Laurent Philipparie est criminologue, capitaine de police, romancier et conseiller littéraire. Son goût de l'écriture, il le fait partager à des lycéens, dans le cadre de missions interministérielles. Après quinze ans à la BAC, il publie son premier roman, "
Ne regarde pas l'ombre" paru chez Noir en 2016 puis "
Lectio Letalis" paru chez Belfond.
Il connaissait son interlocutrice de nom. Elle appartenait à une vieille famille de la région. Des propriétaires terriens qui, au fil des générations , avaient adapté leur exploitation. Certains d’entre eux n’hésitaient pas à se targuer d’avoir remplacé, dans les étables, les cochons par des touristes.
Le deuil se traduit par une période d’abattement, suivi d’une pente que l’on remonte avec le temps. Quand il s’agit de la perte d’un enfant, cette pente se transforme en un mur infranchissable. Et lorsque la mort de l’être aimé est planifiée, imminente, la situation se dissocie de toute logique , flirte avec la démence.
Bien que soumis à une tension permanente, ses muscles ne semblaient fournir aucun effort. C’était là toute l’élégance, toute la magie de la pole dance. Le mariage de l’exercice gymnique et de la danse aboutissait à un résultat incroyablement gracieux.
C’était ça, le travail d’artiste, faire rêver, susciter la peur et cultiver les apparences envers et contre tout.
Didier ne savait plus nuancer, déléguer ou différer. Ses enquêtes étaient devenues l’antidote à son impuissance face à la maladie. Si l’hyperactivité démobilisait ses angoisses, elle n’apportait aucune solution.
Les enfants sont des miroirs sans pitié. Et elle n'était pas au bout de ses peines...
Ils venaient d'atteindre un point de tension culminant. Celui qui oppose les policiers au service d'autorités défaillantes à des flics reniant les ordres pour que justice soit rendue.
Les psys sont souvent plus dérangés que leurs patients. Ils se basent sur des mécanismes qui fluctuent selon la mode et se contredisent tous les dix ans. Ces gens-là sont très forts pour décortiquer, analyser, étaler les difficultés. Par contre, ils sont impuissants à les résoudre. C'est leur faute si nos sociétés occidentales souffrent autant! Tout est somatisé et devient maladie sas remède. Ça nous donne l'impression de contrôler nos vies alors qu'en réalité on les subit comme une fatalité.
— Il parle de morts et d’un démon dans la salle des machines. Ils le logeraient depuis deux jours.
Il y a ceux qui ne veulent pas croire, ceux qui ne peuvent pas croire, ceux qui croient mal... Les plus dangereux restent ceux qui font semblant de croire, parfois contre leur gré...
page 217