Magellan et Cie [corriger]

Je ne remercierai jamais assez Elisabeth Audouin et Marc Wiltz pour la publication de ce merveilleux ouvrage retraçant le pèlerinage de Victor Hugo en Normandie, accompagné par sa maîtresse et fidèle amie Juliette Drouot. Je tiens à souligner la qualité du très bel hommage que tous deux lui ont ainsi rendu dans le cadre d'une publication qui va bien au-delà d'une simple balade normande en sa compagnie. Je prends place à leur côté, sur les pas du célèbre poète et romancier par le biais des correspondances qu'il a adressées à sa femme Adèle, à son amie poétesse, Louise Bertin, sans oublier à sa fille Léopoldine dont le décès accidentel, le 4 septembre 1843, provoqua en lui une terrible blessure qui ne cicatrisa jamais…



À la faveur de documents inédits, témoins authentiques d'une destinée hors du commun, et de clichés photographiques d'époque, les deux auteurs m'ont offert un fabuleux voyage, (et pas seulement en Normandie), dans l'itinérance des pensées de Victor Hugo. J'ai ainsi pu accompagner le poète doux, simple et rêveur, amoureux des belles choses dans son périple normand. J'ai rencontré un mari certes infidèle mais attentionné pour son épouse et loyal en amitié. J'ai touché du doigt la blessure profonde d'un père, dévasté par le chagrin. J'ai pris connaissance de quelques extraits de sa correspondance et de ses carnets de voyages dans lesquels il notait ses états d'âme du moment, au fil de ses pérégrinations. J'ai découvert l'homme politique passionné et courageux, avide d'équité et de vérité, contraint à l'exil en raison de ses idées et enfin, j'ai compris la démarche de l'écrivain, fort de ses convictions et visionnaire en son temps.



Pour clôturer ma chronique, j'ai composé, pour lui rendre hommage, ces quelques vers sans prétention :

Poète, troubadour et amoureux des belles lettres,

Ta grandeur d'âme t'honore à chacun de tes mots

Et aujourd'hui encore, ta voix résonne comme un écho.

Voyageur au long cours, le long des beaux rivages,

Naviguant fièrement sur l'océan immense

De la vie et de l'amour, merveilleuses offrandes,

Tu as vécu heureux sur les côtes Normandes

Juliette à tes côtés… Toi le beau Roméo dont le visage

Fut un jour frappé de plein fouet par une forte vague

Plissant soudain ton front de rides de souffrance.

Depuis lors, ton esprit vagabonde et parfois divague

Eparpillant les sombres pensées de ton mal être…



Toi l'époux infidèle mais le père meurtri à jamais,

Toi le poète rêveur, épris d'authenticité et de sincérité,

Toi l'homme politique, pétri de justice et de liberté,

Fort de ton courage et de tes convictions

Tu as mené tous les combats avec détermination.

Désormais, tu gis dans le temple silencieux des héros,

Ton dernier refuge pour un éternel repos,

Le Panthéon, sera à jamais ton tombeau.



Merci pour tout Victor Hugo !

Lu en février. Les nouvelles, c'est un format littéraire que je prise de plus en plus, car l'on peut arrêter sa lecture ou la reprendre sans avoir l'impression d'avoir "coupé le fil".

C'est un recueil ici de cinq nouvelles mettant en scène des femmes, des hommes, des couples, des familles. Des histoires qui confinent parfois à l'absurde, d'autres qui prêtent à sourire ou s'attendrir...

Petite curiosité littéraire que cette biographie de Magellan écrite par Jules Verne.



En y regardant de plus près, il n'est finalement pas surprenant de retrouver Jules Verne en biographe des grands navigateurs, tant sa bibliographie regorge de récits d'aventures.

Cette biographie de Magellan fait partie d'une trilogie, Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, qu'il a publiée entre 1878 et 1880 et qui regroupe de nombreux autres textes sur Marco Polo, Christophe Colomb, Bougainville ou encore La Pérouse.

Elle est illustrée de quelques cartes et dessins.



Comme la majorité des biographies de Magellan et de son voyage, Jules Verne s'est principalement basé sur le récit d'Antonio Pigafetta (qui fait partie des 18 marins ayant pu rejoindre Séville à bord du seul bateau rescapé, la Victoria).

Son court récit (tout juste 60 pages) rappelle les principales étapes de la préparation et du voyage à proprement parlé. On va donc à l'essentiel, sans superflu.



Le texte n'est pas désagréable à lire mais on est bien loin de l'énergie et de la passion qui se dégagent de la biographie écrite par Stefan Zweig.

Cela reste toutefois intéressant de voir à quel point Jules Verne s'est documenté sur ces histoires qui ont pu nourrir son travail de romancier. Comment ne pas penser au Tour du monde en 80 jours quand Jules Verne cite Pigafetta s'étonnant d'arriver avec un jour de décalage au Cap-Vert par rapport à son estimation.



« Pour voir si nos journaux étaient bien tenus, raconte Pigafetta, nous fîmes demander à terre quel jour de la semaine c'était. On répondit que c'était jeudi, ce qui nous surprit, parce que, suivant nos journaux nous n'étions qu'au mercredi. Nous ne pouvions nous persuader de nous être trompés d'un jour. »