De cape et de crocs, acte 8
Nos 3 amis rencontrent enfin le mystérieux Maître d'Armes, qui a un petit air familier. Fallait s'en douter !
Que j'aime les duels auréolés de poésie…
- Osez l'alexandrin : douze pieds, rime riche, pause au mitan du vers… Humpf !
- Césure à l'hémistiche.
Un régal !
Pendant qu'ils tentent de le convaincre de les aider, la menace gronde. Il serait bien avisé de battre le rappel des troupes : les célèbres Cadets de la Lune.
C'est parti pour des nouvelles tranches d'anthologie aussi bien au niveau des planches que du scénario. Cette série est trop fendarde.
Une fin en cliffhanger… « cela ne peut se terminer ainsi ! »
Challenge BD 2020
Challenge cycles/séries 2020
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Le maître d'armes, par l'odeur alléché, se présenta sur le champ de bataille…
Saura-t-il sauver la lune?
Affublé de ses trois comparses, genre d'Athos, Porthos et Aramis, il s'escrime à qui mieux mieux contre des redoutables adversaires.
Mais voyons donc, je vous raconte la fin de l'album. Tout s'est déroulé si vite.
REEWWIND!!!
Sortant des nuages, nos héros rencontrent enfin le mystérieux maître d'armes. Il a un nez de Cyrano et le verbe haut. Sa demeure, la forteresse de cristal, est à couper le souffle. Quels talentueux dessins.
Ils s'allient le bretteur gascon et prennent le vol ailé de retour vers Callikitinopolis pour sauver le royaume sélénite. Il faut voir la planche avec les pirates qui regrettent d'être corsaires. Un bel hommage au radeau de la méduse de Gericault.
Entretemps, le Raïs Kader, Hermine et Séléné prépare les défenses pendant que Mademoiselle poursuit ses intrigues et que l'infâme Mendoza attaque avec ses mimes.
Un combat sans bon sens s'en suit. Digne d'un grand talent. Les scènes de bataille, avec les couleurs appropriées, beaucoup de rouge sang on s'en doute, sont extraordinaires. Jusqu'au coucher de soleil sur la plaine jonchée de corps… non, non, ce n'est pas possible. Cela ne peut se terminer ainsi… allez hop au tome suivant!
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De Cape et de Crocs, après un suspense "rixm-assourdissant", nous dévoile enfin le Maître d'Armes, personne central éponyme de ce huitième tome de la série.
Cet album est particulièrement riche, tant en humour qu'en alexandrins et surtout en péripéties. Tout commence avec quelques cases en noir et blanc, désormais typiques des passages qui ne nécessitent pas de véritables illustrations et cela finit sur un fort goût de tragique : il y a donc de tout dans cet acte huit. de plus, le dessin se fait bien plus intense que dans les tomes précédents : les planches sont de plus en plus originales et magnifiques, mention spéciale d'ailleurs aux chimères servant de montures célestes et à la bataillée particulièrement colorée.
Bref, on atteint le summum de la série avec le Maître d'Armes : on rit, on pleure et on pleure de rire. S'affranchissant des défauts des tomes précédents, l'épisode présent dépasse les limites du pastiche théâtral pour nous ravir toujours davantage. Une complète réussite !
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Le Maître d'armes : Sentez-vous cet effluve infectant le zéphyr ?
Fi ! L'infâme fumet ! Je ne puis le souffrir !
Je flaire en de grands airs, sous une mine altière...
Relents de chiens mouillés et parfums de tanière !
Don Armando : Parbleu ! Mais ! ... Il nous brocarde !
Le Maître d'armes : Des outrages reçus mon ton reste en deçà :
Une odeur m'indispose, un lapin m'offensa.
Si j'ajoute à son trait de musc de sauvagine,
C'est par deux fois, ce jour, qu'on flétrit ma narine !
Don Lope : Si j'ai bien saisi... il dit qu'on pue ?
Don Armando : En alexandrins.
C'en est trop !... Vous vous fâchez tout rouge pour un simple mot de travers, vous menacez de m'estourbir; une fois votre fureur retombée vous ne prenez pas même la peine de vous en excuser, et voici que vous me gourmandez à cause d'une initiative à laquelle vous devez peut-être la vie sauve ! Vous… vous… vous n'êtes pas gentil !
-Nous n'aurions pas du devenir corsaires.
- Épargnez-moi votre couplet sur les flibustiers libres et indomptés! Croyez-vous que je sois devenu pirate par vocation? Je n'ai pas eu le choix moi, je suis né dans le ruisseau.
- Seigneur dieu! Madame votre mère n'aurait jamais du se baigner dans son état!
J'ai cru saisir un mot mais je dus mal entendre.
À le redire ici sauriez-vous condescendre ?
Pourriez-vous, mon ami, formuler derechef
Ce mot qui, lourd de sens, en dit long, s'il est bref ?
Ma patience s'émousse ! Allons, parlez, que diable !
Préférez des aveux au silence coupable !
L’offensant substantif qu’hardiment vous venez
de me jeter au front, c’est ? …
- … nez ?
Je pourrais vous servir un cartel de prestige,
Un discours imagé ponctué de « que dis-je ! »
Jouant au géographe, évoquer le contour
D’une carte marine ; incarner tour à tour
L’érudit, le précieux, le burlesque ou l’acerbe
Pour river une pointe au tranchant de mon verbe
Et d’un ample revers que conclut un coup sec,
Sous vos pieds faucher l’herbe en vous clouant le bec.
Mais je n’en ferai rien. Pour prix de votre audace,
Vous vous contenterez de mon gant dans la face !
Andréo : J'aime Hermine… et elle ne m'aime point…
Le Maître d'armes : Pourtant tu es beau ?
Andréo : Mais lâche.
Le Maître d'armes : Pourtant tu t'es porté volontaire ?
Andréo : Par désespoir.
Plaisant : Et moi qui suis lâche, mais l'assume, comme un âne, je l'ai suivi !
Une interview d'Alain Ayrolles pour Les Chimères de Vénus aux éditions Rue de Sèvre. Entretien réalisé au FIBD d'Angoulème 2024.