Retrouvez notre émission "Studio Huyghens" !
Mélissa Da Costa, Anne-Gaëlle Huon, Sophie Tal Men, Gavin's Ruiz, François Roux, Eric Fouassier et Alexandre Jardin vous présentent leur roman paru ou à paraître au mois de mai. Vous découvrirez aussi la bande-annonce des "Lions de Sicile", premier tome de la saga des Florio de Stefania Auci .
Les morts nous laissent bien plus que du vide.
Des questions.
Des doutes.
Des frissons.
Mon père est aussi hypocondriaque. J’ai trente-neuf ans. Il a déjà dû mourir trente-neuf fois depuis ma naissance. Et ressusciter autant de fois. Des crises cardiaques, des cancer du colon, du poumon, des attaques cérébrales, j’en passe et des meilleures. Quand le cancer de ma mère–un vrai–s’est déclenché, il était presque déçu que cela ne tombe pas sur lui, depuis le temps qu’il s’y préparait.
On ne s’affranchit pas de ses parents, on se construit à côté, comme on peut.
(...) elle rigolait, il y a un an encore, en buvant des bières, sur son balcon, à Montreuil, juste à côté de chez elle, à écouter du Miles Davis ou un vieux Chet Baker sur sa platine à lui, qu'elle s'amusait à couper avec Arcade Fire ou les Cure pour le faire enrager. C'était lui , Simon, l'homme de sa vie, se disait-elle alors, bien avant Robert Smith .
" Nous allons tous au même endroit, autant rendre le chemin heureux."
On voulait monter un groupe de hard-rock quand même. Tout le monde écoutait du rap, du reggae, de la soul, mais nous c'était du hard-rock. Les Piggies. On trouvait que ça sonnait bien, comme les Pixies, un truc du genre. Mais la mère d'une de mes copines qui parlait bien anglais nous a fait remarquer que ça faisait " les Petites Cochonnes".
Oh, faites pas cette tête d'enterrement ! J'ai peut-être un pied dans la tombe, mais je veux pas qu'on me marche sur l'autre !
Je voulais te dire que tu m'auras appris au moins une chose. J'ai compris qu'un père doit être là. Rien d'autre. Pour vivre ensemble tous les petits moments, les grands, les drôles, les ridicules, les tristes instants de sa famille.
Avec le départ de ma mère, j’ai surtout compris la force du couple. Comment un être peut contenir l’autre. Comment une femme, un homme, peuvent aider l’autre à s’améliorer. J’ai compris à la mort de ma mère qu’elle l’avait aidé à grandir. Sans elle, il redevient la plante sans tuteur. Aujourd’hui, toutes ses branches partent dans tous les sens. Un chien fou a qui l’on a enlevé son collier. Il ne sait pas où il va.
Le décès d’un proche rend égoïste. Même six ans après. On ne peut pas partager sa douleur. Encore moins l’expliquer. Ce sont des mots, des sons, des odeurs qui nous ramènent à l’être aimé. Qui nous glissent dans une bulle, et nous écartent des vivants. La mort rend con, mais la mort renforce,