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Citations de Marisha Pessl (261)


Ce n'était jamais l'événement lui-même qui nous ravageait, inlassablement, mais la perception que l'on en avait.
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J’ai toujours pensé que les ténèbres étaient là pour révéler la lumière.
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Alors que l'autoroute battait la cadence sous les pneus, la matinée semblait avoir du mal à éponger le ciel, jetant sur les panneaux routiers et les pare-brise une lumière terne, couleur eau de bain.
Moi non plus je n'avais pas envie de parler. Je n'en revenais pas de ma situation : deux parfaits inconnus à mes côtés, un méli-mélo d'histoires derrière nous et Dieu sait quoi devant. En attendant, nos vies formaient trois lignes ténues courant côte à côte.
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Vous verrez que les grands artistes n'aiment pas, ne vivent pas, ne baisent pas, et même ne meurent pas comme les gens normaux. Parce qu'ils ont toujours leur art, qui les nourrit plus que n'importe quelle relation humaine. Quelle que soit la tragédie humaine qui les frappe, ils ne sont jamais trop terrassés, car il leur suffit de verser ce drame dans leur chaudron, d'y incorporer d'autres ingrédients répugnants et de faire chauffer le tout à feu vif. Ce qui en ressortira sera même encore plus sublime que si la tragédie n'avait pas eu lieu.
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Quand un pianiste apprend une partition, il en vient à connaître intimement le compositeur mort - avec tous les plaisirs et les difficultés qu'implique une relation aussi intense. Vous découvrez ainsi la ruse de Mozart, ses troubles de l'attention. Le désir de reconnaissance de Bach, sa haine des raccourcis. Le tempérament explosif de Liszt. La fragilité de Chopin.
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Une fois le diner terminé, Ashley a proposé que l'on se livre à un jeu japonais. Le jeu des Cent Bougies.
C'est un ancien jeu de société japonais. Il remonte à l'époque d'Edo. Dix-septième, dix-huitième siècles. On allume cent bougies, puis chaque bougie est soufflée après que quelqu'un a raconté un court kaidan. Un kaidan, en japonais, c'est une histoire de fantômes. Ainsi la pièce devient de plus en plus sombre, jusqu'à ce que la dernière bougie soit soufflée. C'est à ce moment-là qu'un être surnaturel finit par entrer dans la pièce. En général, c'est un onryō - un fantôme japonais assoiffé de vengeance.
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Au moment où vous pensez avoir touché le fond, vous vous apercevez qu'il y a encore une trappe sous vos pieds.
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"Tu crois qu'elle veut nous tuer ? souffla-t-elle.
-Arrête.-Sérieusement. On est des cibles, puisqu'on est des bourgeois."
Je fronçais les sourcils.
"C'est quoi, ton problème avec ce mot ?
-C'est un mot de Hannah. Tu n'as jamais remarqué qu'elle traite tout le monde de cochon de bourgeois quand est elle soule ?
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En voyage à l'étranger, on ne découvre pas tant les merveilles cachées de ce monde que les merveilles cachées de nos compagnons de voyage. Ceux-ci peuvent se révéler un paysage époustouflant, une vue morne, ou bien un relief si dangereux qu'il convient de renoncer et de rentrer chez soi.
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Marisha Pessl
De vieux grimoires truffés de sortilèges écrits à l'envers. Des greniers où s'entassent les ingrédients les plus obscurs, par exemple des fœtus de daim, des excréments de lézard, du sang de bébé. Il faut avoir l'estomac bien accroché. Mais ça marche.
(P400)
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Je considère que nous devrions nous inspirer du plus grand mouvement américain de notre époque - une révolution en soi, qui lutte noblement contre le temps et la gravité, une révolution à qui l'on doit la forme de vie extraterrestre la plus répandue sur terre: la chirurgie esthétique.
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Une histoire d'amour au dénouement vraiment poétique ne s'achève pas par des excuses, un pardon ou une enquête sur "ce qui a mal tourné" - l'option saint-bernard, avec bave et paupières tombantes - mais tout simplement dans un silence digne.
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Papa adorait la loi empirique selon laquelle « parfois, même les imbéciles ont raison », mais je fus malgré tout surprise, quand, le lendemain, [...]
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Tu as vu le monde récemment, McGrath ? La cruauté, l’absence d’empathie ? Quand tu es un artiste, tu ne peux pas t’empêcher de te demander à quoi bon tout ça. On vit plus longtemps, on va sur les réseaux sociaux, seuls avec nos écrans, mais nos sentiments perdent en profondeur.
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Faites-moi confiance : je suis la seule personne présente dans cette voiture à avoir visité le côté obscur du mariage et à en être revenu. [Cette femme] est horrible. A côté, mon ex-femme, c'est Mère Teresa.
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Il y a des gens qui ne veulent pas décrocher. Ils ne veulent pas affronter le réel. Une fois que la vie les fait trébucher, ils préfèrent rester le visage dans la boue.
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"Donc toi et cette fille, vous ne faites que travailler ensemble, dit Cynthia en revenant vers moi.
- Oui. C'est mon assistante de recherche.
- Le problème, c'est qu'avec toi assistante de recherche peut signifier tout un tas de choses."
J'encaissai le coup. C'était vrai: après notre divorce, je m'étais embarqué dans une petite aventure avec ma dernière assistante de recherche en date, Aurelia Feinstein, trente-quatre ans - je précise tout de même que ce n'était pas aussi torride qu'on pourrait le croire. Coucher avec Aurelia, c'était comme écumer le catalogue d'une bibliothèque déserte, en quête d'une fiche très obscure, et pour ainsi dire jamais consultée, sur la poésie hongroise. Il régnait un silence de mort, personne ne me donnait la moindre indication et rien n'était à sa place.
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Réveiller le féroce - le site comportait beaucoup de pages consacrées à la soi-disant philosophie existentielle de Cordova, d'après laquelle en un mot comme en cent, être terrorisé, mort de trouille, était le début de la liberté, le moyen d'ouvrir les yeux face à ce qui, dans la vie, était cru, sombre et sublime, et par conséquent d'apprivoiser nos monstres. En jargon cordoviste, il fallait tuer l'agneau, se débarrasser de son moi faible et craintif, donc se libérer des contraintes que nous imposaient les amis, la famille, la société dans son ensemble.
Une fois que vous aurez tué l'agneau, vous serez capable de tout et de n'importe quoi, et le monde vous appartiendra, proclamait le site.
Souverain. Implacable. Parfait.
Ces trois mots, que Cordova avait employés dans sa célèbre interview à Rolling Stone pour décrire le plan qu'il préférait dans tous ses films - un gros plan sur son oeil -, formaient une devise pour les Blackboards et pour sa vie même. Souverain : le caractère sacré de l'individu, se considérer comme un être d'élite, puissant, autonome, arracher son autorité des mains de la société. Implacable : ne jamais oublier que sa propre mort est inéluctable, ce qui signifie qu'il n'y a aucune raison de ne pas être féroce, aujourd'hui dans sa vie. Parfait : comprendre que la vie et l'instant présent constituent un idéal absolue. Pas de regret, pas de culpabilité, car même si vous vous retrouvez coincés, ce n'est qu'un cocon dont il faut s'extirper - et libérer sa vie.
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... lorsque le gens ignorent qu'on les phototrophie, ils apparaissent sous leur vrai Jour.
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La menace que l'on sent mais qu'on ne voit pas, nourrie par l'imagination, cette menace-là est éprouvante, écrasante. Elle vous détruit avant même que vous ayez quitté votre chambre, votre lit, avant même que vous ayez ouvert les yeux et respiré.
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