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Expert histoire

Cet insigne distingue les membres qui pensent qu'il n'y a pas plus grande histoire que l'Histoire. Seuls les essais sont comptabilisés.
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Sur deux roues

Pour un livre qui date de 2016, les illustrations font très vieillottes, on le dirai tout droit sorti des années 80 voire avant.

Un grand-père raconte l’histoire du vélo à travers son invention et ses évolutions. L’ouvrage se termine par un résumé un peu plus complet que le récit du grand-père.

On découvre les moments essentiels de l’histoire du vélo (mais le récit fair l’impasse total sur l’aspect sportif, pas d’histoire du Tour de France par exemple) mais dans l’ensemble c’est un ouvrage très simpliste, bien loin de la qualité des autres ouvrages jeunesses comme Gallimard Jeunesse.

J’aurai aimé connaître l’évolution technique des vélos, notamment dans le sport mais aussi l’évolution des modèles pour le grand public : vélo-Cargo, vélo-couché, vélo triporteur… Bref un livre bien bien incomplet sur l’histoire du vélo.
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Munich 1938: La paix impossible

Le moins que l'on puisse dire c'est que lorsque Maurizio Serra s'empare d'un sujet c'est à la fois remarquable et remarqué. Après sa biographie de Mussolini, voilà qu'il s'intéresse à la conférence de Munich, qui parmi les dates de nos cours d'histoire, que nous apprenions par cœur sans forcément savoir à quoi cela correspondait...

Si on nous dit 29 septembre 1938, pas sûr que beaucoup de souvenirs nous remontent tout naturellement...

Heureusement que des éminents auteurs sont là pour nous rafraîchir la mémoire à défaut de nous apprendre ce qu'il s'est passé ce jour là.



Dans son livre La Mémoire, l'histoire, l'oubli, le philosophe Paul Ricoeur analysait les trois étapes fondamentales qui structurent l'activité de tout historien : phase documentaire de constitution des archives, phase explicative de réponse aux questions qui ont motivé l'enquête, phase représentative enfin, correspondant à la mise en forme littéraire de cette explication historique à destination des lecteurs.



Et dans ces trois étapes Maurizio Serra excelle, et c'est un euphémisme une fois ce livre terminé.

Car l'auteur scrute, décortique ce temps d’après-débâcle où les destins bifurquent, ordinaires ou monstrueux. Il fouille cette période grise où se côtoient des héros et des individus compromis, et l'on ressent que sa mission, ce n’est pas de dresser l’ultime et immuable statue, car beaucoup préjugés sont battus en brèche dans cet ouvrage.



Maurizio Serra sait capter, comme peu d'historien, la subtilité de l’esprit humain, sa mobilité, son cynisme, ses nuances, ses contradictions, son mystère, et finalement l’impossibilité de le percer à jour. Conjuguant inextricablement le biographe, le psychologue et l’historien.



À l'issue de son discours de réception à l'Académie Française devant les académiciens voici ce que disait Xavier Darcos dans sa réponse à propos de l'auteur : " Parce que de cette histoire, vous Italien, écrivain et ambassadeur, vous êtes l’héritier, comme l’Académie elle-même. Par cet héritage commun, nous étions confrères, avant même votre présence parmi nous. Une sorte de prédestination.

        Les rapports entre l’histoire des lettres et celle des États sont au cœur de votre œuvre, vous qui conciliez la lucidité du diplomate et la ferveur de l’homme de lettres, double carrière que vous menez, andante con moto, avec un si grand succès. Tout au long du parcours qui vous a conduit jusqu’à l’Académie française, vous n’avez cessé de méditer les échos que se renvoient les péripéties politiques et l’histoire littéraire, sagas qui se croisent ou s’entremêlent sans cesse et qui dialoguent à bonne distance. [...] Ce qui paraît vous intéresser le plus, hormis la nécessité d’éclairer les obscurités du xxe siècle, c’est de chercher dans la vie des intellectuels ces moments où, placés au carrefour de la grande histoire devant un choix crucial, il s’en faut de peu qu’une voie s’impose plutôt qu’une autre."



Xavier Darcos terminant son discours sur ces mots :

" Je ne vois aucun paradoxe dans ce choix qui structure toute votre œuvre, mais au contraire une logique profonde. Pour que de tels malheurs ne se reproduisent pas, l’incantation ne peut suffire. Le savoir historique le plus méticuleux est indispensable, et la mémoire aussi, afin qu’aucune leçon de ces drames ne se perde. Simone Veil, à qui vous succédez, a traversé de la pire façon les pires années du siècle passé et n’a eu de cesse de trouver les remèdes au mal. À votre tour, vous apportez votre regard d’historien et d’ambassadeur. Vous nous rappelez que la république des Lettres avait été conçue à la Renaissance comme un remède pour dépasser les divisions sanglantes de l’Europe. Ce qu’était la théologie dans l’Europe des guerres de Religion, l’idéologie le fut dans l’Europe des nationalismes. De quelque manière qu’on le nomme, ce mal est de tous les temps, et peut-être, plus que jamais, du nôtre."



Grâce à une écriture sans faille et millimétrée, une connaissance et des notes d'une précision horlogère qui illustrent à merveille son propos, l'auteur nous plonge dans ce moment d'histoire.

Il nous offre un remarquable portrait de Neville Chamberlain " qui n’arrivera jamais à saisir les dimensions réelles de la personnalité du Führer, qui dépassait ses références. Et il semblait partager l’opinion, alors répandue, selon laquelle l’Allemagne avait été maltraitée à Versailles et qu’il fallait lui donner des compensations pour endiguer ses penchants revanchards : comme si la Sarre, la Rhénanie et bientôt l’Anschluss n’avaient pas suffisamment démontré les objectifs hitlériens ! "

Il nous fait découvrir le rôle méconnu de Mussolini qui tentera de proposer un compromis.

Sans oublier ce que l'histoire retient comme : " « Les cons ! » Que Daladier ait prononcé ou non ces mots délectables, si français, à son retour de Munich, ils ont acquis une portée historique – et morale – qui dépasse même la réponse légendaire de Cambronne. Se non è vero, è ben trovato. Le soulagement de la population était dû en France comme partout en Europe, Tchécoslovaquie évidemment exceptée, à l’espoir que la guerre s’éloignait, peut-être pour toujours, en épargnant au moins deux générations : les plus âgés, qui avaient déjà connu l’horreur des tranchées, et les plus jeunes, qui n’en voulaient pas."



Vous l'aurez compris, analyses fines, portraits précis, anecdotes vivantes, narration exemplaire, érudition solide, cela se lit comme un roman.

L'auteur a même pensé à ajouter en fin de volume une chronologie essentielle couvrant la période de 1918 à 1948 et même après, sans oublier la pièce maîtresse de ce jeu de dupes : l’accord et ses annexes



Et pourtant l'actualité trouve un écho particulier et une résonnance particulière à la lecture de cet ouvrage. Son excipit ne sonne-t-il pas comme une forme d'avertissement à défaut d'éclaircissement :



"Si Munich est enterré avec tout ce qu’il a pu représenter de pernicieux dans l’histoire européenne, nous vivons toujours à l’ombre d’un syndrome de fatalité et de désistement qui refait périodiquement surface dans les crises géostratégiques. Les Tchèques et les Slovaques, aujourd’hui pacifiquement séparés, s’en souviennent bien, vu que pour régler le sort du « printemps de Prague », en 1968, il n’y eut même pas besoin d’une conférence, mais de la simple démission de la communauté internationale, ponctuée de protestations rhétoriques, face aux agissements de la puissance hégémonique, qui n’était plus l’Allemagne hitlérienne mais agissait comme elle. Cela pose le problème de l’attitude des démocraties face à la force et du pacifisme face à la brutalité. La seule réponse efficace est la fermeté appuyée sur le recours, s’il le faut, à la « violence légitime » : répondre à l’agression par la passivité ne fait que renforcer les dictatures et encourager leurs mauvais agissements. En ce sens, « Munich » est devenu un canon négatif. Les cas se sont multipliés depuis lors : des conflits dans l’ex-Yougoslavie, si mal gérés par l’Occident, jusqu’à la crise ukrainienne, la liste est longue. L’historien ne peut se pencher sur l’actualité, qui exige d’autres moyens d’approche. Il lui revient seulement d’exposer les événements d’une époque révolue aussi objectivement que possible, afin que les gens de bonne volonté puissent en tirer les conclusions appropriées."

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Mémoires

Une biographie intéressante qui se voudrait sincère, beaucoup d'anecdotes qui révèlent ce que fut cette femme, cette impératrice et son œuvre en Iran quand le shah était au pouvoir.

Si on sait ce qu'est devenu ce pays et son peuple, depuis lors, notamment la situation des femmes, ce livre ne dit pas assez ce qu'était l'oppression à cette époque.
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La nuit de noces

Quoi de plus universel, communément partagé que la première nuit d'un couple, que la première relation sexuelle entre deux êtres ? Une chambre, un lit, se déshabiller, se coucher, se rapprocher physiquement. On imagine facilement. Mais aussi, quoi de plus mystérieux dans cet acte ? Les personnes concernées ne racontent pas ce moment intime, ou ne donnent que quelques détails allusifs, ce qui complique le travail de l'historien.

Ici, Aïcha Limbada étudie la nuit de noces, montrant que ce n'est pas un objet si universel que ça, et qu'elle a bien une histoire. J'ai ainsi particulièrement apprécié son introduction, où elle explique comment faire l'histoire d'un moment si intime et en même temps qui concerne tant de monde, en l'inscrivant dans un cadre spatio-temporel, la France du XIXème siècle. Pour cela, il lui faut des sources, et elle en a trouvé : traités scientifiques, manuels destinés à l'éducation des jeunes filles, cartes postales grivoises, romans et pièces de boulevards, archives du Vatican. Des couples écrivent aux tribunaux écclésiastiques pour demander la dissolution de leur mariage - alors que le divorce civil est interdit - pour non-consommation. Pour justifier leur requête, ils insistent sur les dysfonctionnements de leur nuit de noce, sur ce qui s'est écarté de la norme.

Tout le cadre - l'avant, le pendant et l'après - de la nuit de noces est donc analysé : la tenue de la mariée - voile, couronne de fleurs d'oranger comme symbole de pureté, lingerie trop serrée qu'il peut être difficile d'ôter..., le lieu du premier rapport avec la décoration éventuelle de la chambre, la consommation à proximité ou non des familles - d'où la pratique du voyage de noces, pour s'éloigner de regards pesants ; le rapport peut donc avoir lieu à l'hôtel ou même dans le train. Le rapprochement physique de fiancés qui parfois jmne se sont jamais fréquentes seuls, voire jamais embrassés peut apporter des surprises : odeurs corporelles, manque d'hygiène...

Surtout, ce qui m'a marquée, c'est le "viol légal" qu'est le mariage au XIXème siècle, avec une différence très forte entre les sexes. La jeune fille doit être une "oie blanche", vierge de corps et d'esprit, ne connaissant rien à la sexualité, ne connaissant parfois même pas son propre corps et son fonctionnement, ne comprenant pas les quelques conseils etouffés et émus que lui prodiguent sa mère dans les dernières minutes, se résumant à " obéis à tout ce que te demandera ton mari". Le mari, lui, est, selon les normes, déjà experimenté sexuellement, souvent plus âgé, habitué à un rôle de domination sociale des hommes sur les femmes. Dans ces conditions, surtout dans un mariage sans amour, où peut bien être le consentement ? Il est encore souvent remis en cause aujourd'hui, au XIXème siècle, il est peu entendu, même si certains actes outrepassant les normes sont de plus en plus condamnés - droguer la jeune épouse avant l'acte, lui imposer une sodomie...

Cette recherche mele histoires sociale, culturelle, de la sexualité, du genre... de façon intéressante, révoltante aussi parfois, tout cela pour un livre passionnant.
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Valognes. la Prehistoire, le Moyen Age, les..

Sur un piètre parking bordé de quelques vieilles portes de garage en bois, une silhouette s'est glissée dans la pénombre d'une nuit de crime.

La lame d'un tournevis a fugitivement brillé d'un éclat de lune complice.

Valognes ... Place Gustave le Rouge ... La plaque a disparu !

Le docteur Cornélius semble avoir signé là un dernier forfait.

Il aurait voulu, dit-on, venger l'affront fait à l'écrivain bibliophile par les édiles d'une municipalité peu soucieuse de ses illustres enfants ...

Mais que l'on ne s'inquiète pas, la plaque réapparaitra certainement au 7 de la rue de Poterie !

Et puis Valognes en a vu d'autres ...

"Histoire de Valognes" est une monographie d' Émile Sevestre, c'est la réédition parue en 1994 aux éditions "Barré & Dayez" d'un ouvrage publié préalablement en 1926.

Il est articulé en quatre grandes parties signées de quatre auteurs différents :

- "De la préhistoire au moyen-âge" par Charles-Louis Birette

- "Le moyen-âge" par Frédéric de Fontaine de Resbecq

- "Les temps modernes" par Émile Sevestre

- "L'époque contemporaine" par Ronchail ...

Bien sûr, il faut avoir dégommé des marrons sur la place du château, avoir pataugé dans le fin ruisseau du Merderet, avoir joué sous la statue de Barbey d'Aurevilly ou s'être introduit dans l'hôtel abandonné du "Lion d'Or" pour apprécier pleinement la lecture de cette belle leçon d'Histoire.

Encore que !

D'Alauna en flammes au Valognes tranquille du début du vingtième siècle, que de péripéties, de morceaux d'Histoire et de personnages hauts en couleur.

C'est bien écrit, fluide et captivant.

Le propos est inséré dans son contexte, celui d'une histoire de Normandie enchâssée elle-même dans l'histoire de France.

J'ai retrouvé avec plaisir dans cet ouvrage quelques évocations de la bibliothèque municipale qui, au temps de mon enfance, recelait encore à ses étages des trésors que seuls quelques initiés pouvaient avoir contemplés.

Le sourire de mon grand-père et sa science des chaudières à gaz lui ouvraient alors bien des portes et le couvercle du sarcophage du neveu du Conquérant m'avait fait grande impression !

Dans cet ouvrage, c'est de l'ancien Valognes dont il est question puisque le récit s'arrête en 1926 et que la ville fût en grande partie détruite par les bombardements alliés durant la seconde guerre mondiale.

"Histoire de Valognes" est une monographie historique très classique.

Deux de ses quatre rédacteurs étaient des ecclésiastiques, Émile Sevestre et Charles-Louis Birette.

Un troisième, Frédéric de Fontaine de Resbecq, était vicomte et il est dit dans l'introduction que le dernier des quatre, Ronchail, était un ardent croyant.

Ce qui fait souffler sur l'ensemble de cet essai historique comme un air de lecture du dimanche après la messe.

La dernière partie, celle qui s'est intéressée à l'époque contemporaine, s'est particulièrement attachée aux personnages et aux faits, à la place de Valognes dans la littérature de Barbey d'Aurevilly.

Et l'ouvrage vient se clore avec l'après-guerre du premier conflit mondial et un petit guide touristique de Valognes et de ses environs.

Car même si son château, autour duquel se sont livrées tant de luttes nationales,religieuses et politiques, a malheureusement été abattu au lendemain de la Fronde, L Histoire semble devoir toujours vouloir s'accrocher aux façades des ses nombreux hôtels particuliers.

Et c'est cette Histoire passionnante qui est racontée ici ...













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Histoire du Nouveau Monde. Tome 1 : De la d..

Ce premier volume de l'Histoire du Nouveau Monde est fidèle à la tradition historiographique, tout en proposant d'intéressantes innovations. Sa fidélité, c'est le recours à l'histoire des batailles, de la diplomatie, des biographies et destins individuels, bref au récit détaillé des événements passés, réparti en quatre étapes principales : la découverte et le saccage des Antilles, la conquête de l'empire aztèque, l'exploration et le ravage de l'Amérique centrale, enfin, la soumission de l'empire inca. Ces événements prennent place pendant les trente premières années du XVI°s, et à moins d'être initié à la culture hispanique classique, le lecteur français a grand besoin de ce genre de narration détaillée, vivante et explicative, au risque de se perdre dans le maquis des institutions, des personnalités et des destinées. Ce risque est bon à prendre, car à la fin de ce premier volume, on trouvera une chronologie et une table détaillée des noms, des thèmes et des lieux. L'ouvrage a donc une qualité encyclopédique fort utile.



L'innovation et le principal intérêt du volume sont ailleurs : après tout, on peut trouver partout des récits de la Conquête du Nouveau Monde. Les auteurs consacrent la première moitié du volume à la description soigneuse de l'Europe méridionale, en particulier de l'Espagne à la fin du XV°s. En effet, ces conquistadors ne sortent pas du néant, mais d'une société espagnole en train de se structurer en Etat, à la fin de la Reconquête et après la destruction du dernier royaume musulman de Grenade. Cet Etat espagnol accompagne l'entreprise des découvreurs et des conquistadors, surveillés, contrôlés et parfois punis par l'administration de Charles-Quint, qui n'avait aucunement l'intention de leur laisser la bride sur le cou en Amérique. Mais pour cela, il faut du personnel, des universités, des juristes, capables de représenter le roi en ces terres lointaines, et même de réprimer les velléités d'indépendance de la part des conquistadors. On reste impressionné par la manière dont la simple apparition du représentant du roi Pedro de la Gasca provoque la chute de Gonzalo Pizarro armé jusqu'aux dents.



Donc, comme on s'en doute, il n'y a pas de Nouveau Monde sans l'Ancien Monde, et c'est la grande qualité de cet ouvrage de le rappeler et de le montrer en détail. L'Amérique n'était en rien l'espace vierge où toutes les ambitions se donnaient libre cours.
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Comment nourrir un dictateur ? Saddam Husse..

On pourrait croire qu'il s'agit là d'un livre de "petite histoire", fait de témoignages de cuisiniers chargés de nourrir quelques-uns des plus féroces tyrans de la planète : Fidel Castro, Enver Hodja, Saddam Hussein, Pol Pot, Idi Amin Dada. Pourtant, l'optique de l'ouvrage est assez convaincante : tous ces révolutionnaires n'ont pu venir à leurs fins, à savoir renverser le régime et prendre le pouvoir, sans nourriture. Et il fallait bien que cette nourriture soit préparée par quelqu'un : rares sont les chefs capables de se débrouiller seuls (à part Castro qui réussissait parfaitement les spaghetti). Les tyrannies évoquées ici étaient souvent des autocraties : la charge de nourrir l'individu charismatique qui gouverne tout le monde est donc hautement sensible, hautement politique et d'une extrême importance. Sachant d'autre part que tout est suspendu au caprice d'un seul (comme la survie, par exemple, de la cuisinière particulière de Pol Pot, qui échappa huit fois à la mort), le cuisinier tient entre ses mains la survie de beaucoup, et la sienne propre : il ne faudrait pas que ses plats provoquent la mauvaise humeur du dictateur, sachant les ravages qu'elle peut causer. Ainsi, le journaliste polonais Witold Szablowski a-t-il eu l'idée de partir à la recherche de ces cuisiniers survivants des dictatures, et insère leurs témoignages dans un récit global et plutôt imagé des régimes, à tous les sens du terme, dans lesquels ils ont vécu. Il en a trouvé cinq, dont les souvenirs permettent de nuancer le jugement sévère que l'histoire porte, à juste titre, sur les tyrans qu'ils ont servi. C'en est parfois embarrassant, puisque le dernier récit émane de la cuisinière de Pol Pot qui continue d'idolâtrer son patron, dans le plus parfait mépris des millions de morts qu'il a causés.
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Les Mayas

Ce texte réunit toutes les qualités du meilleur de cette collection.

En 125 pages il offre une histoire globale et approfondie du monde maya . C'est une histoire qui est assez fouillée et qui fait une bonne prise de contact avec le sujet.

Cependant ,c'est un travail pointu qui est bien écrit mais dense, difficile et touffu.

Le monde maya couvre pendant sa longue histoire des territoires qui bien que recouverts de jungle sont assez peu fertiles et d'une culture difficile bien que riche en certains produits de valeurs. D'autres territoires mayas sont plus cléments en basses terres situées en zone humides océaniques.

La civilisation maya est connue par de nombreuses sources et documents archéologiques.

C'est un univers ensemencé initialement par la civilisation Olmeque . Il y a plusieurs langues mayas qui plurielles sont pourtant le fondement d'un univers assez standardisé religieusement, artistiquement et architecturallement. Standardisé aussi sur le plan des structures sociales et politiques et des savoirs agricoles.

La civilisation des mayas est grandiose dans ses productions artistiques et architecturales.

Cependant le prodige est encore plus grand si on considère que la métallurgie est innexistante chez eux, car il sont dans la pierre polie. Ils ne connaissent pas la roue.ils pratiquent une agriculture savante et ils publient de véritables livres.

Leur société est très stratifiée. On pourrait croire que leur cités états sont des théocraties mais ils semble que les charges religieuses étaient attribuées à certaines castes sociales diversifiées qui maillaient le corps religieux plus qu'ils ne lui étaient subordonnés (peut-être).

La religion est cependant au centre de cet univers et de ce qu'il en reste.

Le texte ne s'étend pas sur la question mais il faut savoir que la culture maya est toujours vivante et que le quotidien de cette société subtilement civilisée se perpétuent partiellement aujourd'hui dans des maisons identiques par exemple.

Les documents nombreux et variés dessinent une société commerçante avec des contacts lointains et diversifiés où les objets et les idées s'échangent pareillement.

Le monde maya, un monde de cités, à été confronté à des migrations internes importantes, à des invasions de populations du sud de la mésoamerique ,accultuturées préalablement à cet univers. Le monde maya a fait face à une grande pression climatique ou même au contrecoup d'explosions volcaniques à la portée regionale.

Les mayas étaient de fins astronomes et leur système à base Vingt doté d'un zéro leur à ouvert de grandes possibilitées théoriques et pratiques.

Ps :pour les Olmeques cités plus haut regardez le magifique visage Olmeque monumental conservé dans la coure du musée du Quai Branly.
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Ces rois qui ont marqué l'Histoire de France

Un livre jeunesse intéressant qui consacre 4 pages à chaque Roi de France. Des pages remplies d'informations données sous forme d'encadrés, d'anecdotes, de faits historiques importants, de moments clés du règne du monarque… c'est donc un ouvrage intéressant dans le fond et la forme avec des textes courts et simples.

Je regrette par contre le manque de continuité dans les informations ; difficile de se faire une idée de la chronologie des événements qui ont marqués le règne du souverain. C'est un peu un fourre-tout d'informations sur chaque roi et il manque de liant entre les différents règnes.

C'est une bonne approche pour les plus jeunes et pour ceux qui sont réfractaire à cette période car le livre n'est pas trop dense et très clair. Il manque du coup des informations importantes (rien sur le despotisme de Louis XIV et ses dépenses ; même Louis XV semble avoir été un Roi exemplaire. Bref, un livre un peu trop consensuel mais cela reste acceptable pour un livre jeunesse.
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Nantes, ville révoltée : Une contre-visite de l..

Le parcours d’une manifestation nous conduit sur des lieux emblématiques de Nantes, dont la mémoire est convoquée. L’histoire des révoltes qui agitèrent la ville, de la prise du château en juillet 1789 aux cortèges contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en passant par la Commune de Nantes, est racontée in situ, par l’équipe du média indépendant Contre-attaque, qui articule, au quotidien, analyses des actualités locales, nationales et internationales.

(...)

Sympathique contre-histoire d’une ville qui continue à donner le la à bien des mobilisations nationales. « Une ville de province, un petit territoire, dérisoire dans ce monde qui fonce vers l’abîme, mais qui a parfois le mérite de faire trembler les puissants. » Judicieuse initiative de Contre-attaque (ex-Nantes révoltée) qui devrait partout essaimer pour nourrir nos luttes de la mémoire de celles passées. Walter Benjamin expliquait qu'on ne se soulève pas au nom d'un futur abstrait, mais “au nom de génération de vaincus“, que la libération se nourrit davantage “de l'image des ancêtres asservis [que] de l'idéal d'une descendance affranchie“. Voilà pourquoi les puissants s’acharnent à déposséder, effacer ou réécrire l'histoire des lieux, et pourquoi il est décisif d’écrire nos récits, celui des gestes d’insoumission, l'infinité de petites résistances oubliées et de grandes explosions. On ne part pas à l'assaut du futur sans le souffle des générations de révoltés qui nous ont précédés. »
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Salazar

J'ai énormément apprécié cette biographie ambitieuse et claire qui décrit avec finesse et rigueur la vie et l'action politique de Salazar. Celui-ci que je connaissais plutôt mal se révèle un dictateur particulier. Franco fut avant tout un militaire, Mussolini se voulait la virilité incarnée, Hitler un "taré" fanatique, là nous avons un intellectuel (professeur à l'université, à la carrière très précoce et brillante), jouant de sa culture légendaire, mesuré dans sa prise de parole, à la tête d'un régime, pendant plusieurs décennies, de technocrates. Le régime se révèle finalement complexe. Certes c'est une dictature répressive, mais moins que d'autres, un pays qui accueille de nombreux juifs durant la guerre (et le régime n'est pas antisémite), mais le pays commerce avec les nazis et le Portugal met son drapeau en berne à l'annonce de la mort d'Hitler.

Cette biographie fouillée, tranchante et nuancée tout à la fois, s'appuie sur une très large bibliographie et, à la différence de tant de biographie rédigée à la va-vite parce que le courant est porteur, sur de très nombreuses archives. J'ai apprécié que l'auteur offre une vue d'ensemble très complète, essentiellement politique naturellement, mais sans oublier la vie de cet homme qui a bien des égards étonne. Une vie sentimentale mystérieuse, un homme qui n'a vu la mer qu'à l'âge de trente ans environ et qui n'est sorti de son pays que quelques fois dans sa vie, et si brièvement. Son record doit être Bruxelles si je ne me trompe pas...Un bon bilan carbone à défaut d'un bon bilan sur le plan des libertés, loin s'en faut !

Claire et érudite cette biographie offre un panorama sur l'histoire de l'Europe vue du Portugal qui s'avère passionnant. En tout cas qui a passionné le lusitophile qui sommeille en moi, et en beaucoup d'entre nous !

L'une des meilleures biographies que j'ai pu lire récemment !
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La conférence de Wannsee

Ce que nous apprend ce livre,c'est que la conférence de Wannsee n'est pas la solution final du problème juif mais un projet proposé par Heydrich qui devait être approuvé par Goering.

Hitler et Heydrich avaient des vues très différentes quant aux solutions à apporter.

Le génocide juif,les emprisonnement en camps de concentration sont déjà très actifs en 1941.

Le projet d Heydrich était l extermination des juifs après la guerre car d après lui,le génocide devait se déroulera dans les territoires soviétiques occupés.

Hitler tenait ses ordres directement du Führer, il n avait pas besoin de l approbation de Goering.

Le meurtre de Heydrich lui a permis d agir comme bon lui semblait.

Les participants invités à la conférence avaient gardé très peu de souvenirs lorsqu'il fallut se défendre au tribunal de Nuremberg.

Peu de documents ont été retrouvés mais suffisamment pour connaître les grandes lignes de l extermination et surtout sous l autorité de QUI!!!

Très intéressant à lire.
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Au revoir là-haut (BD)

Cette bande dessinée est remarquablement fidèle au roman mais évidemment avec beaucoup d’ellipses, peut-être un peu trop, et j’’ai bien peur que pour des lecteurs n’ayant pas le livre ou vu le film, ce soit assez dur de s’y retrouver dans cette histoire. Ce n’est pas mon cas et j’ai beaucoup apprécié les illustrations. La première partie, sur les dernier jours de la guerre de 14-18, est tout particulièrement réussie. Les gros plans sur les personnages aussi. La complexité des personnages est malmenée car leur humanité ne peut que se lire sur leurs visages. Le dessin ne peut tout retranscrire et beaucoup d’émotions sont obligées de passer à la trappe ainsi qu’une bonne part des ressorts psychologiques de l’histoire (en particulier les sentiments du père d’Edouard et leur évolution). D’autant que le texte est très sobre. Par contre l’atmosphère du roman est très bien rendue.

Pourquoi donc avoir changé la fin de l’histoire et fait sauter Edouard du toit du Lutetia ?

Un bel album, mais moins réussi que le roman, qu’il illustre par contre à merveille.
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Elle s'appelait Sarah

Julia, une journaliste américaine, voit sa vie bouleversée après avoir été chargée en 2002 d'écrire des articles sur le soixantième anniversaire de la Rafle du Vel d'Hiv. Elle découvre que l'appartement de ses beaux-parents est lié à cette tragédie et à une famille en particulier où vivait Sarah dix ans. Parallèlement aux recherches menées sur la rafle, elle fait des recherches sur cette famille . La première partie du roman alterne l'histoire de Sarah en 1942, celle, tragique, de Michel son petit frère de quatre ans enfermé dans un placard et les recherches de Julia ainsi que ses problèmes de couple ou ses histoires de famille (ainsi que celle de l'appartement où a vécu Sarah).

Les pages sur l'arrestation, l'arrivée au camp de Beaune la Rolande sont poignantes. Celles sur Julia et la seconde partie du roman (la quête de Sarah et de ses éventuels descendants) moins intéressantes car elles "sentent" les ficelles du roman sur un thème tragique de l'Histoire mais qui semble ici utilisé à des fins romanesques.

Le roman n'a pas de grandes qualités littéraires mais se lit très vite.
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Des martiens au Sahara : Deux siècles de fake..

Jean-Loïc Le Quellec signe ici un livre intéressant et surtout indispensable. Avec patience, ce qui n'empêche pas parfois de briller parfois sous ses mots une certaine colère bien compréhensible, il démonte deux siècles de théories archéologiques complètement barrées et par là entendons nous bien, nous ne parlons pas de théories montées selon les règles scientifiques et les connaissances du moment et ensuite prouvées fausses par de nouvelles découvertes, nous parlons de théories qui devraient faire honte à leurs prescripteurs, en totale opposition avec les faits déjà connues, des théories qui prennent un petit morceau d'un fait, le sortent complètement de son contexte, l'interprètent à rebours de tout ce qu'on sait et accusent ensuite les archéologues de cacher la vérité....

Comme ça, on pourrait penser qu'il y a des passages drôles, mais hélas c'est impossible d'y trouver de l'humour quand en plus, cela se révèle bien souvent complètement raciste: les auteurs de ces théories n'imaginent pas les Amérindiens par exemple capables de quoi que ce soit et voient dans leurs accomplissements des petits hommes verts/des Atlantes/les tribus perdues d’Israël, enfin vous voyez le genre.

C'est détaillé, parfois un peu trop, il y a certains chapitres qui parfois font un peu redites: certes, ce sont des personnages différents qui avaient pondu une théorie idiote, mais celle-ci recoupait une autre déjà détruite scrupuleusement dans un chapitre précédent par exemple.

Un très bon ouvrage, qui ne rassure pas tellement sur nos contemporains mais rappelle l'importance de ne pas laisser ce genre d'idioties malsaines gagner du terrain.
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Comment obtenir cet insigne?
    Les insignes experts sont attribués aux spécialistes ou amoureux d'une thématique littéraire, en fonction de la qualité et de la diversité de leurs critiques sur cette thématique

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