Même s’il se croyait condamné à l’enfer, je ne pense pas qu’il y soit. Je crois pour ma part qu’il existe un endroit spécial, quelque part, pour les gens qui étaient tellement tortures sur terre que le seul exutoire à leurs yeux était d’en finir. Un endroit où ils peuvent vivre tout ce qu’ils ont ratés sur cette planète. L’amour. Le bonheur. Le soulagement.
Sa mort a commencé bien avant qu’il ne cesse de respirer. Le suicide est un long chemin sans issue. Ce n’est pas instantané.
Il scelle mes lèvres avec les siennes, brûlantes, et c’est tragique, illicite et beau, comme un objet d’art précieux volé pendant une guerre sanglante.
Il a cet air intouchable, celui de quelqu’un qui a aimé et perdu et qui n’est pas prêt à répéter l’erreur.
Démence, accident vasculaire cérébral, défaillance d’un organe. Si je perds ces combats, je suis courageuse. Mais ce que je combats, c’est mon esprit. Et la, si je perds, on me traitera de faible.
Quand je dors, je rêve. Quand je me réveille, le cauchemar commence.
Et puis, je la serre parce que je suis fatigué de courir. Après Kellan. Après la normalité. Après le temps, le bonheur et l’espoir. Loin de moi, parce que je me fuis.
Kellan est constamment en équilibre sur la ligne du désastre, et j’en ai assez de le regarder depuis la ligne de touche, en espérant qu’il ne fasse pas le grand saut.
On dit que le temps atténue la douleur. C’est faux. La culpabilité est le carburant de la douleur, elle la ravive chaque fois que la flamme baisse.
- L'opportunité ne dure qu'un instant. Les regrets durent toute une vie.