The old man | Bande annonce série TV | Disney+
Elle s'aperçut brusquement qu'elle s'endormait. Elle se leva, les embrassa tous deux et fit le reste du trajet jusqu'au sommet de la côte. En entrant dans son garage, elle crut voir quelque chose bouger, juste hors de portée des phares, là-bas, sur les avants toits de sa maison. Mais ce sont des choses qui arrivent quand le corps n'a pas eu son content de sommeil pendant plusieurs jours : l'esprit crée les monstres qu'il redoute.
Jusqu'alors, Jane avait ajouté foi à tout ce qu'elle avait entendu dire, du moins tant qu'elle ne pouvait en démontrer la fausseté. Mais c'était comme marcher sur une surface trop fragile. Elle venait de céder, et maintenant que Jane était passée au travers elle voyait l'envers des choses.
Elle commanda un repas trop copieux et n'en laissa pas une bouchée parce qu'elle ne voulait pas que le dîner finisse. Elle savait qu'à la minute suivante elle devrait retourner à ses bagages et se préparer à regagner sa ville, sa maison, son travail.
Je veux que vous aidiez le flics à trouver le tueur… le vrai, pas le malheureux connard à qui on fera porter le chapeau. Faites juste ça pour moi et vous aurez rempli votre contrat.
- Combien offrez-vous ?
- Cent mille plus les frais si vous acceptez de vous y atteler sérieusement. Cent mille de plus quand ils épingleront le type.
- Vous devez vous sentir vraiment coupable.
- Si vous refusez parce que c'est mon argent, dites-le.
- Non, dit Pitt. Je suis comme un médecin. Si votre cœur bat, je m'acharne sur vous jusqu'à ce qu'il s'arrête ou que votre compte bancaire soit à sec.
C'était, comme le désir d'émigrer, d'hiberner ou de muer, l'apanage de créatures d'une espèce différente.
- J'ai commis l’erreur au départ de rentrer en Amérique avec cet argent. Je donnais tord aux gens du renseignement qui avaient décidé de abandonner et de me laisser mourir sur place. Ils ne pouvaient pas se permettre de m’accueillir à bras ouverts sans reconnaître leurs erreurs. Alors ils ont raconté la fable selon laquelle j'avais voulu voler cet argent en tuant pour arriver à mes fins.
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- Fini quoi ?
Elle jeta son chapeau et son sac sur la chaise la plus proche.
- De t'occuper de moi, idiot ! Je ne porte, en fait de dessous, que ce que mettent les femmes du plus mauvais genre pour ranimer les désirs des blasés de ton espèce. Regarde !
Elle souleva sa jupe afin de lui montrer qu'elle n'avait rien d'autre que des jarretelles et des bas, puis elle laissa retomber.
Il releva la tête et la regarda droit dans les yeux, mais sa mémoire était tout occupée de l'éclair entrevu d'une cuisse blanche.
- D'accord, tu as éveillé mon attention.
[je me permets cette citation un peu "légère" et drôle, dans un livre qui ne l'est pas vraiment, mais qui est très plaisant]
Elles chantèrent jusqu'à l'aube, lorsque les esprits des morts, satisfaits, retournèrent vers le repos. Là où ils ne seraient plus tentés de déranger les rêves des vivants.
A ce moment, tandis que le soleil avivait l'éclat de la soie dont chevaux et jockeys étaient revêtus, tandis que les oiseaux chantaient - on n'entendait qu'eux aujourd'hui, aussi pouvait on croire qu'ils faisaient de même ce jour là -, il avait commencé de croire à sa chance.
Joe Pitt se fiait à son intuition, et quand il pressentait un danger, il le devançait.
Il s'était fait un nom en élucidant des meurtres, et ce en allant droit sur ce qui ne cadrait pas. Les bureaux fermaient le week-end, mais un tueur restait un tueur tous les jours du calendrier et Joe Pitt ne relâchait jamais sa traque. Le suspect qui ne le comprenait pas souffrait toujours d'un sérieux handicap. Ce n'était pas une entité abstraite appelée Etat de Californie qui le poursuivait, mais Joe Pitt.