Jonathan Lehmann - Journal intime d'un voyageur chamanique
Les moines bouddhistes disent : "Si tu as le temps, médite 20 minutes par jour. Si tu n'as pas le temps, médite 40 minutes.
C'est bête, mais au fond, c'est peut-être ça, devenir un homme : ne plus chercher à l'extérieur, dans la fréquentation des autres ou dans l'usage de substances, de quoi combler le vide intérieur ; ne plus demander d'approbation à ses parents ou à une amoureuse ; apprendre à observer sa douleur plutôt que de la fuir ; apprendre à se suffire à soi-même, à s'aimer soi-même.
Mais, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vraie vie, on est nombreux à être en quête d'un signal qui viendra conforter notre narcissisme et combler le vide qu'on ne comble pas nous-mêmes ; ce vide qui demande que l'on pratique l'amour de soi.
Je ne m'aime pas suffisamment, alors je réclame du monde extérieur qu'il m'aime à ma place.
La culpabilité, ou l'Oscar du Sentiment le plus Inutile. La colère, la peur, la tristesse, je dis pas... On a besoin de ces émotions : elles nous permettent de survivre. Mais se pourrir ici et maintenant à cause d'un truc qu'on aurait fait ou pas fait dans le passé, ça n'a pas d'intérêt. Voilà un comportement spécifique à l'être humain - et plus particulièrement prononcé dans la culture judéo-chrétienne, avec ses tabous et ses interdictions. Cette fameuse morale, basée sur une compréhension erronée du concept du péché.
1) notre tendance naturelle est de voir le verre à moitié vide. Il s'agit d'un phénomène neurologique connu sous le nom de "biais de négativité", ou comment la pensée négative voyage plus rapidement dans le cerveau et pèse plus lourd que la pensée positive ;
2) l'on peut apprendre à se servir du cerveau d'une façon qui nous fasse du bien plutôt que de le laisser se servir de nous en pilote automatique, comme c'est le cas la plupart du temps, et souvent avec du contenu négatif.
1) l'enfer désigne tout moment marqué par l'incapacité d'aimer;
2) la méchanceté, l'agressivité et la jalousie sont des manifestations de cette incapacité d'aimer;
3) l'enfer résultant de l'incapacité d'aimer est une véritable souffrance;
4) personne ne souffre intentionnellment;
5) par conséquent, (...) la seule chose valable qu'on puisse offrir à une personne qui souffre et ne parvient pas à sortir de sa souffrance, c'est la compassion. Quand un individu en proie à la négativité cherche à entrer en conflit avec nous, c'est de parvenir à ne pas tomber dans cette même négativité, de ne pas la laisser nous contaminer ; d'entraîner le cerveau à la voir comme une souffrance qui sommeille aussi à l'intérieur de nous ; d'essayer de donner de l'amour, de la compréhension et de l'écoute à celui qui est en proie à cette souffrance.
Pourtant, voilà : le test ultime pour savoir si on s'aime vraiment, c'est justement de se demander si on aime passer du temps seul. Pas seul avec sa télé, ses séries et ses drogues. Ou avec son téléphone. Vraiment seul. Dans le silence. Face à soi même. Sans toutes les stimulations extérieures qui permettent d'anesthésier momentanément le Moi Histoire compulsif.
Quand il y a de l'abus dans une relation, c'est qu'il y a un problème de frontières, qu'il faut changer le cadre et mettre en place des limites plus saines. Concrètement, cela implique de déterminer ce que l'on peut dire à une personne ou entendre de sa part.
On peut tous s'entraîner à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Je sais que cette affirmation est d'une banalité ahurissante, pourtant, c'est l'une des vérités les plus puissantes de la science du bonheur, et ce n'est pas pour rien qu'on la retrouve aussi bien dans l'enseignement des sagesses ancestrales que dans les études scientifiques contemporaines: le cerveau est comme de la pâte à modeler. Plus on l'exerce à voir la vie d'une certaine manière,plus il s'adaptera à cette perspective.
Plutôt que de chercher sans cesse le bonheur dans les circonstances extérieures, agir sur nos circonstances intérieures. La plastique de notre cerveau est telle que, plus on se concentre sur certaines idées, plus ces idées se font présentes dans la réalité virtuelle subjective qu'est notre perception de la vie.