Berättelser från Engelsfors - boktrailer
Le ferry est rempli de gens qui, à terre, sont insignifiants, mais qui une fois à bord se comportent en maîtres du monde.
L’humanité est en train de détruire la planète en suçant sa sève comme de vulgaires parasites. Ils se tuent eux-mêmes et leurs semblables de centaines de manières différentes.
— Tu sais comment le bateau fonctionne. Je veux qu’il nous ramène au port. Comme l’arrivée du Demeter en Angleterre… Ce serait poétique, n’est-ce pas ? Laisser la réalité dépasser la fiction.
Adam rit en découvrant ses dents plus que centenaires, tandis que Dan essaie de comprendre ce qu’il a voulu dire.
— Alors le chaos balaiera la planète entière en l’espace de quelques semaines, enchaîne Adam.
Dan hoche la tête. Il énumère mentalement tous ceux qu’il hait sur le ferry. Filip. Jenny. Le capitaine Berggren. Birgitta de Grycksbo. Les vigiles.
Une armée de nouveau-nés. De morts-vivants. Craintifs. Éperdus. Affamés.
Ce garçon, qui n’en est pas un, et lui les dirigeront.
Un tout nouvel ordre mondial.
Toute sa vie, il a toujours su qu’il était destiné à quelque chose de grand. Et maintenant, c’est arrivé.
Le sexe est comme un univers parallèle où des personnes qui semblent normales révèlent brusquement un autre visage. Presque comme les monstres dans ses cauchemars. Ces personnes peuvent être n’importe qui et appartenir au monde ordinaire, jusqu’à ce qu’on soulève un coin du voile.
C'est difficile de rire de soi-même quand on n'a personne avec qui le faire.
Ceux qui échappent aux catastrophes sont ceux qui, littéralement, marchent sur des cadavres. Ceux qui s’attardent pour aider les autres ne survivent pas.
- Je pensais qu’on devenait plus sage avec les années, répondit-il.
- La seule vérité, c’est qu’on se retrouve avec de plus en plus de décisions qu’on regrette…
Quelques mouettes rieuses passent à tire-d'aile devant la fenêtre. Leurs becs s'ouvrent et se referment, mais leurs cris ne pénètrent pas à l'intérieur du Charisma Buffet. On n'entend que le bruit des couverts comme la porcelaine et les voix trop fortes. Si Lo était là, si Lo était restée la même, Albin lui aurait raconté comment les gens croyaient jadis que les mouettes incarnent les âmes des marins morts. Et il lui raconterait que les fonds de la mer Baltique sont remplis d'épaves. Et de marins noyés, jamais retrouvés.
Peu importe la couleur de peau à l’extérieur, à l’intérieur nous sommes tous pareils. Sa mère disait toujours ça quand il était petit et posait des questions sur les différences entre les gens. Mais il n’avait jamais compris sa réponse.
Cela paraissait tellement contradictoire de se tuer pour arrêter d'avoir peur de mourir.