De cette journée fracturée, ils portaient les cicatrices sur leur peau et sur leur âme, et Iris voyait maintenant plus de choses qu’auparavant. Elle voyait la lumière, mais elle voyait aussi les ombres.
Même dans le silence, je vous souhaite de rencontrer les mots que vous avez besoin de partager.
Avez-vous parfois le sentiment de porter une armure, jour après jour? Que lorsque les gens vous regardent, ils ne voient que l’acier brilliant dans lequel vous avez pris soin de vous enfermer ? Ils voient ce qu’ils veulent voir en vous - le reflet déformé de leur propre visage, ou une partie du ciel, ou une ombre portée entre deux bâtiments. Ils voient toutes les fois où vous avez commis une erreur, toutes les fois où vous avez échoué, toutes les fois où vous les avez blessés ou déçus. Comme si vous ne deviez jamais être autre chose à leurs yeux.
Comment change-t- on cela? Comment peut-on s’approprier sa vie et de ne plus se sentir coupable ?
Mais à présent, assise dans une tranchée, anxieuse, tandis qu’elle avait faim et froid, elle se souvint… et sa lettre lui fit l’effet d’une étreinte.
Elle avait vu la fragilité de la vie. On pouvait se réveiller au lever du soleil et mourir au soleil couchant. Elle avait couru à travers la fumée, le feu et la souffrance, avec Roman, main dans la main. Ils avaient tous deux senti le goût de la Mort, il l’avait frôlé.
Parfois, j’ai peur d’aimer les autres. Tous ceux auxquels je tiens finissent par me quitter, à cause de la mort, de la guerre, ou simplement parce qu’ils ne veulent pas de moi. Ils vont la où je ne peux pas aller, dans des lieux que je ne peux atteindre.
Vous apprendrez à vivre à nouveau en dehors de cette souffrance, si impossible que cela puisse paraître. D’autres qui partagent votre douleur vous aideront aussi à guérir. Parce que vous n’êtes pas seule. Ni dans votre peur, ni dans votre chagrin, ni dans vos espoirs, ni dans vos rêves. Vous n’êtes pas seule.
Parfois, j'ai peur d'aimer les autres.
Tous ceux auxquels je tiens finissent par me quitter, à cause de la mort, de la guerre, ou simplement parce qu'ils ne veulent pas de moi. Ils vont là où je ne peux pas aller, dans des lieux que je ne peux atteindre.
En attendant, j’espère que vous trouverez vos marques, où que vous soyez. Même dans le silence, je vous souhaite de rencontrer les mots que vous avez besoin de partager.
Penses-tu que nous pourrions vivre dans un monde fait uniquement de mort, de douleur et de horreur ? De deuil et de tourments ? Ce n’est pas un crime d’être heureux, même quand la situation paraît désespérée. Iris… regarde-moi. Tu mérites tout le bonheur du monde.