Session de Questions/Réponses entre Raymond E. Feist et ses fans à l'ICON 2016
Un soldat doit garder la tête froide tout le temps s'il ne veut pas la perdre.
Personne ne peut enseigner l’écriture. On peut aider quelqu’un à apprendre, il ne faut pas confondre les deux. Le truc à propos de l’écriture c’est la pratique, donc écrire beaucoup et ne pas stresser si le premier coup n’est pas parfait. Si vous voulez jouer du piano, vous travaillez. Si vous voulez bien jouer du piano, vous travaillez beaucoup. Et si vous voulez jouer du piano au Carnegie Hall, vous travaillez énormément pendant des années. Pour l’écriture, c’est pareil.
(Elbakin.net, 25 août 2013)
Lyam ferait un bon roi, mais Arutha ferait un grand roi. Les hommes accepteraient de suivre Lyam dans la mort, mais le cadet saurait user de sa ruse pour les garder en vie.
" Ma dame, voici Toram. Son oncle était le cousin d'un homme qui a épousé une femme qui était la sœur de la femme qui a épousé le neveu de mon père. Il est mon cousin, et digne d'entrer au service des Acoma.
(...) l'homme sage dresse ses plans prudemment. Les meilleurs pièges sont ceux que l'on tisse subtilement, et dont on ne soupçonne l'existence que lorsqu'ils se referment.
Elle aperçut soudain leur gros chat gris en train de faire sa toilette sur les marches de l'escalier. Philipp l'avait baptisé Hemingway, mais tout le monde l'appelait Ernie. Se sentant persécutée, Gloria se dirigea vers lui, l'attrapa par la peau du cou et le déposa au-dehors.
- Et toi aussi ! jeta-t-elle en refermant la porte.
En vétéran rompu aux éruptions domestiques, Ernie réagit avec une dignité qui était l'apanage des ambassadeurs britanniques, des évêques de l'Eglise épiscopale et des chats. Il examina le porche, opta pour une place au soleil, tourna deux fois sur lui-même et s'installa pour une sieste.
Une minuscule partie d'elle-même observait ce qui se passait et s'efforçait de chasser la folie qui s'était emparée d'elle, et cette partie isolée était la seule trace de logique dans un univers voué à la démence, car tout était devenu féerique autour d'elle.
La grange paraissait floue, comme vue à travers une vitre humide, et la lumière du ciel était électrique, d'un bleu incandescent qui vibrait d'une énergie invisible et néanmoins présente. Les arbres bruissant dans le vent parlaient un langage incroyablement ancien. Même la boue sous ses pieds semblait digne d'amour, tapis chaud et humide, idéal pour la danse.
Le prêtre frappa le gong de son maillet de bronze.
Le son se réverbéra sous les dômes cintrés du temple, orné de splendides bas-reliefs aux couleurs vives. La note solitaire résonna entre les murs, s'affaiblissant jusqu'à ne plus devenir que le souvenir d'une tonalité, le fantôme d'un son.
Les désirs d'un enfant volent au gré du vent.
Et ce que rêve un enfant, il le rêve longtemps.
Le gong sonna une nouvelle fois... Le cinquième coup. Mara jeta un regard furtif vers l’autel placé sur l’estrade d’honneur. Encadrés par les arches ciselées, six prêtres et prêtresses s’agenouillaient devant la statue de Lashima, dont le visage restait voilé pendant l’initiation. Les fenêtres en ogive percées au sommet des dômes laissaient passer les premiers feux de l’aube, dont la lueur pâle progressait dans le temple obscur tels des doigts hésitants. Les rayons du soleil levant semblaient caresser la déesse, adoucissant la lumière des cierges qui l’entouraient comme des joyaux étincelants. Comme la Dame semblait amicale dans la clarté du matin, songeait Mara. La Dame de la Sagesse regardait vers le sol, un demi-sourire dessiné sur ses lèvres ciselées, comme si elle aimait et protégeait tous ceux qui lui étaient confiés, et leur offrait la paix intérieure. Mara pria pour que ce soit vrai. Le seul prêtre qui n’était pas à genoux fit à nouveau retentir le gong. Un rayon du soleil étincela soudain sur le métal, et une merveilleuse explosion de reflets d’or joua sur les tentures sombres qui voilaient l’entrée du sanctuaire.