Dans cet épisode de L'Intention, c'est la fleur de la romance, de la passion. C'est aussi le signe de la mondialisation.
Dans Rose nuit, publié aux éditions Grasset, le romancier Oscar Coop-Phane raconte le destin de trois personnages à trois extrémités du monde et pourtant tous reliés par une chose : la rose. Reflet d'une époque absurde et d'une vérité obscure, cette fleur a su intriguer et inspirer Oscar Coop-Phane.
Dans ce podcast, il partage avec nous ces investigations et le travail littéraire qui l'ont mené à écrire son roman.
Concept éditorial : Hachette Digital en collaboration avec Lauren Malka
Voix et interview : Laetitia Joubert et Shannon Humbert
Ecriture: Lauren Malka
Montage, musique originale : Maképrod
Conception graphique : Lola Taunay
Photo auteur : JF Paga
Extrait musical:
French 79 feat. Sarah Rebecca - Diamond Veins (2016)
Album : Olympic
Auteur : Henner Simon aka French79
Voix : Sarah Rebecca
LABEL: Alter K - IN/EX
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Il y a des femmes que le naturel rend plus impressionnantes que les talons hauts et les rouges à lèvres.
Je n’ai jamais senti de paume abîmée sur mes joues d’enfant. Alors, les vieux qui passent me brisent le cœur et si par malheur j’en croise un, assis seul sur un banc, le regard troublé, à attendre que la journée s’envole, je peux en pleurer longuement, sans joie et sans peine, simplement parce que les tweeds râpés, les casquettes froissées et les grosses baskets qui ménagent les pieds douloureux me bouleversent et font monter en moi une plainte attendrie, idiote et interdite.
Regardez encore mon client. Regardez ses dents, ses oreilles. Oui, il pue. Non, il ne parle pas. Enfin bon, vous le voyez comme moi. Je vous mets au défi de trouver en lui de la responsabilité. Je vous mets au défi de le juger comme un homme.
- Nous pourrions dîner ensemble, qu'en pensez-vous ?
- Hélas, j'ai déjà dîné plus tôt dans l'après-midi. Les gens sont toujours surpris lorsque j'évoque cette habitude qui est chez moi un rituel. Voyez, pour éviter de perdre du temps, toutes ces scènes où l'on passe à table, je me fais servir mes repas les uns à la suite des autres. Petit-déjeuner, déjeuner, goûter, puis souper, tout cela dans l'ordre et sans interruption, de treize heures à seize heures, si bien qu'ensuite je suis libre de vaquer à des occupations supérieures.
Il avait compris depuis longtemps que le monde du travail ne vaut rien, que l'essentiel était de chiper ce que l'on pouvait et de s'enfuir avec grâce.
Ce n’était pas un crime, c’était un accident. Les accidents sont terribles mais la justice ne doit pas s’en mêler.
Il y a toujours quelque chose d’infiniment poétique dans les ruines. Quand un homme est vieux, on ne le remplace pas, on ne le détruit pas pour en construire un plus confortable, avec de nouvelles normes. On le laisse s’écrouler en paix. Pourquoi en serait-il autrement pour les bâtisses ? Paris aurait tout de même une autre allure. Les pierres sont sacrées, laissons les mourir comme elles l’entendent.
Je n’étais pas en paix avec moi-même, mais j’étais en paix avec celui que je voulais être, c’était déjà pas mal. Je voulais écrire, rien d’autre.
Les veines de l'amour sont fragiles.
Son esprit tourne à vide. Questions stériles et angoisses creuses. On est si vite dévoré quand on est inoccupé. Les désœuvrés vivent leurs amours d’une tout autre manière puisqu’il n’y a que ça pour les maintenir. Toutes les pensées convergent en un seul point et les fantasmes ne sont jamais assez forts pour supporter autant d’assauts. Les amants à qui la vie n’offre rien d’autre que la possibilité d’une passion se font trop exigeants. Ils voudraient qu’une femme les sauve quand l’amour n’a jamais pu guérir les natures malheureuses. Leurs esprits s’embrument ; les sentiments s’entortillent et se mélangent – jamais ils n’attraperont cette simplicité qui pourtant devrait les mouvoir. Tout de suite ce sont les grands mots – la mort, le sang, le regret éternel.