— Vous êtes beaucoup trop sûr de vous, Monsieur.
— Parce que je suis certain d’avoir raison. Un comte ne se trompe jamais, sachez-le.
— Voyons, l’erreur est humaine. Mais j’oubliais, un noble n’est pas tout à fait un mortel ordinaire, en effet. Et de surcroît, vous êtes né homme : cela vous rend déjà bien meilleur que moi.
— Vous avez une très haute estime de moi. J’approuve.
— Vous ne devriez pas vous croire sur un piédestal, Monsieur. La chute pourrait s’avérer rude.
— Vous sembliez passionné par votre échange avec mademoiselle de Sept-Vans.
— Gabrielle ? Elle est plus intelligente qu’elle n’y paraît. Sa conversation indique qu’elle est bien éduquée et qu’elle a de la culture. Je crois que son air niais vient de sa blondeur et de la façon dont elle se vêt. Un peu comme votre sœur.
— Vous vous trompez, Monsieur : Louise est exactement ce qu’elle semble être.
« Le comte n’avait rien perçu de cet échange pourtant fort intéressant, preuve, s’il en fallait, qu’il n’était qu’un médiocre enquêteur. »
Il n’empêche que j’ai permis l’identification d’un des conspirateurs contre Sa Majesté, rétorqua la jeune fille. Et qui va en tirer tous les lauriers ? Pas moi, bien évidemment, mais encore un homme, parce que je ne peux pas agir à ma guise sans qu’un gentilhomme bien intentionné me reproche de vouloir mener ma vie comme je l’entends.
— Madame de Sept-Vans a eu une attaque.
— Juste Ciel ! Comment se porte-t-elle ?
— Mal, je dirais. Elle est morte.
- Vous ne pourrez me maîtriser. Je ne suis pas un cheval et encore moins une parfaite jeune fille prête à rentrer dans un moule.
─ Je n’ai jamais eu l’intention de vous dompter. Seulement de vous empêcher de commettre une folie.
Madame de Sept-Vans avait été empoisonnée et, avec les capacités de réflexion de dindon du mousquetaire, le meurtrier risquait bien de jouir de sa tranquillité pendant encore longtemps.
Je ne prétends pas que c’est inutile, je dis que je ne comprends pas pourquoi c’est nécessaire.