Ombre de Paganini
Ivre de s'entêter à la porte interdite
Ombre qui dicte au corps l'oubli du mouvement
Il est l'aveugle noir et la main qui médite
L'éclair et se perd dans la nuit de l'instrument
Néant…
Néant N’être pas ou n’être plus
Ainsi parle celui qui n’est que silence
Ou qui devrait choisir le silence
Comme le plus sûr émissaire des êtres.
Mais il parle demande exige
Croyant pouvoir accroître le Rien
Ce rien qui n’est que son humilité
Et quand il s’éloigne il laisse après lui
Un sillage léger d’herbe brûlée
De la bête morte longtemps corrompue
Une odeur de vieille toile qui dit le passé
Ue absence autre que le Rien
Un être que personne n’approche Qui
N’a de nom que l’absence de Nom
Un être qui jamais jamais n’aura de nom
Et qu’entêté je m’acharne à nommer
Dans l'entêtement séculaire du rêve - ni effraction, ni partage - s'énoncent des soliloques d'altitude qui suivent les sifflements de chutes prolongées. Au cours de ces descentes vers aucune terre visible, Logos croise l'Aigle alourdi de proies appendiculaires.
(..) les gens les plus dénués de culture se croient facilement intelligents parce qu'ils sont capables de manipuler un ordinateur, dont ils croient naïvement qu'il pense, alors qu'eux-mêmes ne disposent d'aucun moyen qui leur permette de comprendre qu'ils ne pensent pas.
Pérignon, comme Louis XIV, est né en 1638 et mort en 1715. Je me demande lequel des deux a fait plus pour le rayonnement du génie français. J'incline secrètement pour le bénédictin et je regrette que le Prix Nobel de la Paix n'ait pas existé de son temps. Il l'eût mérité, ayant contribué par ses patientes recherches, à entourer d'euphorie la signature de maint traité de paix et à égayer les sinistres conciles de tout genre où des hommes bien décidés à supprimer leurs semblables par les moyens les plus radicaux jurent de désarmer sur l'heure. L'histoire, nous le savons, est souvent injuste à l'égard des êtres d'exception.
C'est alors que le vieil écrivain
Il tire la paroles d'entre mes tempes
Il s'arrache à sa façon l'herbe d'entre les fentes
Il m'enseigne que la littérature
La tour étend de jour en jour ses membrures de forteresse, elle dévore la forêt, fend les grands épicéas, foudre sûre et ralentie, repousse l'eau bourbeuse des mares jusqu'aux abords de la lisière. Ce n'est pas une construction. Il n'y a pas de chantier, aucune main n'aligne les pierres, ce n'est l'oeuvre d'aucun homme.
Les marins racontent qu'au moment où l'homme tombé à la mer sent sa fin inéluctable, celui-ci connaît une étrange euphorie. Comme aucun noyé n'a jamais pu témoigner du fait, cette expérience heureuse de l'abîme doit avoir été rapportée par des naufragés sauvés in extrémis après avoir perdu conscience.