Pachinko de
Min Jin Lee aux éditions HarperCollins Poche
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La famille Han de
Min Jin Lee et
Laura Bourgeois aux éditions Charleston
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Petit, il avait vécu la vie d’un invalide privilégié. Les précepteurs et le personnel de maison lui tenaient compagnie. Quand dehors il faisait beau, mais qu’Isak était trop faible pour marcher, les domestiques ou ses frères le portaient sur leur dos.
Si le médecin prescrivait de l’air frais, le jardinier rachitique le transportait dans la hotte de son « jige » pour aller dans le verger, où il laissait l’enfant attraper les pommes sur les braches les plus basses.
Isak pouvait presque sentir le parfum des pommes rouges, le poids des fruits dans ses mains, et le goût sucré de la première bouchée dont le jus dégoulinait sur son poignet.
Pour chaque patriote qui se battait pour une Corée libre, ou pour chaque malheureux Coréen forcé de combattre pour le Japon, dix mille compatriotes dans les campagnes tentaient simplement de trouver à manger. Au bout du compte, l’estomac était roi.
Noa Baek n'avait rien des garçons de huit ans de son quartier.
Tous les matins, avant d'aller à l'école, il se frottait le visage jusqu'à en avoir les joues roses, déposait trois petites gouttes d'huile sur ses cheveux noirs, et les peignait en arrière comme le lui avait appris sa mère.
Après un petit déjeuner de gruau d'orge et de soupe miso, il se rinçait la bouche et inspectait ses dents blanches dans le petit miroir de poche rond près de l'évier.
Même épuisée, sa mère s'assurait toujours la veille que les chemises de Noa étaient repassées.
Dans ses vêtements propres et frais, Noa avait l'air d'un écolier japonais de classe moyenne, issu d'un quartier fortuné de la ville, et ne ressemblait en rien aux gamins crasseux du ghetto qui jouaient de l'autre côté de la porte
[…] aux yeux de tous les Coréens de sa connaissance, la guerre du Japon qui s’étendait en Asie semblait absurde. La Chine n’était pas la Corée ; la Chine n’était pas Taïwan ; la Chine pouvait perdre un million d’habitants et continuer à tourner. Des petites villes pouvaient tomber, mais c’était une nation immensément vaste ; elle souffrirait des pertes et s’en relèverait. Les Coréens souhaitaient-ils la victoire du Japon ? Certainement pas. Mais qu’adviendrait-il si les ennemis du Japon l’emportaient ? Les Coréens parviendraient-ils à tirer leur épingle du jeu ? Vraisemblablement pas. Il fallait sauver sa peau – c’était l’intime conviction des Coréens.
Si Yoseb comprenait sa colère, il voulait une nouvelle chance de lui parler, de lui dire qu’un homme doit apprendre à pardonner, à reconnaître ce qui est vraiment important, et que vivre sans miséricorde est une forme de mort.
Avant de franchir le seuil de la cuisine, elle vérifiait son reflet dans le couvercle en fer de la casserole pour ajuster la tresse serrée qu'elle se faisait le matin.
Sunja ne savait pas comment se rendre jolie ou attirante, et encore moins pour un homme aussi important que Koh Hansu, alors elle s'efforçait d'avoir au moins l'air propre et coiffé, les deux seules choses qu'elle pouvait maitriser.
Le parfum puissant des algues, l’écume épaisse des vagues le long de la plage rocheuse, et le désert du paysage bleu et gris, à l’exception des oiseaux blancs qui volaient en cercle au-dessus d’eux - ces sensations étaient presque insoutenables après être resté enfermé dans la minuscule réserve pendant si longtemps.
Le soleil matinal réchauffait la tête nue d’Isak. Il n’avait jamais été ivre, mais il imaginait que c’était ce que devaient ressentir les fermiers en dansant pour le « Chuseok » après le godet de trop.
Elle avait pour idée que les possessions en disaient long sur une personne un vieux fauteuil au tissu écossais rafistolé au scotch gris trahissait les fêlures d'un homme ; un miroir chargé de dorures reflétait l'âme impériale d'une femme qui n'avait pas encore persu de sa lumière.
La plupart des Coréens au Japon ne pouvaient pas voyager. Pour obtenir un passeport japonais, il fallait devenir un citoyen japonais, ce qui était presque impossible, et il ne connaissait personne qui le souhaitait, de toute façon. Sinon, pour voyager, on pouvait toujours mettre la main sur un passeport coréen en passant par la Mindan, mais peu de gens voulaient être affiliés à la République de Corée depuis que le pays appauvri était dirigé par un dictateur.
- ...Vous devez demander pardon au Seigneur, mon enfant, et lui demander la foi et le courage dans votre nouveau foyer au Japon. Soyez parfaite, ma fille. Chaque Coréen se doit d'avoir un comportement irréprochable là-bas. Ils ont déjà si peu d'estime pour nous. Vous ne pouvez pas leur donner de raison de nous dénigrer plus encore. Il suffit d'un mauvais Coréen pour ruiner la réputation de mille autres. De même, un mauvais chrétien fait du tort aux dizaines de milliers de chrétiens par le monde, surtout dans cette nation non croyante. Comprenez-vous ce que j'essaie de dire ?