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Critiques de Samantha Shannon (776)
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Le Prieuré de l'oranger

Après plus d'un an et demi à avoir trôné fièrement dans ma bibliothèque, j'ai fini par lire ce 1,033kg de magie. Ce magnifique pavé a été pour moi une très belle découverte !

En passant d'un personnage à l'autre, on découvre des souvenirs brisés, des rêves d'avenir, des convictions inébranlables... Les personnages sont profondément humains et le monde et l'histoire sont très développés. Et même si notre ciel ne craint pas d'être attaqué par des wyrms, peut-être que certains autres problèmes sont bien réels...

Cela fait du bien d'avoir enfin des adultes responsables et matures comme héros, certaines autres lectures m'avaient désespérée. Et peut-être que les événements de cette histoire m'auront plus affectée que je n'oserai le penser. J'apprécie toujours quand une histoire met en scène différents souvenirs et connaissances d'une légende ou événement historique et que la quête mène à une reconstruction de la vérité... Bref. Le seul hic est qu'il n'est pas toujours facile de se trimbaler ces quelques 900 pages, mais je vous garantis que je suis aujourd'hui même allée en librairie pour acheter la deuxième histoire qui se passe dans ce monde ; Un jour de nuit tombée. Mes attentes sont hautes.

J'espère que vous aurez beaucoup de plaisir à découvrir cette lecture.

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Le Prieuré de l'oranger

Je peux comprendre que ce livre ne peux pas plaire à tout le monde.



Ici, nous sommes dans un univers 100% fantaisy. Ce n’est donc pas une romantaisy car la romance est clairement plus que secondaire (ce qui enlève donc tout le côté plutôt léger à la dimension du livre).



Nous avons le droit avec ce livre aux bases : à savoir, des descriptions à rallonge (que ce soit au niveau des paysages ; mondes ; personnages ou encore des créatures fantastiques).



Pour entamer ce dictionnaire de 900 pages, il ne faut pas avoir froid aux yeux. Il ne faut pas avoir peur de trouver ça lent par moment et de toujours se demander quand est-ce que l’action pure et dure va commencer !



Je ne sais pas pourquoi mais j’ai beaucoup pensé au « seigneur des anneaux » en le lisant. Certainement car c’est un classique du fantaisy.



L’intrigue en elle même est vraiment chouette. Le développement est, comme dit, un peu long mais bon, en s’accrochant on arrive petit à petit à ce que l’on cherche.



Les personnages sont très nombreux mais sont tous très intéressants. Avec des pouvoirs ; caractères et forces de vivre impressionnants !



L’action finale est clairement bien, et est digne d’un grand fantaisy !



Franchement, j’ai un peu honte de dire que je me suis plus attachée à une créature fantastique qu’aux personnages. Mais bon ce brave est là pour sauver tout le monde et il est adorable !



Instagram : @la_parenthese_litteraire
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Le Prieuré de l'oranger

Le Prieuré de l’oranger est un one-shot de fantasy d’une incroyable richesse, inspiré de nombreuses cultures. L’autrice propose des personnages crédibles et travaillés qui sont un point fort du roman. De plus, le texte se révèle très moderne par sa représentation de la femme et son absence de sexisme. Hélas, l’intrigue reste assez classique et si l’action est au rendez-vous, ce n’est pas le cas de la surprise. Je recommande ce roman à ceux qui cherchent une bouffée d’air frais dans ce genre qui commence seulement à se renouveler. Pour moi, ça a été un chouette divertissement !
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Le Prieuré de l'oranger

Incroyable. Ce livre nous offre une excellente aventure dans un univers de fantasy très riche, où se mêlent, nombres de personnages, des intrigues, différentes religions, de la politique, et surtout… des dragons. On va y suivre des royaumes divisés par le passé, d’un coté l’Est et de l’autre l’Ouest, et qui vont apprendre à ouvrir leurs esprits dans l’espoir de vaincre un ennemi commun pour enfin vivre en paix. Un roman réussi. Un grand merci à l’autrice pour cette ouvrage grandiose.



Coté ouest :



La reine Sabran est une personne à la fois forte et fragile. Elle doit faire face à de nombreux complots, et une cour qui ne l’écoute pas vraiment, une cour qui lui met des contraintes dont elle n’a pas envie, bref au début elle se sent enfermée dans son rôle de reine. Elle est très fermée d’esprit mais elle finit par s’ouvrir suite à une épreuve très difficile qu’elle subit, ainsi qu’aux nombreuses catastrophes qui se passent dans son reinaume.



Arteloth Ru, ou comme on l’appelle, Loth est un ami proche de la reine Sabran, et tout comme elle, il est extrêmement fermé d’esprit. Jusqu’à ce qu’il voit la réalité en face lors de son périple dans le sud.



Eadaz ou plus communément appelé Ead est une femme forte qui au contraire de Sabran et de Loth est très ouverte et écoute ce que les autres ont à lui dire avant de se faire son avis. Grace à sa magie et au prieuré elle a plus de connaissances sur l’histoire et essaye de l’intégrer, petit à petit, dans l’esprit de la royauté.



Coté Est :



Tané est certainement le personnage que j’ai préféré suivre. C’est une jeune femme qui a un unique rêve et qui ne vit que pour ça. Elle rêve de devenir dragonnière, mais elle commet un acte généreux mais illégale, là où elle vit, et cela va malheureusement finir par lui coûter sa place. Mais sa dragonne n’en a que faire, elle trouve que se que Tané a accompli est juste et est prête à tout faire pour l’aider.



Niclais Roos, un alchimiste qui a été bannis des terres de l’ouest par Sabran, et vivant désormais dans l’est, est un personnage peureux, égoïste, et malheureux. Ayant perdu son amour, il s’est perdu lui aussi. Il est obsédé par sa quête de l’immortalité, dans l’espoir d’accomplir enfin quelque chose en tant que alchimiste, mais aussi pour continuer et rendre fier sont amour décédé. Il fini néanmoins, grâce à la mémoire de son amour perdu, par se rendre compte de son comportement et décide de changer et d’aider le royaume.



L’abysse :



Parlons un peu du grand méchant de cette histoire, à savoir, Le sans nom. Dans cette histoire, il y a des dragons. Mais il y a aussi des Wrym (des espèces de dragon pas gentil du tout) Le sans nom est le tout premier d’entre eux à avoir vu le jour. Et sa volonté est de contrôler le monde, et pour ça il est prêt à tout réduire en cendre.



Ce roman est vraiment incroyable, il a certes quelques petits défauts à mon goût mais il restera quand même dans mon esprit pour très, très longtemps. Les différents points de vue sont tous très intéressants et important pour le déroulement de l’histoire. J’ai beaucoup aimé avoir comme plusieurs petites aventures dans une seule et même histoire, où tous les personnages se retrouvent pour le grand final, mais je ne cache pas que cela m’a légèrement perturbé et déconcentré dans ma lecture. J’ai eu l’impression d’être couper à chaque fois que le chapitre suivant parlait d’un autre personnage. Mais ça ne m’a pas empêché de dévorer le livre.



Par contre, le gros point qui m’a déçu c’est le combat final. Le roman fait 958 pages et le combat final ne dure qu’une trentaine de pages. Alors on pourrait se dire que 30 pages c’est déjà beaucoup, et je suis sûre que les personnages ont trouvé ça très long, mais à la lecture, j’ai trouvé que ça allait trop vite par rapport à l’attente et l’impatiente qu’on endure pendant le reste du roman, et j’ai trouvé ça dommage. Le combat m’a plu dans son déroulement mais il est peut être un peu trop rapide pour la durée pendant lequel on l’attend.



Bref, n’ayez pas peur de la grosseur du roman, en vrai, ça se lit assez rapidement. Je pensais mettre au moins 2-3 semaines pour le lire et au final en 1 semaine c’était bouclé. Foncez acheter ce roman car ce serait vraiment dommage de passer à coté. Samantha Shannon nous a crée un univers fantastiquement enrichi et incroyable. Et j’ai vraiment hâte de découvrir d’autres romans de cette autrice…
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Le Prieuré de l'oranger

Enorme livre de fantasy ayant beaucoup fait parler de lui à sa sortie, j’ai profité d’un très long voyage en train pour m’y plonger histoire que sa lecture ne dure pas trop longtemps.

Je pense qu’il s’agissait d’une bonne chose parce que comme ça j’ai pu vivre d’un seul tenant les aventures de Ead, magicienne infiltrée à la cour du Reinaume d’Inys, Loth, noble envoyé en ambassade auprès du royaume draconique d’Yscalin, Niclays, scientifique en exil dans l’Est et Tané, qui rêve de devenir dragonnière.

Tous ces personnages sont très intéressants, et suivre leurs aventures a été un vrai plaisir, même s’il était parfois frustrant de voir des rencontres se rater d’aussi peu alors que quelques fois ça aurait pu faire accélérer une intrigue dans laquelle deux parties du monde qui vivaient jusque là en totale opposition vont se trouver obligées de coopérer pour empêcher le retour d’un danger qui pourrait détruire toute existence.



Je n’ai pas été gênée par la longueur du roman, ni par la résolution que certains ont trouvé un peu rapide (il faut dire qu’au bout de 900 pages, j’avais envie de la voir arriver quand même), mais j’ai du mal à voir pourquoi ce livre a été tant encensé.



Comme je le disais plus haut, les aventures des unes et des autres étaient intéressantes, on a vu du pays, et j’ai aimé cette remise en cause d’un ordre établi depuis tant d’années. Ce qui est pour le mieux parce que certains préceptes de la Vertu m’ont quand même pas mal gênée.

Toute l’intrigue pour découvrir qui cherche à tuer la reine Sabran IV est assez bien ficelée et trouve une explication logique.

Pas mal de personnages secondaires m’ont aussi beaucoup intéressés, mais il vaut mieux ne pas trop s’y attacher parce qu’ils tombent comme des mouches. Parmi eux, l’ambassadeur Chassar uq-Ispad a réussi a beaucoup m’intriguer et j’aurai beaucoup aimé en apprendre plus sur lui.

Et puis il y a le fait que le trône d’Inys passe de femme en femme, que celles-ci ne sont pas discriminées et qu’on en trouve à tous les postes, ce qui est très rafraichissant dans la fantasy où les stéréotypes ont parfois la vie longue.



Cependant, je n’ai pas trouvé l’ensemble très foufou sans vraiment réussir à mettre le doigt sur ce qui m’a déplu. Peut-être que j’ai trouvé ça un peu trop classique, avec des personnages intéressants mais rien qui ne bouleversera le monde de la fantasy, ou peut-être que j’attendais un peu plus de magie (et pourtant, j’aime aussi beaucoup tout ce qui tourne autour de la politique en règle générale) et que le Prieuré reste une entité un peu trop flou.

A l’arrivée ça en fait une lecture sympathique, qui brille surtout par sa représentativité, mais qui ne restera pas forcément bien longtemps dans ma mémoire.
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Le Prieuré de l'oranger

Je ne vais pas mentir j’ai bien senti la longueur du livre au début, il faut dire que j’avais aussi mes préférences au niveau des personnages (et d’un certain couple 😌) donc certains passages m’ont un peu ennuyés. Mais par contre je peux vous assurer que je comprends totalement l’engouement suscité par ce bouquin ! L’univers autour des royaumes et des dragons m’a complètement happé malgré ce que je pensais ! Je me suis laissée embarquée et j’ai adoré les personnages féminins et totalement badass comme l’ont été Ead, Tané et Sabran, venant de royaumes avec des convictions totalement différentes et pourtant se ressemblant dans bien des domaines. J’ai moins accroché pour Roos malgré le fait que son histoire m’ait touché.
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Le Prieuré de l'oranger

L’univers de ce roman est assez interessant et très complet. C’est vraiment un élément qui donne tout son charme à l’histoire, et selon moi ça en a besoin… Parce que si l’univers est très complet, les descriptions qui le porte, ainsi que l’histoire sont trop longues à mon gout. Et ça justifie probablement le fait que je n’ai vraiment pas aimé ce roman, voire que je l’ai détesté. Mais je pense que c’est à cause des réseaux sociaux qui n’ont de cesse de le porter aux nues.



L’histoire en effet ne m’a pas convaincue du tout. Je l’ai trouvé très brouillon et trop fouillis à mon gout. En effet, on suit le point de vue de plusieurs personnages en même temps, dans différents chapitres, ce qui tend à fragmenter la continuité du récit, et c’est dommage. Ainsi, j’ai été un peu perdue entre les personnages, les récits qui n’ont de cesse de changer sans arrêt. L’autrice est partie rapidement très loin, et malheureusement je n’y suis pas allée avec elle. Comme je l’ai dit, les actions s’enchaînent sans s’arrêter, jusqu’à la fin du roman, que j’ai longuement attendu…



Les personnages m’ont également laissée de marbre. Ils sont présentés tous d’un seul coup, avec tous les éléments qui les caractérise, puis on passe à un autre. Résultat : j’ai été totalement perdue, noyée dans ce flux intense et violent d’informations et de personnages. Ainsi, je n’ai vraiment pas eu le temps de m’attacher à chacun d’eux, puisque j’ai été bien en peine de les reconnaitre et les identifier les uns des autres. Alors si on ajoute à cela leurs relations qui plus on avance dans le roman, plus elles sont complexes et intriquées, ça a été compliqué…



La plume de l’autrice n’en est donc pas ressortie comme je l’avais espérée, puisqu’elle m’a perdue plus qu’autre chose dans son histoire. L’atmosphère qu’elle créée est vraiment adaptée aux différents éléments, mais également au rebondissement sexy révélations du récit. Néanmoins, je l’ai trouvée un peu trop lourde à de trop nombreux passages, ce qui a rendu ma lecture encore moins agréable. L’autrice aborde aussi , dans son monde Fantasy, des thèmes assez interessants, bien qu’ils auraient profité d’être un peu plus mis en valeur (mais je n’en dirai pas plus, si jamais vous avez envie de découvrir quand même cette histoire).



Une histoire Fantasy qui aurait pu me plaire, mais qui est tombée complètement à coté.
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Le Prieuré de l'oranger

un gros pavé bien lourd en main. J'ai eu du mal au début du livre. Pourquoi ? Trop d'informations, trop de personnages, on passe d'un personnage à l'autre par chapitre. Ça a fait un méli mélo tout ça. Mais bon je me suis accrochée autant vous dire que j'ai dévoré la dernière partie du livre. Et je regrette pas de m'être accrochée. J'ai beaucoup aimé le cadre posé par l'auteur et tous les rebondissements dans la 2ème moitié. Côté personnage: l'auteur ne dit pas tout sur eux dès le début et on a des surprises tout le long du livre.

Bref un livre pour ceux qui aiment les dragons et qui n'ont pas peur du nombre de pages 😉
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Le Prieuré de l'oranger

Je ferai cette critique en deux parties, une sans spoiler et l'autre avec spoiler.

Je commence par SANS SPOILER.

Eh bien... Quelle aventure ! J'ai d'abord été très sceptique au sujet de ce roman —  et j'avais de bonnes raisons, presque 1000 pages ! — , moi qui n'avais jamais lu de fantasy sérieusement, mais quelle bonne surprise ! Je ne sais par quoi commencer... l'écriture ? Absolument époustouflante, et d'ailleurs, bravo aux traducteurs qui ont dû souffrir et travailler dur. Les 987 pages en valent largement la peine. Nous sommes introduits à des personnages incroyables, bien que certains soient plus attachants que d'autres. Le World building est absolument incroyable et comparable à ce qu'on a connu avec Harry Potter, Star Wars, Game of Thrones et LOTR.

C'est à se demander comment l'autrice arrive à imaginer de telles choses, et on peut sentir toutes les recherches qui ont été faites pour écrire cette œuvre !

Une histoire d'amour pas omniprésente, mais tellement prenante que je n'arrivais pas à m'arrêter de lire.

Beaucoup de diversité, ça fait du bien !

Avant de passer aux spoilers, je vais conclure pour ceux qui veulent s'arrêter là. Lisez-le, n'ayez pas peur du pavé et foncez. Bien sûr, il y a des moments qu'on veut sauter pour savoir la suite, des histoires qui nous intéressent moins, mais chaque détail est important.

Je ne sais pas ce qui me retient de lui mettre 5 étoiles au lieu de 4 et demi, probablement parce que je n'ai pas encore lu assez de romans fantasy selon moi.

 

AVEC SPOILERS :

Quelle idée géniale de créer un monde avec un reinaume, quelle bouffée d'oxygène pour toutes ces femmes et jeunes filles qui rêvent de voir des femmes à la tête de peuples.



Cette histoire d'amour entre la reine Sabran et Ead me tenait éveillée la nuit, tellement je voulais voir leur évolution.



J'ai moins accroché avec Tané, même si elle devient badass vers la fin.



Niclays m'a touché, même s'il n'est pas digne de confiance selon moi.



Bonne lecture à tous ceux qui vont l'entamer, c'est une aventure qui en vaut la peine.
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Le Prieuré de l'oranger

Cette lecture est ma première dans la catégorie Fantaisie pour adulte et j’adore. Habituée aux histoires pour les rayons jeunesses qui sont moins détaillées, cette lecture en plus d’avoir un univers très détaillé est aussi centrée sur la politique. Ces détails dans tout l’univers, la politique, les personnages avec leurs sentiments m’a beaucoup plu. C’est aussi une de mes premières lectures où il y a un couple entre deux femmes et c’est important pour moi de lire plus de livres qui abordent ce genre de thématiques.
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Le Prieuré de l'oranger

On nous présente ce livre comme le nouveau Game of Thrones. Autant le dire, ce n'est pas le cas. Jamais je n'ai été autant déçue par un livre de fantasy épique, et n'ai autant hésité avant de le jeter. Je ne m'y suis toujours pas résolue d'ailleurs. Ou à finir son dernier quart.



J'aurais pu mieux apprécier ce livre s'y j'avais eu dix ans de moins. Mais il manque la dureté, cette petite touche dark que j'aime tant en fantasy. Oui, l'écriture n'est pas mauvaise. Oui, il arrive des trucs moches à un des personnages principaux. Mais dans le fond, pas de danger et une étrange impression de tourner en rond. Et puis cette invasion draconique qu'on nous promet, quand est-ce qu'elle qu'arrive ? Dans les 20 dernières pages me dit-on ? Ah non ! Là je crie au scandale. Que l'hiver vienne, qu'ils soient tous congelés sous trente mètres de glace et que j'en soit débarrassée.



Ça me rappelle Le Grand Pays d'Ange. Un roman avec un grand potentiel, classé sans suite, sans doute gâché par le manque de volonté des auteurs de se tenir à un plan et à une trame précise. Rappelez-vous, très chers auteurs : une série de fantasy, ce n'est pas que de l'exposition.

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Le Prieuré de l'oranger

Une belle brique en VO, dont j’ai beaucoup apprécié la lecture.



Au programme : une aventure de fantasy épique assez classique, avec des intrigues politiques, des dragons, des guerres,… C’est le genre de lectures que j’apprécie particulièrement en hiver, ça a un côté doudou de retrouver une fantasy classique, pleine d’élus et de défis à relever, de créatures fantastiques et de noms de fantasy absurdes. J’étais donc en terrain conquis. Et je n’ai pas été déçue : avec des personnages attachants et une plume agréable, le livre portait tous les éléments que je m’attendais à découvrir, et je plongeais donc dans l’univers des Berethnet et de leurs alliés et ennemis comme dans un bon bain chaud. Rien de bien novateur ou surprenant dans cette aventure, mais une lecture familière, où l’on tourne les pages avec délice. Si vous cherchez à sortir des sentiers battus, vous serez déçus, mais si vous cherchez une fantasy mignonne et confortable, qui reprend les codes des classiques du genre, n’hésitez pas.



A cela s’ajoute le fait que l’autrice a consciemment décidé de créer son monde de fantasy en y excluant sexisme et homophobie. On retrouve donc des personnages féminins et queers qui vivent dans un univers où ils ne sont pas oppressés. Bien sûr, d’autres tensions subsistent, mais l’absence de sexisme dans un bouquin à la forme si classique a renforcé pour moi ce côté doudou : des personnages féminins forts, qui n’ont pas à s’affirmer en dépit du sexisme ambiant, ça fait beaucoup de bien ! On lit un peu partout que le livre est « féministe » ou « engagé ». Je ne le qualifierais pas forcément de tel… inventer un monde où les personnages ne sont pas soumis au sexisme ou à l’homophobie, ça ne devrait pas être militant, juste léger ! Mais en tout cas, ça a renforcé ce côté doudou de ma lecture et j’en ressort charmée.
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Le Prieuré de l'oranger

Pour un premier roman il y a de quoi être admiratif devant l'écriture et l'imagination de l'autrice.



Ce lingot d'argent est une plongée dans un univers de fantaisie aux multiples aspects, légendes etc



On en ressort presque déçu que ça se finisse si vite. La lecture n'a rien de facile mais une fois plongé dans le texte on s'attache à certains personnages et on souhaite connaître la suite de leurs aventures qui restera malheureusement dans l'ombre.



C'est un récit que je recommande mais qui ne fera pas partie des meilleurs livres que j'ai pu lire. J'ai passé un excellent moment à découvrir l'univers de Samantha Shannon.



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Le Prieuré de l'oranger

"Une fantasy classique et c'est tout. "



J'ai vu des commentaires du même genre dans pas mal d'avis sur ce pavé de 992 pages.

L' épopée n'a donc pas toujours convaincu.

Évidement ça n'est pas tant le fait que certains n'aiment pas qui m'interroge que la raisons invoquée le plus souvent car NON, ça n'est pas une fantasy classique.



Vous allez me dire : qu'est-ce qui la rend différente alors ?



Les questions sociétales contemporaines que l'autrice y aborde .

-Par la représentation de la femme déjà et essentiellement d'ailleurs. Des protagonistes feminins fort comme Sabran, une reine à la tête d'un reinaume puissant, Ead une mage téméraire et chevaleresque ou Tané une dragonnière impétueuse. Des rôles héroïques donc, qui tranchent avec le schéma classique du chevalier venant au secours d'une fragile princesse.



-Par la question de la différence également, si la fantasy aborde facilement ce thème au travers de personnages de "races" distinctes : elfes, nains... c'est moins vrai pour ce qui est de la couleur de peau.



-Par le thème de la sexualité enfin, avec, en plus d'une histoire homosexuelle mise en avant, une utopie sous- jacente de ce thème tellement tabou dans notre société.



On pourrait même poussée jusqu'à la religion puisque les differentes croyances du monde créé par l'écrivaine s'opposent et se combattent à l'image de nos religions.



Alors elle parle de quoi cette fantasy engagée et pourquoi certains la trouvent trop classique ?



Il y a, à l'ouest deux royaumes divisé par leurs croyances et une maladie mortelle et tres contagieuse, à l'est un royaume qui vit en harmonie avec les dragons et au sud le prieuré de l'oranger qui se veut neutre.

Lorsque le Sans-nom resurgit dans les mémoires sous l'impulsion d'attaques de ses fidèles lieutenants, tout est bouleversé.



Une intrigue somme toute classique il est vrai mais au cœur d' un univers riche et ambitieux insufflé par une plume addictive.

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Le Prieuré de l'oranger

Je suis, mais totalement, subjuguée par ce que j'ai lu ! J'en attendais beaucoup, après tout ce que j'ai lu sur ce roman : et il a répondu à mes attentes !



Du début à la fin, j'ai été absorbé par l'histoire. J'ai eu un gros coup de coeur pour Ead et son histoire avec Sabran, puis pour Tané, qui 'a vraiment touché. Bien sûr, j'ai plus de facilité à m'identifier aux personnages féminins, et comme ils sont très importants dans cette histoire, ça aide !



Bon, j'avoue qu'il me serait difficile de résumer l'intrigue du roman : c'est tellement complexe, tellement foisonnant de détails, l'univers est si riche et diverse... mais en gros, il s'agit d'éradiquer une menace qui risque de bientôt resurgir de la terre... oui, c'est le plus simple résumé qui soit ! :D



Comme il y a beaucoup de personnages, on change très souvent de point de vue en fonction des chapitres. Et puis, comme chaque personnage important vit dans une partie différente de ce gigantesque monde, on en découvre plus sur les différentes cultures, et c'est aussi très intéressant d'avoir la vision et les préjugés d'un personnage sur la culture d'un autre. Après, j'avoue que certains changements de point de vue m'ont pas mal frustré, mais j'imagine que c'est fait exprès.



J'avoue quand même que la fin m'a laissé un arrière-goût acide (non, pas amer ! :D). Tout le long du roman, on nous parle du Sans-Nom, de son retour et de la menace qu'il représente. À la fin, il est vaincu ( ce n’est pas un spoil, parce que bon, si ce n'était pas le cas, il y aurait un tome 2) mais d'une façon que j'ai trouvé assez expéditive.  À l'image du "Winter is coming", la menace tarde à arriver XD



Mais à part ça, j'ai vraiment adoré. J'ai hâte de découvrir les autres livres de l'auteure, aussi : j'ai acheté Bone Season !





Et vous, avez-vous apprécié ce livre ?





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Le Prieuré de l'oranger

Tout d'abord, la couverture est splendide, les couleurs, le relief, la carte, tout est superbe.

Les premiers chapitres sont denses en terme d'informations et de personnages. Mais au fur et à mesure je me suis retrouvée en totale immersion.

J'ai aimé l'écriture, l'univers, la diversité des protagonistes.

Les mythes, légendes et croyances sont très développés, ce qui est très appréciable.

Ce roman met en scène dragons, magie, quête, complots politiques, et même une romance très agréable puisque très progressive dans le récit, et réaliste. Les rebondissements sont multiples, je ne me suis pas lassée un seul instant. Les personnages sont très attachants sauf peut être un pour ma part.



En BREF, j'ai passé un excellent moment, victime d'un véritable "page turner" je n'ai pas pu respecter à la lettre les objectifs de la lecture commune / Gros gros coup de ❤, que je vais certainement relire 1 jour
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Le Prieuré de l'oranger

Cette chronique va être exceptionnellement longue, et sans spoilers.

Ce livre a été un coup de coeur, et en même temps pas.



J'avais des attentes particulières, qui n'ont pas été comblées : et je ne peux décemment pas en tenir rigueur à l'ouvrage. Pour la simple et bonne raison que mes attentes étaient déraisonnables, illogiques, illusoires. Si j'ai pris ce livre, c'était pour les dragons (je sais, vous êtes vraiment tous surpris). Et parce que en un sens, pour moi qui dit dragon, dit Eragon, et qui dit Eragon, dit magie, puissance... et Alagaësia.



Sauf qu'il n'y a ni dragons à la sauce Eragon, ni Alagaësia, ni de magie comparable à celle que l'on observe et découvre sur les Terres d'Alagaësia avec l'Ancien Langage. On débarque dans un tout autre registre, un tout autre monde avec de nouveaux codes, de nouvelles cultures. Et, si j'en ai été satisfaite, j'en ai également été profondément déçue car je pensais y retrouver un peu de la magie, de l'essence, des dragonniers alagaësiens. Stupide, mais impactant car je n'ai pas cessé de comprarer, durant toute la première partie du livre, ce one-shot à cette grande saga, précieuse à mon coeur.



Un combat tout-à-fait déloyal, car si l'un se compose de 4 volumes (flirtant chacun avec le millier de pages), l'autre est un ... one-shot. Le développement est donc limité. La comparaison entre les deux est absolument malvenue. Mais, cette comparaison a tout de même eu du bon : la mise en lumière de ce qui me semble être le seul et unique défaut de ce bouquin : l'absence d'âme, d'identité.









Il faut bien comprendre que tout se déroule en un seul et unique volume, mais que nous suivons plusieurs personnages bien distincts, qui vont se dévoiler de la première jusqu'à la dernière page progressivement. Mais cette manière de procéder fait que le récit n'est pas porté par une seule et même voix (logique). Mais du coup... Il y a une sensation persistante de détachement, d'impossibilité de s'ancrer dans l'histoire.



Et cet effet est renforcé par le talent de Samantha à nous offrir des personnages bien construits et clairement dissociés des uns des autres. Ead ne va pas déteindre sur Sabran et inversement : chaque personnage possède sa propre personnalité, son propre tempérament & caractère. Ils resteront tous et toutes en cohérences avec ce qui nous a été présenté durant les premiers chapitres, qui servent de base au récit.



Mais donc, il y a une absence de caractère. Pour la simple et bonne raison qu'il a été partagé en plusieurs petits bouts, qui ont ensuite été disséminés à travers divers endroits du récit. Problème : le livre fait plus ou moins 1000 pages... et c'est tout.



Alors que certains et certaines doivent avoir des yeux ronds comme des soucoupes face à une telle épaisseur, ici... C'est juste clairement pas assez, en vérité. D'accord pour le one-shot, mais soyons honnête : il manque des pages, des chapitres. Ou Samantha a été trop gourmande et aurait du se limiter à 3 narratrices (ce qui aurait renforcé l'image (déjà très forte) des femmes du récit).









Maintenant, soyons une nouvelle fois très clair... Il s'agit, selon moi, de son seul & unique défaut. Et dans un livre aussi épais, un seul défaut (qui est plus que surmontable)... ça tient franchement du miracle. Le récit ne souffre pas de véritables longueurs, ni d'incohérences. La trame est limpide, les conflits multiples, les sursauts, les imprévus également : nombreuses sont les fois où j'ai été prise de court ! Certains passages sont inattendus au possible. Certains sont tellement violents que j'ai bien du poser mon livre et le rouvrir le lendemain, une fois le passage digéré, et les mains un peu moins crispées sur le papier...



C'est un ouvrage merveilleux, fabuleux... Il aurait pu être légendaire. Aussi légendaire que notre intrépide Ead, ou Sabran. Bon sang, si j'ai bien eu un coup de coeur pour deux personnages, ce sont bien elles ! Elles ne sont pas invincibles, et le récit lui-même s'attelle à nous, et à le leur rappeler. Le poids du pouvoir, des devoirs, des attentes d'un monde et d'une société au bord de l'explosion, des responsabilités... et du passé.



C'est un monde en pleine fusion qu'a créée Samantha Shannon. Et il est délicieux de le découvrir, de basculer dans la folie du Sans-Nom et la découverte de cette société secrète de mages. Et il est extrêmement douloureux de se dire que tout cela va prendre fin au bout de mille pages : car ce monde est beaucoup trop riches pour s'arrêter à ça.



Il y a tellement de légendes, de possibilités,... qui n'ont pu être développées ! Et ces places qui reviennent de droit aux femmes. Ce pays dont il reste tant à découvrir. Ces cultures bouillonnantes. Cet effondrement de l'histoire. Non, je refuse. 1 000 pages à peine, ce n'est pas assez, ce n'est pas suffisant. Pas pour une histoire, pas pour un monde tel que celui-ci. Car le Prieuré de l'Oranger, ce n'est pas qu'une quête et une guerre qui s'annonce contre le Sans-Nom, c'est la rencontre d'une foule de personnages incroyables, d'un monde d'une densité phénoménale, et d'une magie qui reste encore à embrasser...



Je ne dirais rien de plus, désormais, c'est à vous de découvrir ce qui se cache sous les mots.
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Le Prieuré de l'oranger

Et bah voilà, je me suis (re)-lancé et j'ai enfin lu Le prieuré de l'oranger de Samantha Shannon ! Cela commençait à faire longtemps qu'il était dans ma bibliothèque et je ne trouvais pas la motivation de me plonger dans ce gros pavé. Je l'avais commencé et avais abandonné au bout de 200 pages (enfin, d'abord c'était une pause pendant les vacances et puis je n'ai jamais repris). Bref, je m'y suis remis, et j'ai finalement bien aimé !



Ca n’a pas été un coup de cœur mais j’ai trouvé le tout plaisant, avec des personnages qui globalement m’ont plu et une histoire prenante. Aussi, l’univers créé est très intéressant. J’ai quelques bémols car j’ai trouvé le rythme assez inégal, avec des passages un peu à vide qui ne m’ont pas passionné et d’autres moments qui m’ont semblé un peu trop expédiés (genre la fin). Aussi, un peu plus de nuance dans les personnages ne m’aurait pas forcément déplu.



Enfin voilà, j’ai quand même bien aimé ma lecture, et je suis content de m’y être remis.
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Le Prieuré de l'oranger

Quand c'est bon, c'est bon, même plus que ça. La frustration, c'est que lire après une saga pareille! J'ai mis quelques pages pour rentrer dans le livre, mais après, je l'ai dévoré. C'est très bien écrit et les histoires se mêlent et s'entremêlent de manière élégante. Les personnages principaux sont tant des hommes que des femmes qui ont chacune et chacun de l'épaisseur et de la personnalité. Une excellente lecture.
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Le Prieuré de l'oranger

À mon tour de lire cette brique ! Ma note en témoigne, mais j'ai beaucoup aimé cette lecture, même si elle n'est pas parfaite, que le format est un peu particulier.

La première chose que je me dis à propos de ce roman, c'est que ça représente le genre de fantasy que j'aimerais plus lire. Une fantasy plus "moderne" dans ses représentations, tout en gardant certains codes très classiques du genre. Car, non, nous n'avons pas affaire à un livre qui se veut révolutionnaire à propos de l'identité de la fantasy ou qui détonne d'originalité. Pourtant, Le Prieuré de l'Oranger parvient à déjouer habilement de nombreux stéréotypes qui sont parfois si ancrés qu'on ne s'en rend même pas compte. J'ai beaucoup vu à propos de ce livre qu'il était féministe, qu'il était exclusivement féminin… non. Enfin, oui, il est féministe. Mais il y a 4 narrateurs et deux sont des hommes. En revanche, ces deux hommes ont des rôles bien mineurs vis-à-vis de leurs homologues féminines et c'est là que commence le changement.

Le changement se poursuit dans le format : c'est un one-shot. Il existe évidemment des bouquins de fantasy en un seul tome, mais se sont globalement des récits réduits en terme d'ambition ou de world-building. Là, Le Prieuré de l'Oranger contient en un seul volume la puissance d'une trilogie : personnages qui évoluent de manière significative, montée en puissance de l'épique, des enjeux à grande échelle, présentation et mise en confrontation de différents pays… A mes yeux, ce livre méritait peut-être d'être divisé, car il est du coup pas mal dense. C'est un choix de n'avoir fait qu'un tome et je le comprends. On a ainsi évité de nombreuses longueurs inutiles, des discussions sans grand intérêt, des descriptions à rallonge… L'efficacité du scénario est indéniable. Mais j'avoue que deux semaines et demie pour lire ce bouquin, ça m'a fait mal !

Pour revenir à l'intérêt du Prieuré en tant qu'œuvre annonciatrice de fantasy moins sexiste, moins euro-centré, moins hétéro-centré, je dirais que sa force continue dans la représentation. Oui, on a des personnages qui ne sont pas blancs ou hétéro en fantasy. Mais c'est souvent présenté comme un "exotisme", "une divergence" vis-à-vis des autres personnages. Là, ce sont ce sont ces figures ""déviantes"" qui sont au cœur du récit. Ce sont les narrateurs. Et l'avantage, c'est qu'on perd donc cet effet "exotique" ou "surprenant" pour être dans la normalité. Car, aux yeux de ces personnages, leur identité, leur réalité, est la leur et pas celle d'une culture dominante.

Évidemment, les personnages seront marginalisés à un moment ou à un autre à cause d'une part de leur identité, que ce soit leur origine ethnique, leur orientation sexuelle ou leur rôle dans la société (voire les 2 ou les 3 !). Toujours dans la déconstruction des stéréotypes fantasy (et de notre monde), S. Shannon aborde avec brio la déformation et l'appropriation des légendes et du passé par certaines figures du présent afin de se donner légitimité et pouvoir. C'était habilement fait, relié de près à la religion et à la culture et on ne peut évidemment s'empêcher de faire les parallèles avec notre monde. C'est ça que j'aime en fantasy, pouvoir dénoncer des torts, des travers, des hontes d'aujourd'hui grâce à un monde imaginé, des cultures inventées (mais très souvent inspirées de l'histoire de notre terre).

Un autre point fort du Prieuré, c'est que les femmes de l'histoire n'ont pas nécessairement besoin de porter des pantalons ou de refuser des mariages arrangés afin de crier haut et fort leur souhait d'indépendance et de pouvoir au sein de la société. L'engagement féministe se sent à travers les réflexions sur l'héritage (quid d'une fille cadette qui ne peut hériter d'un domaine, en dépit de ses compétences plus aiguisées de celles de son frère), sur le passé déformé (appropriation d'un personnage historique d'une culture par une autre culture, déformant au passage le rôle de ce personnage féminin au sein des deux pays), sur le pouvoir détenu par les femmes fortes du monde du Prieuré (le reinaume d'Inys, la Prieure, la Donmata…). Les antagonistes sont aussi des femmes, pour mettre en avant leur complexité, leur être torturé (car oui il n'y a pas que les hommes). Bref, j'étais la 1ère à froncer les sourcils d'un air dubitatif en lisant combien de roman était novateur et féministe et il y avait des femmes, des femmes, des femmes… Mais un monde que de femmes n'est pas un monde féministe. (Et oui il y a des hommes dans le Prieuré et, non, ils ne sont pas creux, bien au contraire).

Tant que je suis aux personnages… je crois que mon préféré est Ead. Il faut dire que c'est le personnage qui a le plus de PDV parmi les narrateurs, mais j'ai tant aimé son personnage que les autres semblaient un peu pâlots à côté (Tané est super aussi, encore plus torturée). Elle a tout pour remplir la case un peu clichée de la meuf "badass" mais jamais il m'est venu ce mot à la tête pour la définir. Et je pense que c'est très positif. Car ça veut dire qu'Ead est capable d'une certaine duplicité, de glisser d'un rôle à l'autre pour remplir ses objectifs, qu'elle est plus complexe qu'une femme automatiquement catégorisée de "badass". Ead est entourée de mystères, elle est observatrice et discrète, mais aussi efficace et déterminée. Elle peut être passionnée ou réservée, patiente ou brûlante d'en finir… Tané a elle aussi de jolies surprises en poche. Elle a la hargne, si persévérante qu'elle en est butée, elle est assez impulsive et instinctive… Et tellement loin d'être parfaite, avec de vraies erreurs dans son parcours, de véritables défauts qui la ralentissent… Loth et Niclays, les 2 narrateurs masculins, ont moins de place dans le récit, des rôles mineurs, mais leur existence est essentielle pour comprendre l'histoire en profondeur. J'aurais aimé voir un peu plus Loth, je reconnais, mais j'ai adoré les questionnements que l'autrice a abordés par son biais. Arteloth va voir ses croyances complètement remises en question, sa foi bousculée, voire opprimée. J'ai beaucoup apprécié les réflexions prudentes, mais réalistes, qui secouent ce personnage et les changements (ou pas) qu'ils vont avoir sur sa vie, sa vision du monde… Quant à Niclays… le moins "bon" des narrateurs, avec son égoïsme, sa rancune, son amertume, son deuil… La fin m'a semblé assez clémente avec lui, malgré ses erreurs, et ce n'était peut-être pas plus mal. Ce personnage avait son lot de casseroles à apporter, de souvenirs à déterrer, d'exigences à accepter… il n'a pas été mis de côté malgré sa moindre importance et la complexité de son personnage m'a bien plu.

Il y a évidemment des personnages secondaires très intéressants et notables (Sabran en tête pour moi), eux aussi loin d'être lisses ou gentillets. Chapeau bas de nouveau à l'autrice pour le travail effectué sur ses personnages secondaires pour les rendre captivants malgré leur rôle absent de la narration.

Cette chronique commence à être très longue, alors j'aimerais éviter de blablater pendant des heures, mais le world-building est à relever : il s'appuie beeeaucoup sur les cultures de notre terre et j'aurais peut-être aimé que ce soit moins flagrant. Il n'en reste pas moins captivant ! Côté bestiaire, je regrette juste les descriptions qui manquent un peu concernant les cousins des dragons, car j'avais du mal à me les représenter de temps à autre. La magie est assez mineure, mais pas inexistante. Elle relève un peu du mythe, beaucoup de la création et de l'équilibre de l'univers. Elle n'est pas ultra originale, mais elle fait son job. Il y a des facilités scénaristiques à relever, les personnages s'en sortent parfois plutôt bien malgré leur situation, ça manque parfois de réalisme ou d'obstacles, mais bon, il s'agit aussi d'un one-shot, il ne faut pas oublier !

Point final sur l'écriture. Tout le long, je me suis dit que l'équilibre en dialogues, descriptions, actions, réflexions, était calé parfaitement à mes goûts de lectrice. Mais aussi à mes goûts d'écrivaine : je crois que le style de Shannon, avec ses descriptions fraîches, immersives, assez courtes pour en dire largement assez, est un style que j'adorerais avoir en tête pour écrire mes prochains bouquins de fantasy. Elle est un peu devenue mon writing-goal, j'ai adoré sa façon de présenter son univers sans qu'on soit ennuyé ou assommé d'infos de world-building inutiles. Les dialogues ne sont pas à foison, mais on les apprécie, ils sont pertinents et pas excessivement longs. L'action ne joue pas sur le trop épique, j'apprécie le parti pris de se concentrer sur un ou plusieurs personnages pour décrire une bataille plutôt que de la décrire dans son ensemble.

En définitive, c'était une bonne lecture avec de jolies représentations. J'aimerais en lire plus des comme ça !


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