Nos leçons partaient généralement d'une histoire de Bouddha et se terminaient sur un verset en sanscrit que nous devions apprendre par cœur pour les examens de fin d'année. J'ai passé la majeure partie de ces cours à révasser, et parfois mes rêves portaient sur les leçons elles-mêmes. Les images d'un prince rebelle qui cherche la réponse aux souffrances de la vie, d'un sage errant qui enseigne de ville en ville m'ont intrigué. Avec le temps, elles sont devenues ma seule raison d'aller au catéchisme bouddhique.
Notre désir de vie nous fait craindre la mort.
Il nous fait chercher à accomplir toujours plus de choses.
Il nous attriste à l'idée de quittter des êtres chers.
Mon père dit que le palais contient tout ce qu'il y a de mieux au monde.
Mais cette sensation de vide, est-ce à cela que ma vie est censée se résumer ?
Nous ne pouvons rien contre la souffrance humaine. C’est un phénomène naturel. Nous n’avons pas notre mot à dire.
Cependant nous pouvons changer la manière dont nous la percevons. Cela nous permet de mieux la comprendre.
Notre première peine est le manque… quand on nous refuse ce que l’on veut. Quand on nous enlève quelque chose. Alors, au lieu d’en vouloir toujours plus, nous devons apprendre à désirer moins. ( p. 121)
Et rappelez-vous, vous devez vivre comme des abeilles qui recueillent le nectar, puis s'envolent sans blesser la fleur.
Quelle aurait été ma vie si je n’avais jamais quitté ce palais ? Après toutes ces années je revenais toujours à cette question. Et la réponse était toujours la même : mieux vaut vivre un seul jour en cherchant à comprendre le monde, que de ne jamais le voir du tout
J'ai encouragé les moines qui avaient bien compris l'enseignement à partir pour la ville de leur choix. Ils devaient montrer à d'autres le chemin de la fin des souffrances. Et ordonner ceux qu'ils jugeraient dignes. Ils devaient mener une vie vertueuse, sans mauvaise pensées et à l'abri des désirs du monde.
–Dites-moi, Maître, les femmes, peuvent-elles, atteindre l’éveil ?
–Oui, Ananda.
–Les femmes sont-elles capables de mettre fin à leur existence cyclique?
–Certainement.
–Alors, si le moyen de mettre fin à la souffrance est le même pour les hommes et pour les femmes, ne devraient-elles pas avoir droit à l’ordination?
(P. 270)
Le vrai trésor est le temps. Il vous lave de l’appât du gain. C’est la première étape de la purification de votre esprit.
Si tous les êtres connaissaient le bonheur que procure le partage, ils partageraient jusqu’à leur dernier repas.
(Page 185).