Une longue discussion autour de l'intégralité de la pentalogie Le Chur des Dragons de Jenn Lyons, par La Garde de Nuit -(qui revient notamment pendant une heure et demi sans spoiler sur les forces de la saga).
Certaines femmes attirent les regards par leur allure. Lorsque les hommes regardaient Tyentso, ce n’était pas avec admiration ni concupiscence, mais avec stupeur, car ils ne pouvaient croire que les dieux puissent se montrer si ingrats. C’était une femme sombre et maigre, à l’allure d’épouvantail, vêtue d’une robe informe constituée de haillons superposés et de grosse toile tachée. Ses yeux étaient durs et hautains et elle se tenait très droite, comme une noble dame susceptible d’ordonner la mort de quiconque lui déplaisait.
Un héros qui n’a jamais traversé d’épreuves n’est pas un héros… C’est un enfant gâté.
Il avait quinze ans : à Quur, il n’était donc pas encore considéré comme un adulte, et cependant trop vieux pour être qualifié d’enfant. Comme tous ceux qui se trouvent piégés entre deux mondes, il haïssait et désirait ardemment les deux. Il ne se voyait lui-même plus comme un enfant depuis ses douze ans, depuis que son professeur était mort et qu’il avait commencé à travailler comme l’une des Clés des Danseurs de l’Ombre.
Peut-être même Vol avait-il raison, car personne ne reste bien longtemps un enfant dans les quartiers pauvres du Cercle Inférieur. Et les pauvres gosses qui rejoignaient les gangs comme celui des Danseurs de l’Ombre grandissaient plus vite encore.
Les méthodes de Vol comportaient un défaut, une faille qui finirait par lui coûter cher.
Il était curieux.
Les questions les plus courtes ont les réponses les plus longues. C'est drôle, non ?
À mesure que je m’approchais, l'âge vénérable plus évident. Les contours des blocs de pierre étaient effrités et leur surface craquelée et chauffés puis rafraîchis brusquement. Le monument était bien plus grand que je ne cru de prime abord. Je ne pouvais me défaire de l'impression qu'il était sur le point de s'effondrer, et qu'à tout mon d'innombrables tonnes de pierre dégringoleraient y Sils avaient été moi...
Croyez-Imoi : comprendre qu'on est encore en vie alors qu'on devrait en toute logique être mort est un plaisir dont il est impossible de se lasser.
J’étais inconscient lorsque j’avais été vendu à Juval et que nous avions quitté Quur. Je n’avais pas appris pourquoi Juval avait enfreint la loi quuro pour m’acquérir, ni combien il m’avait payé. Je soupçonnais Juval de n’avoir rien payé du tout, et d’avoir même récolté du métal pour me mettre aux galères et me tuer au travail. S’il n’avait pas réussi cet exploit, il s’y était du moins employé avec enthousiasme.
Lui et moi n’étions pas très bons amis.
Je vais te dire quelque chose que moins d’un « héros » sur mille comprendra jamais : les deux sont vrais, et cela ne changera jamais. La chance et la malchance. La joie et la douleur. Elles seront toujours là. Cela n’ira pas mieux en me suivant. Un héros qui n’a jamais traversé d’épreuves n’est pas un héros… C’est un enfant gâté.
Une forme colossale ondulait dans les airs, les ailes déployées à la manière d’un oiseau surdimensionné. Le soleil couchant embrasait les contours de sa silhouette, sans parvenie à masquer le blanc chatoyant de sa peau. À observer les reflets opalins qui y dansaient, rehaussés de bleu et de violet, on aurait pu croire que la créature était faite de glace. Sa tête ressemblait à celle d’un serpent, mais jamais un tel animal n’aurait pu devenir si grand, ni fendre l’air sur des ailes si démesurées.
Je ne valais pas 10 000 ordes. Je n’en valais même pas 100. Très franchement, je ne me serais pas acheté moi-même.