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3.98/5 (sur 404 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Val-des-Prés , le 29/05/1900
Mort(e) le : 29/07/1979
Biographie :

Emilie Carles est une écrivaine française. Elle est née le 29 Mai 1900, sous le nom d’Emilie Allais, au nord-est de Briançon, et morte le 29 juillet 1979. Elle était très investie dans la protection de la nature, notamment la protection de la vallée de la Clarée.

Son père est paysan de mon­ta­gne. Elle a 5 frères et sœurs. A quatre ans, elle perd sa mère fou­droyée dans un champ. La vie n’est pas facile. Les jour­nées d’Émilie sont dou­bles : aux champs et à l’école. Elle fait 7 km à pied pour aller à l’école à Briançon, car elle veut deve­nir ins­ti­tu­trice. A 16 ans elle par­vient à quit­ter sa vallée pour Paris, afin d’obte­nir son diplôme. Émilie est la seule des six enfants de sa famille à pour­sui­vre des études. A Paris elle décou­vre et se sent à l’aise au sein du milieu anar­chiste et paci­fiste de l’immé­diat après-guerre. Mais déjà à 14 ans, elle s’était forgée des idées anti­mi­li­ta­ris­tes, après que, ses deux frères étant partis à la guerre en 1914, lors d’une per­mis­sion, l’un d’eux lui ait montré l’absur­dité de ce conflit.

De retour au pays, atteinte d’une lésion tuber­cu­leuse, elle exer­cera le métier d’ins­ti­tu­trice durant qua­rante ans dans ses mon­ta­gnes des Hautes-Alpes. Elle apprend à ses élèves la tolé­rance, le refus de la guerre et la fierté de leurs tra­di­tions pay­san­nes. D’abord ins­ti­tu­trice en rem­pla­ce­ment en 1923 aux Gourniers de Réallon, puis à Val des Prés, Émilie devint maî­tresse à l’école mater­nelle des Alberts, puis du Villaré en 1934, puis revient à Val des Prés en 1951 pour être nommée ins­ti­tu­trice titu­laire de l’école.

En 1927 elle ren­contre Jean Carles, de onze ans son aîné, qui devient son com­pa­gnon. II est paci­fiste, liber­taire et libre-pen­seur. II va lui révé­ler tout ce qu’elle pen­sait. Avec lui, elle lutte contre l’injus­tice, la guerre, le racisme, le patriar­cat et la sou­mis­sion des femmes. Ensemble, en 1936, ils trans­for­ment la grande ferme fami­liale en auberge-hôtel « Les Arcades », pour accueillir les vacan­ciers du Front Populaire, qui se rem­plit de copains et de copi­nes anar­chis­tes grâce aux peti­tes annon­ces dans les jour­naux.

Jean, son mari, refu­sant de partir à la Guerre doit se cacher pour éviter d’être fusillé comme déser­teur et se réfu­gie dans un camp de maqui­sards où il fait la cui­sine. Par la suite, il se mobi­lise pour éviter que leur fils n’aille com­bat­tre durant la guerre d’Algérie ; mais épuisé, vic­time d’une mala­die, Jean Carles meur
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Bouleversante histoire sur l'amour d'une enfant pour sa mère aux lisières de la folie, ce roman d'une grande justesse nous entraîne dans le cercle infernal de la violence familiale… « Ker Kroaz. le manoir où j'ai vécu enfant. Une demeure gigantesque avec une tourelle, entourée d'un parc donnant sur une petite crique, des pièces partout, fermées à clé pour la plupart. Au début des années 1980, de l'âge de cinq ans à l'âge de neuf ans, j'ai habité là avec ma grand-mère, Joséphine Vernois, mon petit frère, Jean-Baptiste, et tante Micheline, la soeur de ma mère. Ma mère, si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi, nous avait pondus, mon frère et moi, pouf, pouf, à deux ans d'intervalle, puis s'était promenée à travers le monde, une fois qu'on n'eut plus besoin de lui téter les mamelles, pour suivre mon père dans ses déplacements. On avait vécu tous ensemble à Palaiseau, mais un beau jour, ça y est, ça s'était décidé du jour au lendemain, mes parents avaient disparu et je m'étais retrouvée au Croisic avec mon frangin de trois ans. Ma mère nous avait confiés à ma grand-mère pour six mois, puis ces six mois s'étaient changés en années. » La Danse de la tarentule raconte l'éveil douloureux d'une enfant éperdue d'adoration pour sa mère, monstre pervers au masque trop charmant. Dans ce roman, qui dit avec grande justesse l'enfance, Emilie émeut tout autant que sa volonté de rompre le cercle des violences familiales impressionne. le jour où cette mère impose la tragédie, Emilie s'échappe de ses rets et ne la reverra pas de son vivant. https://bit.ly/2XUWYBL

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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
A qui profite le progrès ?
Pourquoi des journées de 8 heures ?
On pourrait supprimer le chômage en ne faisant que des journées de 4 à 5 heures et employer tout le monde. Apprendre à vivre très simplement : une table, quatre chaises, un lit, cela suffit à apprendre à profiter de nos loisirs, s'approcher le plus possible de la nature. Apprendre à lire, car lire c'est se fortifier l'esprit avec l'esprit des autres, s'imbiber le coeur de sentiments qui vous agrèent, c'est lutter avec un auteur suivant que nos idées ou nos sentiments s'accordent avec les siens ou s'en séparent.
Apprendre à vivre en sachant vivre et laisser vivre. Ne prendre dans la vie que les fleurs, des fleurs le parfum, laisser tomber cette religion qui a le plus d'adeptes, je parle de la religion de l'argent.
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Apprendre aux gosses à lire et à écrire est une grande chose, c'est important, mais ce n'est pas suffisant. J'avais toujours eu de l'école, de son rôle, et de celui du maître une idée plus élevée. A mes yeux c'est à l'école communale que les enfants prennent la mesure du monde et de la société, après, quels que soient leur métier, leur orientation, c'est trop tard, le pli est pris. S'il est bon tant mieux, mais s'il est mauvais il n'y a rien à faire.

Dans un pays arriéré comme ici, avec la vie que j'avais eue, ce qui me paraissait essentiel, c'était de leur ouvrir l'esprit à la vie, c'est-à-dire de faire éclater les barrières dans lesquelles, ils étaient enfermés, de leur faire comprendre que la terre était ronde, infinie et diverse et que chaque individu, qu'il soit blanc, noir ou jaune, a le droit – et le devoir – de penser, et de décider par lui-même. J'avais autant appris par la vie que par les études, c'est la raison pour laquelle je n'ai jamais pu juger mes élèves uniquement sur le résultat de leurs devoirs, mais aussi sur la manière dont ils se comportaient dans la vie de tous les jours. Par exemple, je ne leur ai jamais caché que tous autant qu'ils étaient ils n'échapperaient pas à la réalité sociale et que, au bout du compte, ils devraient travailler pour gagner leur vie.

19 - [Le Livre de poche n° 5226, p. 275]
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Depuis que j'étais petite fille, j'avais tellement désiré devenir maîtresse d'école que j'avais eu le temps de prendre conscience de l'importance de cette mission. A mes yeux les instituteurs sont responsables de toute la société. Ce sont eux qui ouvrent l'esprit aux gosses, qui leur montrent ce qui est bien et ce qui est mal. Cette responsabilité était maintenant la mienne et je devais en assumer les conséquences. Je me sentais suffisamment courageuse et patiente pour y parvenir, parce que, quand on a des gosses avec soi, il ne suffit pas de leur apprendre à lire, à écrire et à compter, il faut aussi leur apprendre à lire entre les lignes c'est-à-dire à réfléchir et à penser par eux-mêmes, et ça, ce n'est pas toujours facile. Ce qui est essentiel, c'est qu'un enfant dans une classe, n'importe lequel, se sente aimé et considéré, qu'il sente que le maître ou la maîtresse ne le prend pas pour un numéro ni pour un polichinelle, et que tout ce qu'on lui demande, c'est pour son bien. A partir de là bien des choses peuvent se passer, mais il faut de l'amour pour y parvenir. Sans amour il vaut mieux ne pas enseigner, il vaut mieux faire un autre métier. Pour moi c'était une vocation.

33 – [Le Livre de poche n° 5226, p. 133]
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C'est toujours étonnant de rencontrer dans les pays des hommes qui ne pensent pas comme les autres, ça l'est d'autant plus qu'ils sont rares...
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J'ai déjà évoqué le respect que suscitait l'instituteur, cela était d'autant plus vrai que bien souvent il était le seul représentant de ce que bien humblement j'appelle la connaissance. C'est pour cela que les paysans venaient lui demander conseil. Il arrivait que cette connaissance suscite la méfiance et qu'une autre autorité s'oppose à celle du maître d'école, celle du curé par exemple. (Livre de poche n° 5226, 1977, p.119)
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Une amitié qui dure et ne vieillit pas c’est quelque chose d’extraordinaire.
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Quant à mon père ce fut insupportable, avec tout l'amour que je lui dois, je peux le dire encore aujourd'hui, dans ce moment-là il fut atroce. Il ne voulait pas comprendre - ou bien il ne pouvait pas le supporter - que je pleure et que je sois malade à cause de la mort de ma petite fille. Il me dit : " Mais cesse de pleurer, c'est ridicule à la fin, cette petite ne fait faute à personne. " Des paroles comme celles-là étaient insupportables, je ne comprenais pas que mon père puisse dire des choses pareilles.
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...je trouve inacceptable qu'un homme ne puisse travailler quand il veut. Comment parler de progrès ou d'humanité ?
Comment oser parler de Liberté, d'Egalité ou de Fraternité ? C'est du vent ! Tant qu'un homme ne peut choisir son métier, tout le reste c'est du vent ...
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… ici, les gens ne lisent rien, c'est ça le désastre. Mon père que j'adorais était de cette race-là, il n'avait jamais lu un livre de sa vie, ni un journal. Je me souviens, au moment de mon mariage c'est une des choses qu'il avait reproché à Jean, il avait dit comme l'ultime preuve de sa bonne foi : « Il lit trop », montrant ainsi où se trouvait sa méfiance et sa peur. Comment pourraient-ils penser par eux-mêmes après ça, ils ne sont pas avec un auteur ou contre, ni pour une idée, ni contre. En définitive ce manque, ça ne leur apprend qu'une chose, à se taire et à vivre dans un monde qui se tait, tout comme l'eau qui dort. Le moindre souffle, la moindre parole qui sort de l'ordinaire les fait fuir. C'était ça les paysans ici, et à peu de chose près c'est encore ça , car s'il y a eu ces changements c'est uniquement d'un point de vue matériel, pour le reste ils sont toujours les mêmes : la conversation, la participation, tout simplement être contre et le dire si on le pense, ça ils ne le connaissent pas. On peut dire que c'est l’Eglise qui est responsable de cet état d'esprit, elle a eu une emprise formidable sur les gens et elle les a marqués. Par la suite ce fut le patriarcat qui prit le relais, le père était le chef incontesté de la famille, on lui obéissait au doigt et à l'œil et le chef lui-même se pliait aux lois de l’Église et l'Etat. C'est vrai que les instituteurs sont tous fautifs de ce qui se passe dans les écoles, c'est eux qui ont la possibilité de changer la mentalité des gosses, de leur ouvrir l'horizon et de faire en sorte que le monde change.

20 - [Le Livre de poche n° 5226, p. 222]
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… dès que j'ai su lire je me suis mise à dévorer les bouquins. Tout y passait… Il faut dire que dans un village comme le nôtre le choix était limité, mais j'avais toujours un livre dans les mains. Je lisais partout où je me trouvais, en me levant, dans la cuisine et pendant les récréations. J'avais un instituteur, ça le rendait malade de me voir lire pendant que les autres enfants jouaient, ça le mettait dans tous ses états. Il s'approchait de moi, il venait par-derrière et il m'arrachait mon le livre des mains disant : « Allez, va jouer avec les autres, t'as bien le temps de lire plus tard. » Moi je pleurais, je trépignais, je réclamais mon livre, il fallait que ce soit sa femme qui intervienne, elle était plus compréhensive, elle lui disait : « Mais rends-lui donc son livre, elle ne fait de mal à personne », et moi je disais : « Vous savez bien que je ne peux pas lire chez moi, il y a trop de chose à faire, il n'y a qu'ici que je suis tranquille. » Finalement il me le rendait et je me replongeais dans la lecture.

36 – [Le Livre de poche, n° 5226, p. 57-58]
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