Interview de Silvana Gandolfi en italien.
C'est étrange : quand on regarde une personne familière qui ne se sait pas observée, on voit émerger un inconnu.
"Tu ne trouves pas que c'est une aventure fantastique, Ilaria ? Nous, on est les gentils et on doit échapper aux méchants Russes et sauver notre mère. Tu sais bien que les gentils gagnent toujours, n'est-ce pas ?"
Contrairement à ce que j'espérais, ma sœur n'est pas réceptive à ma fougue. Elle pleurniche doucement, tête baissée. Elle veut sa maman. C'est tout.
Les désirs que l'on nie sont les plus violents.
Il parlait [.......] de ces mafieux qui "éteignaient" des vies humaines avec la même désinvolture qu'une cigarette ou le moteur d'une voiture. J'ai éteint Untel, disaient-ils : je l'ai tué. Et ils avaient l'audace de justifier leur comportement en prétendant protéger les citoyens, l’État n'en étant pas capable. Ils se vantaient d'être des "hommes d'honneur".
Autant dire qu'ils se prenaient pour l’État.
Un État assassin.
Mais la réalité est tout autre : les mafieux étaient les ennemis de l’État.
«Ce sont tous des hommes et des femmes qui ont été assassinés parce qu’ils combattaient la Mafia, Santino.
-Et pourquoi a-t-on mis leur nom sur ces marches ?
-Pour se souvenir d’eux. Il ne faut jamais oublier ceux qui ont sacrifié leur vie afin d’apporter la paix dans cette île maltraitée. Le faire équivaudrait à les tuer une seconde fois.»
"Les enfants sont comme des roseaux, Santino : ils ploient sous le vent, mais quand celui-ci cesse de souffler, ils se redressent. Leur souplesse leur permet de s'adapter aux situations difficiles sans trop subir de dégâts. Ils sont plus flexibles que les adultes.
J'ai l'impression d'être un vase qui fuit : l'orgueil, la dignité, le courage coulent par toutes mes fissures. Seule demeure la terreur. Une terreur qui me dévore, qui m'aveugle.
Un matin, d'humeur batailleuse, Francesco lui expliqua également pourquoi les témoins et le victimes ayant survécu n'osaient en général pas parler.
"Ce silence collectif se nomme "l'omertà", Santino. Il fait partie de la culture sicilienne. Nous en héritons de génération en génération ; dès l'âge où on apprend à marcher, on sait qu'il ne faut jamais évoquer ces affaires. Les yeux ne voient rien, les oreilles n'entendent rien. Si on parle, on est un infâme. Toi aussi, tu connais ce mot, je parie."
Santino sursauta. Le juge poursuivit avec chaleur :
"L'omertà naît surtout de la peur : la peur d'être tué par la Mafia, la peur de voir son magasin incendié, la peur pour sa famille. C'est compréhensible."
"Le monde d'aujourd'hui a besoin de gens qui
éprouvent de l'amour et luttent pour la vie avec
au moins la même intensité que d'autres se
battent pour la destruction et la mort."
Gandhi
Citation d'ouverture
Vous autres Occidentaux ne savez pas vous taire [...] Mais ce n'est pas votre faute. Vous n'avez pas appris à accepter votre destin, votre karma.