La soif de l'essentiel - Qui na pas rêvé dune vie meilleure ?
Que d'horreurs et de laideurs en ce monde, mais que de beautés aussi ! une seule rose parmi un tas de fumier, un seul fou rire au cœur de nos misères, un seul sourire de l'être aimé au milieu de nos labeurs suffisent à embaumer et illuminer l'espace et le ciel.
Si nous gardons souvent les traces de nos blessures, nous portons aussi en nous la marque indélébile de ce qui a dilaté notre cœur.
Il ne s'agit pas d'affirmer que nous ne devons rien posséder. L'avoir est nécessaire à l'être humain. Et faire fructifier la richesse est même un bien lorsqu'elle est mise au service du bien. Nous pouvons posséder peu et être très attaché à ce que nous possédons, ou au contraire être riche mais détaché de nos richesses.
En un certain sens, même faire la vaisselle ou sortir les poubelles peuvent être des actes spirituels si on les faits avec la conscience qu'ils consistent, à notre niveau, à mettre de l'ordre et de la beauté dans le monde.
L Idéal se conjugue au futur tandis que l essentiel ne peut se conjuguer qu' au présent.
C'est parce que notre âme a soif d'absolu que rien de relatif ne peut la combler. Au lieu de prendre conscience de cette impasse, l'homme croit s'être trompé d'objet ou de personne et projette alors ses désirs sur un nouvel objet, " recherchant des choses absentes le secours qu'il n'obtient pas des présentes ". ( p 64 )
Malgré toutes les difficultés que nous pouvons
traverser, une simple rose au milieu d’un tas
de fumier suffit à justifier notre existence pour
l’éternité, à ne pas nous faire regretter notre
naissance. Nous ne sommes pas appelés à demeurer
dans ce monde de matière, mais bien appelés à le
traverser et à le transfigurer.
Assumer nos failles et nos échecs avec un regard de compassion permet d’ouvrir de nouvelles perspectives. Transfigurer sa vie commence par l’acceptation de soi-même.
La vie exige de nous bien davantage. Parce qu’elle veut nous voir grandir, elle nous invite à percer des ouvertures pour rencontrer l’inconnu et l’incertain. C’est pourquoi nos enfants ne pourront rester entre les murs que nous avons construits, même si nous les persuadons que cette prison est un paradis.