midian et les Enfants de la nuit sont une grande source d'inspiration avec un énorme potentiel, il y a encore tellement de chose à raconter. Mais il n'y a rien de négatif dans ce que je dis, car c'est cette part d'ombre qui fait aussi le charme de Cabale, tout comme Hellraiser à son époque.
Une fois de plus, j'ai adoré le travail (pour ne pas dire le talent) de l'auteur pour rendre son monde vivant et surtout, attachant. de plus, utiliser (et s'approprier) un des conte de la mythologie grecque était, dans le cas de Cabale, une bonne idée. J'ai vraiment aimé lire ce livre. Ce n'est certes pas le meilleur de Clive Barker, loin de là, mais je vous le conseille quand même rien que pour vivre ou revivre, le mythe d'Orphée et d'Eurydice à travers la plume de cet auteur.
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Aujourd'hui je ne regrette pas de m'être plongé dans quelques bouquins de Clive Barker. Mon choix a tout d'abord porté sur des oeuvres adaptées pour le cinéma ( Livres de sang, aujourd'hui Cabale et bientôt Hellraiser) ce qui m'a permis de découvrir cet auteur, que je craignais un peu, les films n'aidant pas à cerner ni le personnage ni son oeuvre ( attention je ne dis pas que les films sus cités sont mauvais, bien que Cabal ( Nightbreeder en vo) ne reflète pas la vision qu'en avait Clive Barker lors de sa conception, d'après ce que j'en ai lu dans la presse spécialisée). Mais adapter en images une oeuvre de Clive Barker n'est elle pas mission impossible même si le maître lui même y participe?
Bref tout ça pour dire qu'aujourd'hui, j'apprécie Clive Barker et son écriture qui fait surgir une espèce de poésie de l'horreur.
Cabale est une allégorie de la monstruosité. Chaque personnage est un monstre à sa manière. Les créatures de Midian sont physiquement des monstres, repoussants, difformes, certains affublés de pouvoirs ou de capacités surhumaines, qui n'appellent que le rejet et le dégoût, voire même la peur et la terreur à leur vue. Decker est également un monstre dans toute sa splendeur. À double visage, il incarne la monstruosité humaine qui jouit de sa position sociale pour assouvir ses plaisirs morbides, et qui se cache derrière un masque. Clive Barker utilise l'image de ce masque pour décrire l'état second, son autre lui maléfique comme étant celui qui le pousse à commettre ses affreux actes. Decker se cache ( et se cherche une excuse, se déresponsabilise) derrière ce masque, pour lequel l'auteur joue sur l'ambiguïté ( est il réellement une entité démoniaque qui influence Decker, ou bien est ce dans sa tête?). Decker n'a d'ailleurs pas besoin du masque pour monter tout un tas de stratagèmes visant à faire accuser Boone de ses meurtres. Boone, victime de ce bourreau, erre entre la vie et la mort. Il ne trouve sa place nulle part. Lui qui est un être sain, et qui n'aspire qu'à entrer en Midian, être accepté par ses semblables, ceux qu'il croit être ses semblables, puisqu'il est convaincu d'avoir assassiné des dizaines de personnes. Boone veut être un monstre pour enfin trouver sa place. Il ne la trouvera bien entendu pas ( tout de suite) puisqu'il sera dans un premier temps rejeté par la communauté des Enfants de la nuit ( = les Midians), ce qui ajoutera encore un peu plus à son désarroi. Et enfin Lori, la future ex future petite amie de Boone, n'est pas un monstre. Elle est au contraire la seule véritable lumière dans toute cette noirceur, et n'aspire qu' à retrouver Boone. Elle est l'incarnation du sacrifice, celle qui n'hésite pas à descendre en enfer pour sauver celle qu'elle aime. Lori est l'incarnation de l'amour, prête à tout, à aller jusqu'au bout, à faire l'impossible et même l'impensable..
On pourrait même citer les habitants de la petite ville près de Midian ( dont je n'ai pas retenu le nom), menés par le chef de la police,qui n'hésitent pas à venir opérer un massacre, à son appel, dans le cimetière qui ouvre sur Midian, tirant sur tout ce qui bouge, massacrant hommes, femmes et enfants, sans distinction. Jusqu'à ce que finalement certains se rendent compte de leur acte monstrueux.
Tout cela pour ne pas en dire trop car il se passe encore bien des choses dans ce bouquin que j'ai avalé en quelques heures sans pause.
Ici aussi, la chair et la métamorphose de la chair sont omniprésentes comme vecteur, étape nécessaire à une transformation. Les Midains étaient tous des êtres vivants, et se sont transformés en autre chose, mi vivants, mi morts, par la chair. Boone et Lori sont l'exemple même de ce changement, ils deviennent autre chose. Decker lui aussi se change dès lors qu'il pose le masque sur son visage. La transformation physique est sans doute source d'évolution chez Barker, et elle va forcément de pair avec celle de l'esprit, indissociable l'une de l'autre et inévitable.
Il n'est pas étonnant que David Cronenberg ait participé Cabale au film ( il y incarne d'ailleurs Decker!), car dans son oeuvre cinématographique, la chair est également omniprésente. Il n'y a qu'à voir des films comme La mouche, Faux semblants, Crash, Existenz, et j'en passe, pour s'en convaincre.
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Rares sont les auteurs de fantastique et encore plus rares sont de très bons auteurs de fantastique. Clive Barker fait partie de ce cercle très fermé. Ainsi chaque fois que j'ai un livre de lui, je frémi d'impatience. Cabale fut parut sous le titre original de Cabal en 1988.

Boone semble être sur la voie de la guérision. Son psychiatre, Decker, lui montre des photos montrant les mutilitions de ses douze victimes. Persuader qu'il ne se contrôlera plus, Boone essaye de fuir ce monde.

Clive Barker est un conteur, un ensorceleur. Tout de suite, je suis rentré dans l'histoire, un récit plutôt court comparé à ses autres romans. Les premières pages s'enfilent et le sentiment de passer un bon moment est là. Pourtant, vers le milieux, le récit prend une autre tournure et là, je commence à être un peu déçu. Pourtant, la magie du conteur opère et j'ai envie d'aller plus loin.
Bien que Clive Barker use de quelques clichés, l'originalité du thème est bien présent. On a quelque part là, une version de Frankenstein des temps moderne. Il porte un regard sur la place des hommes et de ceux qu'ils sont différents. Ces monstres, comme il les appelle ne sont pas si monstrueux que cela. Ajoutons à cela une romance telle la belle et la bête moderne et on a Cabale.
Dans l'ensemble, Cabale reste très agréable à lire, avec toute fois quelques passages crus comme un bien pornographique. Ce roman est certes bien inférieur à tous ceux que j'ai pu lire de lui, mais reste néanmoins sympathique. Sur ce livre, je me rend compte que Graham Masterton est bien meilleur dans le domaine, mais Clive Barker joue dans un autre registre. Clive Barker est un conteur et, c'est toujours agréable de se laisser bercer par ces récits. Dommage que depuis peu, son écriture se faire rare, trop rare.
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On le sait, depuis des années maintenant, le monstre n'est pas forcément celui qui est hideux physiquement. L'horreur est partout et la folie guette le premier esprit prêt à l'accueillir et à partager avec elle des années de sa vie. Métaphore extrême de « ne vous fiez pas aux apparences », Cabale transpose avec beaucoup de style et d'adresse l'histoire d'un homme dans un corps de monstre face à un monstre dans un corps d'humains.

Barker nous gratifie d'un roman d'horreur d'une grande finesse. Tout d'abord dans la description. Midian, ville souterraine jonchée de cimetières abrite quelque chose d'encore plus effrayant que la mort, l'innommable réside et nous rappelle qu'il existe des puissances qui dépassent les hommes. Hommes nés dans une Amérique profondément croyante, avec pour seul doctrine (Ça, c'est mon fusil. Il y en a beaucoup comme ça, mais lui, c'est le mien. Mon fusil, c'est mon meilleur ami.)

Cabale cristallise toute la violence et la stupidité humaine face à l'inconnu, mais les monstres ont de la ressources et de leur haine et leur rage peut naître autre chose, un pouvoir bien plus retentissant. Tout le roman est porté par le personnage féminin, véritable final girl digne des plus grands films d'horreurs, Lori sorte d'Orphée trouvera une partie de son salut à Midian à travers ses habitants et avec Boone.

Cabale fable horrifique, revisite le mythe d'Orphée et nous démontre encore une fois que l'horreur jaillit là où on ne l'attends plus, portée par des personnages qu'on ne soupçonnait plus. Barker reprend sa recette et accélère le rythme, sexe, horreur et final girl, voici les ingrédients qu'il faut pour un très bon livre d'épouvante.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La plupart des chambres étaient habitées par des âmes bien vivantes, et éclairées par des lampes ou par des cierges, voire de temps en temps par l'occupant lui même: un être qui brûlait de sa propre lumière.
Elle n'aperçut qu'une seule fois une telle entité, vautrée sur un matelas dans un coin de son boudoir. Elle était nue, corpulente et asexuée, et son corps flasque était un patchwork de peau noire et huileuse et d'éruptions larvaires dont suintait une phosphorescence qui maculait sa couche sommaire. La moitié des seuils qui défilaient devant elle semblaient s'ouvrir sur quelque fragment aussi mystérieux, devant lequel sa réaction était aussi floue que le tableau qui l'avait inspiré. Était ce le simple dégoût qui révulsa soin estomac lorsqu'elle aperçut cette stigmatisée en sang assaillie de parasites aux crocs acérés qui suçaient bruyamment ses blessures? Ou bien la surprise découvrir la légende du vampire ainsi incarné? Et que devait elle penser de cet homme dont le corps se fragmenta en une volée d'oiseaux lorsqu'il la vit en train de l'observer, ou de ce peintre à tête de chien qui se détourna de sa fresque pour l'inviter à rejoindre son élève qui mélangeait les couleurs? Et ces bêtes mécaniques qui couraient le long des murs sur leurs pattes en compas? Après avoir parcouru une douzaine de corridors, elle ne parvenait plus à distinguer l'horreur de la fascination. Peut être n'y était elle jamais parvenue.
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C'était Baphomet, l'Etre Divisé, qui apparaissait le plus clairement dans son esprit. De tous les occupants de Midian, il était le plus puissant et le plus vulnérable, démembré par d'antiques ennemis mais néanmoins survivant, en proie à d'éternelles souffrances dans cette flamme que Lylesburg avait appelée le Feu du Jugement. Boone était descendu dans le gouffre de Baphomet dans l'espoir de pouvoir plaider sa cause; mais c'était le Baptisseur qui avait parlé, oracles sortant de la bouche d'une tête tranchée. Il ne se rappelait plus leur teneur mais il savait qu'elle était sinistre.
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Chaque instant gâché à dire non à ce qu'elle savait être vrai était un instant perdu pour la compréhension.
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La chaleur excitait toujours les gens: elle leur donnait envie de baiser ou de tuer.
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