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EAN : 9782369902829
288 pages
Editions Ca et Là (10/09/2020)
4.16/5   160 notes
Résumé :
Le 4 mai 1970, sur le campus de l'université de Kent State, dans l'Ohio, un rassemblement d'étudiants opposés à la guerre du Vietnam est violemment réprimé par la Garde nationale, qui tire sur les manifestants. Quatre étudiants, âgés de 19 à 20 ans, sont tués et neuf autres gravement blessés.

"Kent State, quatre morts dans l'Ohio" est le récit détaillé de ce drame et des trois jours qui l'ont précédé. Derf Backderf y décrit minutieusement l'enchaînem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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30 avril 1970, Richfield, Ohio. Au coeur de sa ville, habituellement calme, Derf, alors âgé de 10 ans, est tout simplement ébranlé par ce qu'il vient de voir. Les routiers du dépôt de camions, alors en grève, veulent mettre la pagaille mais sont bien vite ralentis par la garde nationale de l'Ohio. Des dizaines de soldats pointant leurs armes sur des pères de ses copains de classe. C'est dans un climat tendu, entre manifestations géantes et batailles de rue, que ce même jour Nixon prend la parole. Lui qui avait promis, 15 jours auparavant, de mettre fin à la guerre du Vietnam, vient d'annoncer tout simplement que le conflit allait s'étendre au Cambodge. Si la plupart des étudiants ont exprimé clairement leur opposition à cette guerre et ce depuis 1968, certains n'hésitent pas à manifester. À Kent State, sur l'immense campus étudiant, un rassemblement anti-guerre est prévu pour le 4 mai...

Kent State Quatre morts dans l'Ohio. Un titre on ne peut plus explicite sur ce qui sera l'issue tragique de cette sombre journée. À partir d'un travail fouillé, en amont, aussi bien des recherches, des enquêtes, des interviews de personnes ou d'étudiants contemporains des faits, Derf Backderf déroule, avec une grande justesse et intelligence, du 30 avril au 4 mai, les différents événements qui ont conduit au drame. Cela est d'autant plus édifiant que tout n'a reposé que sur des rumeurs, des mensonges, des fautes. Plus édifiant encore, bien des années après, aucun tireur (pourtant, la Garde nationale n'est autorisée à utiliser les armes qu'en cas de légitime défense, or, aucun étudiant n'était armé), aucun représentant officiel ou homme politique n'a été tenu pour responsable. Cette reconstitution fait alors froid dans le dos. Au plus près des étudiants et des différents protagonistes, notamment ces jeunes hommes de la Garde nationale devenus bien malgré eux des tueurs, l'auteur exprime parfaitement leurs ressentis, leurs préoccupations, leurs peurs et leurs émotions, et retranscrit, avec finesse, la complexité du contexte d'alors.

Un album dense, passionnant et bouleversant...
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De tous les titres de Derf Backderf parus en France, il n'y avait que « Kent State » qui me restait à lire. Alors que j'ai aimé toutes ses autres B.D, bizarrement celle-ci ne m'attirait pas. Je me suis finalement laissée tenter. Et j'ai bien fait, « Kent State » est une B.D très intéressante.

Avec « Kent State » Backderf propose une véritable enquête, fouillée, sourcée et documentée. Il s'intéresse ici aux événements survenus à l'Université de Kent State dans l'Ohio en 1970. En mai, une manifestation d'étudiants opposés à la guerre du Vietnam est violemment réprimée. le bilan est lourd : 4 morts et de nombreux blessés. L'auteur s'attache à reconstituer minutieusement ces événements tragiques.
Un des aspects que j'aime le plus chez Backderf, c'est son humour. Dans ses autres titres, il parvient toujours à injecter une dose d'humour dans son récit. Ici, ce n'est absolument pas le cas. Aucune trace d'humour ne vient alléger le propos. C'est sans doute pour cette raison que j'ai moins aimé « Kent State » que les autres B.D de l'auteur.
Mais j'ai tout de même trouvé cette lecture passionnante et Backderf prouve qu'il excelle aussi dans ce registre purement documentaire.
Je craignais un peu que la B.D n'adopte un angle trop partisan. Ce n'est pas le cas, Backderf fait preuve de mesure et de finesse. Bien sûr, on sent bien qu'il partage plutôt le point de vue des étudiants mais la façon dont il dépeint les membres de la garde nationale est loin d'être caricaturale. Il les montre comme des hommes perdus, épuisés, terrorisés et surtout mal dirigés par des incompétents. Car ce sont bien les gradés et les autorités locales qui sont responsables de ce désastre. La complexité du contexte et des événements est très bien rendue.

Même si je préfère quand Backderf apporte une note d'humour, franche ou plus acide, à ses récits, je reconnais que dans le registre documentaire ce « Kent State » est vraiment très bon. C'est vraiment une lecture passionnante avec laquelle on a l'impression d'apprendre des choses. Derf Backderf est décidément un de mes auteurs de B.D favoris.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, parue d'un seul tenant, sans prépublication. La première édition de cette bande dessinée date de 2020. Elle a été réalisée par Derf Backderf. Elle est en noir & blanc. Une introduction de 4 lignes explicite l'intention de l'auteur : une re-création, sur la base de recherches documentées, et de témoignages directs. Suivent deux cartes : celle du campus universitaire, et celle de du centre-ville permettant de localiser les appartements de plusieurs étudiants. le tome se termine avec 26 pages de notes, expliquant les sources de chaque fait. La toute dernière page revient au format bande dessinée, et laisse le mot de la fin (atterrant de cynisme) à Richard Nixon (1913-1994).

À Richfield dans l'Ohio, le jeudi 30 avril 1970, la mère de Derf le conduit à un rendez-vous médical en voiture. Ils passent devant une rangée de soldats de la Gare Nationale de chaque côté de la chaussée, baïonnette pointée vers le ciel, pour assurer la sécurité des usagers de la route. Un peu en retrait, un groupe de routiers est en grève, et l'état craint des débordements. le sergent ordonne à ses hommes de se tenir prêts. Plusieurs chauffeurs s'avancent vers eux et jettent des objets divers, comme des bouteilles vides, des tuyaux, des briques. le soir même, le trente-septième président des États-Unis s'adresse au peuple dans un message télévisé : le père de Derf comprend qu'il annonce son intention d'envahir le Cambodge, et il se dit que dès le lendemain les étudiants de tous les campus du pays vont manifester. Vendredi premier mai 1970, sur le campus de l'université de Kent State, un étudiant fait résonner la cloche installée sur la grande pelouse, et il s'adresse aux étudiants présents avec un micro. Il annonce la formation d'une association qui déclare l'invasion du Cambodge comme étant anticonstitutionnelle. Il enterre un livret de la constitution pour marquer les esprits, et il annonce une marche d'opposition pour le lundi 4 mai. Quelques étudiants applaudissent mollement.

Parmi les étudiants vaguement concernés, voire pas du tout : Bill Shroeder, 19 ans, et son ami : ils discutent de la probabilité de cette invasion, et des études de Bill qui veut devenir psychologue militaire, et qui suit une formation de soldat volontaire en parallèle de ses études, appelée ROTC (Junior Reserve Officers' Training Corps) en espérant apporter une vraie contribution, ne pas être que juste un officier de plus. Un peu plus loin sur la pelouse, Terry Norman (2 ans) est de train de prendre des photographies. Il est pris à parti par un autre étudiant, interpelé par son attitude peu naturelle, et qui pense qu'il est un agent de la brigade des stupéfiants. Un peu plus loin, assis sur la pelouse, Alison Krause (19 ans) lit le journal à son copain Barry Levine (19 ans) : les gardes nationaux et les étudiants de du campus d'Ohio State se sont affrontés dans des échauffourées pour la deuxième journée. Bilan : 300 étudiants arrêtés. L'université de l'état de Kent a été implantée dans une zone campagnarde en 1910. En 1970, c'était la vingt-quatrième plus grande université publique des États-Unis. En 1955, elle comptait 6.000 étudiants ; 21.000 en 1970, à 85% originaire de l'état d'Ohio. Elle est située à 61km au sud de Cleveland, et à 22,5km à l'est d'Akron. Elle est passée de 29 bâtiments en 1963, à 97 en 1970. Elle dispense des formations en commerce, journalisme, psychologie et arts, jugées de bonne qualité.

Après la biographie d'un tueur en série Mon ami Dahmer (2012) et un reportage sur le métier d'éboueur Trashed (2015), Derf Backderf réalise une reconstitution d'un événement qui a marqué l'esprit collectif des américains. Lors de la fusillade de l'université d'État de Kent, le 04 mai 1970, la Garde nationale a tiré à 67 reprises en 13 secondes sur des étudiants manifestant de manière pacifique. Cette tragédie a entraîné une grève et des manifestations de quatre millions d'étudiants, contribuant de manière significative à faire évoluer l'opinion publique américaine lambda sur la présence militaire des États-Unis au Viêt Nam. Il est donc vraisemblable que le lecteur américain ait déjà une connaissance superficielle des événements et un sens de leur importance dans l'histoire de leur pays, ce qui n'est pas forcément le cas d'un lecteur européen. La brève introduction indique que l'auteur se livre à un exercice de reconstitution fortement documenté, s'appuyant sur les déclarations de personnes ayant vécu les événements. Régulièrement il utilise une disposition s'apparentant à un texte avec une illustration pour apporter les informations nécessaires : sur la construction de l'université d'État de Kent et l'insertion des étudiants dans la vie de la ville, sur l'organisation étudiante contestataire SDC (Students for a Democratic Society), sur la loterie de conscription, sur les 5 organisations de police ayant délégation pour intervenir sur le campus (la police du campus, la police du comté, la police de la ville de Kent, le FBI, les agents secrets de l'armée), le service d'entraînement des officiers de réserve, le groupuscule terroriste des Weathermen, les rumeurs et la désinformation sur les mouvements estudiantins, etc. Dans le cadre de cette reconstitution historique, le lecteur accueille avec plaisir ces pages car elles lui ouvrent les yeux sur différentes facettes du contexte de la situation.

Il est possible qu'en détaillant la couverture les idiosyncrasies graphiques de l'artiste n'apparaissent pas au lecteur, mais dès la première page, elles sont bien présentes. Il a une façon bien à lui de représenter les visages : un tout petit peu trop gros par rapport au reste du corps, avec des expressions parfois exagérées, et d'autres fois très subtiles et très justes. Les chevelures semblent un peu figées, comme une perruque un peu raide. Les corps des personnages semblent parfois un peu faussés, comme si une proportion n'était pas juste, par exemple un avant-bras un peu trop long. Une fois passée l'éventuelle période d'adaptation ces caractéristiques visuelles prononcées, le lecteur se rend compte qu'il n'y prête plus attention, qu'elles ne font aucunement obstacle à son plaisir de lecture. Derf Backderf ne récite pas une leçon d'histoire, ne fait pas du journalisme, ne donne pas un cours magistral. le lecteur voit évoluer devant lui de vrais personnages dont les vies s'entrecroisent naturellement. Il s'agit bien d'une bande dessinée, et il est visible que le dessinateur en a soigné la reconstitution pour une véracité maximale. le lecteur peut s'amuser à regarder les pages sous l'angle des tenues vestimentaires pour se faire une idée de la mode de l'époque. Il est probable que l'habitant de la ville de Kent jouera à reconnaître les lieux, la cohérence de leur disposition spatiale étant assurée par les schémas mis en préambule. le lecteur peut aussi s'attarder sur les uniformes militaires et les armes employées. le mode narratif qui prend le dessus est celui de la chronique quotidienne, portée par la vie de plusieurs individus qui se croisent au gré des événements. Chaque séquence est découpée en cases en fonction de sa nature, avec un passage de temps variable entre elles, de très court pour la description d'une action, à plus conséquent quand le récit passe d'une journée à une autre. Les scènes sont variées, allant de la préparation d'un repas à une avancée de la Garde nationale avec usage de bombes lacrymogènes, en passant par des soirées entre étudiants.

Conscient de la nature du récit, l'horizon d'attente du lecteur est de comprendre ce qui s'est passé : le déroulement chronologique des événements, le contexte social, politique et culturel. Tous ces éléments sont présents de manière claire, soit dispensés par bribes au cours des conversations, soit exposés le temps d'une page d'une ou plusieurs cases sous la forme de texte avec des illustrations. S'il connaît l'auteur, le lecteur sait quelle est sa sensibilité politique, et cela se voit un peu dans la manière de présenter les choses. Néanmoins, il n'a pas l'impression de lire un récit à charge uniquement dans l'accusation et la dénonciation. Certes les étudiants ont le beau rôle et les adultes sont au pire des réactionnaires incompétents, au moins pire des parents inquiets pour leur progéniture. Les étudiants sont des personnes avec une conscience politique, certains plus bûcheurs, d'autres plus dans l'action politique, mais sans aucun rapport avec une quelconque activité de type terroriste, même de loin. Bien sûr, il n'y a pas de suspense quant à l'issue du récit puisqu'il s'agit de faits historiques. Son intérêt réside donc dans la reconstitution elle-même : la vie des étudiants, la façon dont l'état gère des mouvements de contestation, de remise en cause d'une politique, de remise en cause d'une autorité. D'un côté, il est facile d'y voir une forme de rébellion adolescente ou de la jeunesse, une phase de développement personnelle qui trouve écho dans un comportement de groupe, avec une forme d'inconscience quant aux risques bien réels encourus. D'un autre côté, l'histoire a entériné que ces mouvements de protestation d'étudiants ont eu pour effet de faire bouger l'opinion publique, que la jeunesse refuse d'accepter d'être complice des exactions des générations précédentes, qu'elle se bat pour des valeurs admirables, même si un peu intéressé pour éviter d'être appelé et de devoir partir au Vietnam.

Avec cet ouvrage, Derf Backderf réalise une reconstitution historique d'un événement clef dans l'histoire des États-Unis, avec un naturel et une fluidité extraordinaire. Sa narration visuelle n'a l'air de rien et elle se fait rapidement oublier devenant comme allant de soi, tandis que les individus se comportent de manière naturelle, existant avec leur personnalité, tout en apportant les informations nécessaires pour comprendre ce qui passe, et aussi apporter le recul nécessaire.
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Derf Backderf, dans ses précédentes bandes dessinées, m'avait habitué à plus de dérision, ici, son cynisme se déploie sans trace d'humour, mais il n'en est pas moins subtil pour autant.
Il nous raconte les évènements de 1970 à Ken State où des manifestations étudiantes ont été réprimées dans la violence. C'était l'époque des hippies, la mode du maoïsme et surtout le refus d'aller faire la guerre au Viet-Nam et au Cambodge. Derf Backderf retrace ces évènements avec minutie, chaque détail compte, c'est un récit journalistique, un reportage pointilleux et accablant pour les autorités d'alors. Richard Nixon, président des États-Unis à cette époque, et Jim Rhodes, gouverneur de l'Ohio, n'ont rien à envier à Donald Trump.
Le graphisme de Derf Backderf est en noir et blanc, sans nuances, avec un trait net, les personnages sont déguingandés, des allures un peu gauche. Tous ces personnages ne se comprennent pas, entre les gens installés dans la vie, obnubilés par la sécurité ou la force de l'Amérique dans le monde, et les jeunes étudiants aux aspirations plus humanistes, la paix dans le monde, la non violence, et les forces de l'ordre confondant l'ordre et la guerre… L'université est montrée dans son époque, avec ses syndicats étudiants militants, le problème du coût des études, les vies faites de rencontres, d'ouverture à la culture rock… Derf Backderf nous immerge avec talent dans cette époque et prend le recul nécessaire. Cette lecture est non seulement édifiante, mais prend une dimension particulière en étant écrite sous l'ère Trump. Elle éclaire non seulement sur l'histoire des USA, mais aussi sur certaines notions et faits, comme les violences policières, qui les cautionne, qui en sont les acteurs...
Je n'avais jamais vraiment entendu parler de ces évènements. Lors des faits, j'étais encore bien trop jeune pour comprendre et dans le futur, ils auront été largement occultés par mai 68 qui n'avait pas tout à fait les mêmes aspirations : là-bas, le refus de la conscription pour aller combattre en Indochine est au coeur du conflit.
C'est une bande dessinée plus militante encore que les précédentes, qui parle d'enjeux politiques, de répression, de militarisation de la société, d'hypocrisie politique, le sujet est malheureusement plus universel que ce que nous raconte la bande dessinée.
C'est une lecture qui m'a marqué. Dans ces oeuvres antérieures j'avais adoré le ton ironique, ses descriptions sans concession de la société américaine, il utilisait alors des thèmes plus anecdotiques et cela prêtait plus à rire, mais sur un sujet plus grave, son regard est toujours aussi percutant et cinglant.
Malgré une modeste production, je considère Derf Backderf comme un acteur majeur de la bande dessinée underground américaine, ce n'est que mon avis, mais je doute d'être le seul à le penser.
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Super excellent travail de documentation, recherche pour que les cases dessinées correspondent à la réalité historique et toujours un excellent coup de crayon de Derf Backderf.

Il m'a fait découvrir que le 4 mai 1970, il y a eu une tuerie de masse  (ou acte de terrorisme) par l'armée américaine contre ses propres étudiants. Ces derniers étaient opposés à la stupidité de la guerre du Vietnam, et ils sont infiltrés dans leur groupe par le FBI, plus des policiers du campus, plus la police municipale Kent, plus le département du shérif du comté et aussi par les renseignements militaires qui tous se gênent les uns des autres. de la même façon lors des manifestations, les casseurs, les émeutiers devaient être en majorité ces agents infiltrés.
Tout cela, plus les officiers incompétents et les soldats obéissants à des incompétents ont menés à cette terreur de tuerie de masse qui a eu lieu. Les auteurs, soldats comme officiers ont mentis, dénié leurs actes sous serments, puis ils ont été innocentés et la faute est retombée sur les étudiants.
Ça montre à quel point aux USA, comme partout ailleurs il y a des mensonges, le déni, la violences, la stupidités.


Les choses n'ont pas changé en mieux depuis 1970 aux USA comme ailleurs. Celles et ceux qui à travers le monde alertent face aux injustices, aux dérèglement climatiques, aux violences, aux enfermements illégaux, aux abus de pouvoirs... sont encore et toujours réduits au silence par le pouvoir, les gouvernements. Ils ont beau manifester pacifiquement ils sont toujours infiltrés par des éléments perturbateurs de la police ou au service de la police pour nuire aux manifestations et également faire retourner l'avis de la population passive contre les manifestants suite aux dégâts provoqués par les policiers infiltrés. Et de nos jours encore la population croient que  manifestations = violences.

Sans oublier la grande quantité d'agents de renseignements chargés de collecter des informations, avec des moyens humains et techniques qui nous sont inaccessible et qui laissent massacrer des innocents, alors qu'ils savent qui sont les éléments perturbateurs et qui sont les militaires, agents assassins  terroristes... cela aussi ça n'a pas changé de défendre le mal et de condamner le bien.


Une lecture riche en informations et forte en émotions. Sauf pour les insensibles.
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critiques presse (5)
Bedeo
19 octobre 2020
Derf Backderf reconstitue minutieusement le drame qui s'est noué en 1970 à l'université de Kent State, dans l'Ohio, où quatre étudiants ont été tués par la garde nationale américaine lors d'une manifestation. Un documentaire historique d'une qualité exceptionnelle.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
08 octobre 2020
Une fois refermée, Kent State laisse un goût mitigé. Entre un fond d’une profondeur et d’une précision rares, et une forme lourde et maladroite, que restera-t-il ? Un documentaire édifiant et bouleversant pour ceux qui seront allés au bout, une BD historique bancale et pesante pour les autres.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
28 septembre 2020
Pour "Kent State", Derk Backderf devient aussi historien. Son travail approfondi et précis lui permet de livrer une reconstitution fine d'événements-clés de la contestation contre la guerre du Vietnam, au plus près de celles et ceux qui les ont vécus.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LaCroix
22 septembre 2020
Un passionnant récit revient sur le drame de la fusillade de l’université d’État de Kent, tournant de la protestation contre la guerre du Vietnam.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Liberation
14 août 2020
Un récit vivant et hyper documenté, qui rappelle la violence dont peut faire preuve un Etat contesté.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
p.258.
Le 8 mai, le maire de New York, John Lindsay, un républicain, ordonne que le drapeau qui flotte sur l'hôtel de ville soit mis en berne en mémoire des quatre morts, et notamment du New-Yorkais Jeff Miller. Des manifestants pacifistes se rassemblent devant l'hôtel de ville. Ils sont attaqués par des centaines d'ouvriers des chantiers de construction, qui les tabassent violemment à l'aide de leurs casques et de matraques, puis pénètrent dans l'hôtel de ville et remontent le drapeau. La police, sympathisante, n'intervient pas. Les porteurs de casques de chantier se rendent ensuite à l'université Pace toute proche et rouent de coups tous les étudiants qu'ils y croisent. Soixante-dix personnes sont blessées. L'événement est baptisé " l'émeute des casques de chantier ". Nixon est ravi et invite les chefs des porteurs de casques à la Maison Blanche.
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Vingt-sept millions de jeunes hommes vivent dans la peur constante d’être envoyés au Vietnam. C’est le cauchemar de leur génération. Quand les corps commencent à être rapatriés la panique s’accroît et nourrit le mouvement pacifiste.
Commenter  J’apprécie          100
p.283-4.
C'est l'éditorialiste Clayton Fritchey qui a le mieux résumé la chose, en notant qu'à chaque fois que les forces de l'ordre tirent sur une foule désarmée, un " sniper invisible " est cité comme raison.  Source : Clayton Fritchey, éditorial, Cleveland Press, 28 mai 1970.
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p.136.
Une des grandes questions sans réponses de Kent State est le nombre d'agents infiltrés (taupes, agents provocateurs ou informateurs) impliqués dans les événements de ce week-end. Ils travaillent non seulement pour les forces de l'ordre locales et de l'état, mais aussi pour le FBI, la CIA et les renseignements militaires. Norman, l'agent du FBI bavard, en est un représentant très amateur.

Ça paraît absurde ? Deux ans plus tard à peine, les tensions pacifistes toujours aussi prégnantes, Ron Mohr, un agent provocateur, est surpris en train de cacher un lance-grenades et un AK-47 russe dans les locaux d'un groupe pacifiste sur le campus.

Si ça fait penser à ce qu'on trouve dans les romans d'espionnage, c'est parce que c'est le cas ! Nous sommes au cœur de la guerre froide, et l'appareil des renseignements américain opère pratiquement sans contrainte.
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Il y a plusieurs méthodes pour éviter d'être enrôlé...
Les hommes issus de de familles bénéficiant de relations politiques ont souvent droit à des reports d'incorporation spécieux. Donald TRUMP a droit à quatre reports étudiants consécutifs, puis obtient sa fameuse dispense médicale pour cause d'épines osseuses aux talons. Bill CLINTON bénéficie du report étudiant puis se sert de son statut d'étudiant de Rhodes faisant des études à l'étranger, à Oxford, pour échapper à l'incorporation.
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Vidéo de Derf Backderf
Rencontre avec l'auteur John « Derf » Backderf, auteur reconnu et incontournable, plusieurs fois récompensé aux États-Unis et en France. Observateur aiguisé de l'Amérique, il en pointe les dérèglements avec une subtilité et une sensibilité unique. Une rencontre en écho à l'exposition qui lui est consacrée. Une rencontre traduite par Serge Ewenczyk, éditeur français des livres de Derf Backderf (Cà et Là) et animée par Xavier Guilbert (journaliste).
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