Quel était le secret du grand amour? Du sexe, certainement; de la romance, idéalement; de la stabilité domestique, probablement. Quoi d'autre? Elle haussa les épaules. En tous cas, elle, elle ne l'avait pas trouvé.
C'était une petite maison de brique jaune sale, enserrée dans un alignement de constructions identiques, de la fin de l'époque victorienne d'après Lloyd. Devant la maison, derrière une clôture en fer forgé, un jardin étriqué avait été abandonné aux mauvaises herbes. Sur le toit d'ardoise, un fouillis de cheminées et d'antennes de télévision se profilait dans la lueur d'un crépuscule aux couleurs menaçantes.
- Très pittoresque, commenta Lloyd en adressant un sourire d'encouragement à Betsy.
Devant la porte d'entrée, un amoncellement de sacs-poubelle noirs attendait le jour de ramassage des ordures ménagères.
- Du pur Dickens !
- Je ne t'aurais pas donné les clés, par hasard ?
Betsy secoua la tête. Une pluie fine se mit à tomber.
- Je voulais juste m'en assurer, fit Lloyd avant de fouiller, une à une, toutes les poches de son sac de voyage.
La voiture qui les avait accueillis à l'aéroport leur avait aussi apporté les clés dans une enveloppe cachetée. Lloyd savait qu'il les avait mises en lieu sûr, mais quel lieu sûr ? Il commença à vider le contenu de son sac sur le pilier qui soutenait un portail déglingué, déballant portefeuille et cartes de crédit sous le regard d'acier de Betsy.
- Et dans ton imperméable ?
- Tu sais bien que je ne mets jamais rien dans mes poches.
En fait, c'était Betsy qui lui avait apprit que cela cassait la ligne des vêtements, et Lloyd essayait de se corriger de cette habitude.
Mais elle avait vu juste, comme toujours. Lloyd empoigna les valises et gravit les quelques marches du perron. La porte d'entrée donnait sur un petit hall avec deux autres portes. Celle de gauche était la leur et permettait d'accéder à un escalier assez raide conduisant au premier étage.
- Oh ! Seigneur ! s'écria Betsy avec un mouvement de recul devant la couleur criarde de l'escalier.
Au sommet, après un palier étroit, se trouvait la cuisine, une pièce exiguë et encombrée, peinte en jaune jonquille ; un sycomore pressait son feuillage contre la haute fenêtre. Quelques marches supplémentaires menaient à un couloir avec trois autres portes. Betsy ouvrit la première avec précaution. La pièce était sombre, les volets empêchant la lumière du jour d'y pénétrer. Lloyd ne put distinguer qu'un grand lit de cuivre qui semblait occuper tout l'espace. Son enthousiasme tomba. Il entendait déjà Betsy pestant contre l'absence de rangements.
Les hommes !
La cervelle entre les jambes, un ego gros comme une montgolfière. On leur dit non, et ils vous traitent d'allumeuse. Typique.
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- Plus vieux que moi !
Freya se livra à un rapide calcul mental. Il devait avoir huit ans de moins qu'elle, au bas mot. A une époque, elle avait éconduit les garçons de cet âge comme de jeunes morveux impertinents. A présent, elle se demandait pourquoi elle n'en avait pas profité, quand il était temps.
Jamais il ne l’avait vue aussi nerveuse. Il n’aurait su dire si c’était à cause de sa famille ou de lui. Il jugeait, certes, un peu étrange de se retrouver avec elle dans cette chambre. Le très grand lit semblait être une invite, ce qui poussait Freya à se retirer sur des hauteurs glaciales tandis que lui-même tentait des blagues idiotes. Pourtant, c’était bien elle qui cherchait désespérément un petit ami, et il ne demandait qu’à jouer ce rôle. Ce pourrait être amusant.
Cette lecture va vous marquer, va vous emmener dans la vraie vie, dans la description d'une belle amitié et d'un bel amour tendre et respectueux. Ce n'était pas du tout gagné d'avance, car Jack, séducteur, tombe facilement amoureux et couche avec toutes les femmes qu'il rencontre sans se poser de questions pour les conséquences sur son amitié avec Freya.
Les hommes sont paresseux : ils s'emparent de ce qui leur passe sous le nez.
Raison pour laquelle ils filent tous avec leur secrétaire.
On croit que c'est parce que les secrétaires sont jeunes, belles et obséquieuses, mais en réalité c'est parce qu'elles sont là.
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Leur amitié est souvent très ambiguë car la tendresse existe aussi dans cette relation entre deux personnes.