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Découvrez Lisa McInerney, une talentueuse romancière, nouvelliste, essayiste, éditrice et scénariste irlandaise. Elle est renommée pour son roman Hérésies glorieuses, lauréat du Women's Prize for Fiction en 2016. Dans cette interview captivante des Artisans de la Fiction, Lisa McInerney partage son parcours d'apprentissage de l'écriture depuis son plus jeune âge, son rôle en tant que rédactrice en chef de la revue littéraire irlandaise The Stinging Fly, et donne des conseils précieux aux écrivains débutants.
Les sujets abordés :
ROMANCIÈRE :
Le parcours d'apprentissage de l'écriture de fiction
Les influences et les modèles littéraires
La notion de raconter des histoires en littérature
L'importance de la lecture pour un écrivain
RÉDACTRICE EN CHEF :
Le rôle de Lisa McInerney dans la revue The Stinging Fly
Le processus de sélection des textes pour le magazine
Les erreurs courantes commises par les jeunes écrivains
L'aide apportée aux écrivains pour améliorer leur travail
Les conseils pour être publié dans The Stinging Fly
ENSEIGNEMENT DE L'ÉCRITURE :
L'importance d'une formation en écriture de fiction
Le contenu du cours de creative writing de Lisa McInerney
Les difficultés de l'écriture d'un roman ou d'une nouvelle
Les conseils pour aider les étudiants à améliorer leur travail
Les recommandations de livres de création littéraire
Cette interview a été réalisée lors du Littérature Live Festival le 11/05/2023 à la Villa Gillet. Interview : Julie Fuster. Caméra & montage : Ryu Randoin.
Chez les Artisans de la Fiction, situés à Lyon, nous promouvons un apprentissage artisanal des techniques d'écriture pour permettre à nos élèves de devenir autonomes dans la concrétisation de leurs histoires. Inspirés par le creative writing anglophone, nous nous concentrons sur les bases de la narration, notamment la structure de l'intrigue, les principes de la fiction et la construction des personnages.
Pour plus d'informations sur nos stages d'écriture, visitez notre site web : http://www.artisansdelafiction.com/
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Ce qui détruira notre monde ne sera pas, probablement, les boums des guerres nucléaires ou la bave des eaux qui montent. Ces choses pourraient détruire le monde, mais ne le feront pas. Très probablement, non. Ce monde sera détruit par son économie. L’économie mondiale est devenue incontrôlable. Mais la solution ne consiste pas à la contrôler, non, je ne pense pas.
C’est symbolique, je veux dire, non ! Ça ne l’est pas ! Je ne parle pas symboliquement !
«Mais après une guerre nucléaire, on a une terre morte, dit Arshile Okayev.
—Qui ça, on ?»
Maureen couva son secret comme un oiseau de proie tapi sur son oeuf. Elle le garde d’abord jalousement puis, sitôt le crime consigné aux archives par un Jimmy soulagé, l’air autour d’elle s’épaissit de sa jubilation et Jimmy le regarda bouillonner des grands soupirs, reniflement et exclamations contenues de Maureen jusqu’au moment où elle décida qu’il était temps de lui révéler ce qu’elle avait appris ; rien de bon.
Un ciel noir engloutit l’un après l’autre les flamboiements orangés, les lampadaires publics brillent, les vitrines scintillent, le trottoir miroite. Cork tient la nuit en respect et ses habitants toussent et frissonnent sous son dais.
La charpente sur laquelle on se construit une vie est chose fragile, et dans une ville entière d'âmes liées les unes aux autres, une seule poutre qui casse peut mettre à mal les pics et ombres de la ligne d'horizon.
Les gens, voyez-vous, ont peur des dealers. Les prostituées, c'est déplaisant, on n'a pas envie de les voir déambuler en cuissardes pour lever des clients dans la rue où on vit. Mais les dealers ? Ah non.
La trahison était un remède lamentable, il n'était pas du tout taillé pour. Ça avait commencé avec une belle touriste, une déesse entrée dans son univers pour lui rendre justice; et ça aurait dû s'arrêter là. Bien que très belle, Elena n'était pas ce qu'il voulait. Ce qu'il voulait, c'était remonter le temps et ne pas se faire choper avec la coke de Dan Kane pour que Karine n'en vienne jamais à le tromper.
Les hommes étaient courageux, les femmes étaient culottées. Le courage d’une femme était plus insolent que vaillant compte tenu de l’adversité à laquelle elle se heurtait. Le reste du monde voyait toujours quelque chose de néfaste dans le courage d’une femme. Le courage d’une femme sous-entendait le mot «non», ce qui faisait d’elle quelqu’un de culotté.
Les gens, voyez-vous, ont peur des dealers. Les prostituées, c'est déplaisant, on n'a pas envie de les voir déambuler en cuissardes pour lever des clients dans la rue où on vit. Mais les dealers ? Ah non. Là, terreur abjecte. Les dealers, ça s'accompagne de flingues, de vendettas. Ils risquent de viser nos enfants, de défoncer nos portes.
Ils habitèrent un temps chez son père et sa mère, et quand ils eurent la maison ils se marièrent, et dès qu’ils furent mariés ils s’employèrent à s’entre-égorger pour de bon, quant aux dommages collatéraux – ah putain, les dommages collatéraux -, ils s’entassaient de plus en plus haut, mais le jeu en valait jusqu’à la dernière châtaigne.
Frank Cotter : surnommé le général Franko. Avec son casque de boucles noires et sa peau boucanée, il avait l’air d’un gardien de phare, ou d’un berger, de quelqu’un qui passait ses journées face aux éléments plutôt que dans les arrière-salles de casinos aux stores baissés, à écraser des doigts et défoncer des crânes.