C'était le dernier jour de classe avant les grandes vacances. Letemps était beau et chaud. Dans la cour, le seul arbre de tout lequartier, un tilleul
rabougri et chétif bourdonnait d'insectes.Marco, un garçon de neuf ans aux yeux vifs, avec des cheveux très bruns et une mèche toujours en l'air, releva la tête pour regarder par la fenêtre. Dans la belle lumière d'été, le feuillage du chétif tilleul était devenu magnifique. Ce vert tendre lui fit penser à une grande prairie en pente, couverte de fleurs, où il pourrait faire des cabrioles, en hurlant de plaisir comme un jeune chien libéré de sa chaîne. Mais, presque aussitôt, son visage eut une petite moue triste.— Cette année encore, se dit-il, il n'y aura pas de vacances pour moi... à cause de mon petit frère Philippe.
sitôt la tente montée, bisteque s,occupa du repas.
- tous a table, lança t il bientôt..ce qui était une façon de parler puisque il n'y avait ni table ni chaises.
No me ha dejado (elle ne m’a pas abandonné)
Cette phrase, c’est la devise de Séville, celle que lui donna le grand roi Alfonso le Sage six siècles plus tôt et qu’on retrouve gravée au fronton de toutes les vieilles maisons, enchâssée dans toutes les grilles des portes.
Dès le départ, Rodolfi déclencha les hostilités en donnant à ses hommes la consigne de le suivre dans une échappée de longue haleine et de freiner ensuite le peloton pour lui permettre, à lui, de foncer vers le but et d'arriver en vainqueur aux Sables-d'Olonne. Le coup réussit... et même si bien que non seulement l'Italien remporta l'étape mais qu'il revêtit le maillot jaune.
Hélas! en jouant le rôle de « gregario », Aubanel, lui, ne put tirer son épingle du jeu. Impuissant à contenir une attaque du peloton, après avoir laissé Rodolfi voler seul en avant, il se laissa déborder par le gros de la troupe et même lâcher dans les derniers kilomètres, pour se classer quarante-deuxième avec quatre minutes de retard sur son leader.
Les loulous de Poméranie sont plus réputés pour leur vue perçante, leur ouïe extraordinaire fine, que pour leur flair. Tic-Tac retrouva cependant l'odeur des deux individus sur les rochers.
« Regarde! dit Pilou, il suit la direction prise par les fuyards dans la nuit. »
Tic-Tac parcourut ainsi plusieurs centaines de mètres sur le plateau du cap où poussait une herbe rase et sèche. Puis, il s'engagea sur un sentier sablonneux, en forte pente, à l'opposé du village. Plusieurs fois, il s'arrêta, comme s'il perdait la piste. Puis, la truffe au ras du sol, il repartit sur le terrain de plus en plus sablonneux.
Le Tondu, lui, n'en revenait pas de sa perruque. Pour la première fois, il avait des cheveux. Il ne cessait de se regarder avec complaisance devant la petite glace que Mme Rabut nous avait prêté pour notre toilette.
"Admirez! je ne suis plus Charles le Chauve à présent,je ressemble à Jeanne d'Arc."
C'est tout simplement merveilleux ! s'exclame Colette, les larmes aux yeux. Quel extrordinaire hasard, Rudi ! Mon père, autrefois, a sauvé votre père... et, aujourd'hui, c'est vous qui sauvez le mien.
A deux cents mètres du point de chute, j’ai trouvé, sur la route, une chaussure jaune qui avait dû passer et repasser sous des roues de voitures car elle était toute déformée, mais qui était presque neuve. A l’intérieur, parfaitement lisibles, la marque Fedor et la pointure, un 45, ce qui correspond à un grand pied… Et mieux que ça, encore. A moins d’un mètre de la godasse, j’ai relevé plusieurs traces de sang.
Eh! bien, arrivera ce qui arrivera. Il ne sera pas dit qu'à cause de moi personne ne verra la mer.
Alors l'équipe, sauf Tidou qui avait perdu tout courage, s'activa pour un rapide pique-nique. A cause du temps toujours frais on s'installa sous le marabout. Mais, sans Kafi qui n'animait plus la tente de ses joyeuses allées et venues, jamais repas ne fut plus silencieux. Tous pensaient au pauvre chien. Seul, la Guille voulait encore croire au miracle, se souvenant que Kafi avait aboyé une ou deux minutes après les coups de feu, preuve que les balles ne l'avaient pas tué net. Pourtant, comment nier les preuves : le collier, les taches rougeâtres sur les feuilles, la flaque de sang sur le chemin?
Enfin, surmontant son chagrin, Tidou réagit. En l'absence de Corget n'était-il pas le chef de l'équipe? Il devait se montrer courageux, cacher sa peine, s'obliger à manger, même s'il n'avait pas faim. Pour détendre l'atmosphère, il se força à parler et demanda à Bistèque s'il avait écouté les informations de midi, à la radio.
« Non, fit Bistèque. A midi, nous n'étions pas encore rentrés, Gnafron et moi.
- Alors, tourne le bouton de ton poste. Ça nous changera les idées. Il est juste deux heures. »
Bistèque s'exécuta. Le speaker débitait les dernières nouvelles : un orage de grêle dans le Limousin, le naufrage d'un yacht aux Sables-d'Olonne, un grave accident de montagne, à Chamonix, qui avait fait trois victimes. Puis, il poursuivit : « Rien de nouveau au sujet de l'accident survenu la nuit dernière à un Strador II dont les débris ont été retrouvés dans le département de l'Ardèche. La police militaire poursuit son enquête. »
« Je l'aurais parié, fit Bistèque. Cette nuit, j'y ai pensé. C'est toujours par temps couvert que les autres appareils ont heurté la montagne. »
Puis, repoussant son poste :
« Merci mon vieux Tidou, de m'avoir laissé écouter, mais tu vois, aujourd'hui, je ne m'intéresse guère aux avions. Je pense trop à Kafi. »