Jamais je n’aurais pensé être le genre de fille à perdre la raison pour un homme mais aujourd’hui, au magasin, j’ai laissé tomber un pot en verre rempli de berlingots. Par miracle, il ne s’est pas cassé, mais Mme Bakeford m’a réprimandée en me disant que j’avais la tête ailleurs. Je voulais lui répondre que ce n’était pas ma tête mais mon cœur.
Il est étrange de penser qu’en si peu de temps, nous avons tous appris à reconnaître les bruits des divers moteurs et que nous sommes capables de différencier un bombardier d’un Spitfire. Les enfants du village les regardent encore ou les poursuivent jusqu’au bas de la rue, mais la plupart d’entre nous continuent à vaquer à leurs occupations. Papa dit que l’on s’habitue à tout et je le crois. Nos masques à gaz sont accrochés à des patères, à côté de la porte, à moitié oubliés, malgré la guerre qui est bien là. Pour preuve, la plupart des hommes du village partis au combat.
D’une générosité sans bornes, Kate serait au comble du bonheur si l’un de ses admirateurs s’intéressait elle. Mais elle ne comprendrait jamais que, parfois, dans la vie, toutes les portes ne s’ouvraient pas. Si elle l’avait voulu, elle aurait passé sa vie à danser. À l’opposé, Louise avait bien les pieds sur terre. Toute sa vie, elle avait entendu qu’elle était discrète, réservée, petite. Il lui était devenu impossible d’imaginer qu’il puisse en être autrement.
Elle était loin d'avoir la main verte. I| fallait dire que, dans la famille de Murray, aucune des femmes ne l'avait jamais eue. Le grand-père de Murray, Arthur Melcourt, avait engagé une paysagiste du nom de Venetia Smith pour conce- voir le tracé des jardins. Même des décennies plus tard, le rendu restait spectaculaire, quelle que fût la période de l'année, et Diana était bien décidée à être une excellente gardienne du domaine.
J'étais certes la fille d'un homme bien né, mais cette dame, je le savais, n'était pas habituée à convier à sa table des femmes qui vivaient de leur métier.
Quand elle lui avait dit qu’elle voulait un divorce, il lui avait dit qu’il allait se faire aider. Et n’en avait rien fait. Il avait fallu de nombreuses séances chez son psychiatre pour qu’elle comprenne qu’elle n’était pas assez solide pour supporter le narcissisme, le manque de confiance en soi et la dépendance de son mari.
est préférable de ne pas se tromper plutôt que de donner une fausse réponse.