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Citations de Astrid Manfredi (119)


Il ne faut plus être libre pour comprendre ce que ça fait de ne pas être libre.
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Y a des regards comme le sien qui ne te rendent jamais ridicule, qui t'ordonnent de te tenir droite car si tu ne le fais pas personne ne le fera pour toi. Il avait le feeling le psy, pas de prêche à la con, pas de mots en trop, simplement deux prunelles qui t'inoculent le sérum de vérité. Avec lui pas de cause perdue puisque de toute façon y a plus de cause. Il ne s'agit pas de retourner ta veste mais de porter le truc qui te donnera du style même si t'as plus de quoi bouffer.
Y en a qui appellent ça la dignité. Même en bas, t'y as droit et ça, personne ne le dit.
(p. 144)
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"Je ne suis pas une bête même si j'ai mordu."
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Comment ça peut exister ce genre d'amour ? Le genre d'amour qui autorise l'abandon de soi ?
Il y aurait donc des hommes quelque part dans ce monde qui ne se contenteraient pas de "Suce ma bite" ? Des hommes qui plongeraient leur regard dans l'obscurité du monde sans vulgarité ni haine ?
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[...] j'ai bu du Malibu-orange avec Esba et j'ai gerbé sur le paillasson. Ma mère a ri et m'a dit qu'elle avait fait pareil à mon âge. Tu parles d'une référence. Tout le monde copie sur tout le monde. Une vie de faussaire qui reproduit les déceptions à l'infini.
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Après la foire d'empoigne, je me retrouve dans une cellule et autour de moi il y a des filles. On dirait des anges avec des cernes bleuis par les emmerdes. L'une me tapote la joue, l'autre brosse mes cheveux, une autre humecte mes lèvres. Son chiffon pue. Je la repousse. Elles rient. Cellule de quatre, la préventive d'avant le procès. Fini les escapades et la robe en lamé sur le dance floor. Pour combien de temps ? Combien de temps ? Je n'en ai aucune idée.
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Astrid Manfredi
Tu évoques son histoire. Le corps de Louise dont la mort n'a pas confisqué la grâce. Sa tombe a proximité de la mer. l'odeur unique de son cou. Ses chorégraphies. Elle comprend. Il existe des langages communs aux êtres endeuillés. Vous partagez celui de la peine. Avant de prendre congé, elle t'embrasse longuement sur les joues. Noue son foulard et disparaît en te saluant dans une langue inconnue. Peut-être l'as tu rêvée ?
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J'ai dix-neuf ans. [...] Comme à l'accoutumée, nous sortons la nuit protégés par nos armures logotypées, toutes incisives dehors. Dans notre bolide allemand nous avançons dans le labyrinthe de la cité. Des sifflets fusent. Esba sort sa main par la fenêtre et brandit le majeur, incontestable. Les sifflets cessent et laissent place à une haie d'honneur mutique. [...]
Les maigres reproches de ma mère me parviennent en écho, de loin. Il n'y a plus rien à faire. Le poison de la vie facile s'est installé en moi. Je n'ai pas l'antidote.
(p. 71-72)
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Je les aime bien les filles. J'ai promis des visites au parloir dans les mois qui suivront ma sortie, des mignonnettes de vodka et du gel douche Sephora. Je ne sais pas si je tiendrai parole. Je dis ça pour mettre un peu de soleil. En dépit de cette lose puante, et de cet avenir cristallisé dans le manque de fric, elles sont nombreuses à être amoureuses, à frémir pour un bad boy la boule à zéro avec grosses baskets qui font le pas de danse.
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Dans l’impasse du futur, nous revêtons nos habits de beaux gosses pour démontrer que notre violence est plus belle que l’indifférence. Nous ne sommes pas des bêtes, ni même des monstres. Nous sommes le fruit des entrailles du déni
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[Sa femme] est en photo sur son bureau. Quelle manie hideuse de téléfilm ! Exhiber sa vie privée en photo, se la taper sans pause du matin au soir. Le rappel à l'ordre du bonheur acquis, personne pour le contredire.
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Parfois, derrière les mots, il y a des choses puissantes.
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Je veux un tour en moto à toute berzingue et sans casque avec mes longs cheveux qui me balancent des coups de cravache. Je veux la vitesse et la sensation du cuir sur ma peau. Ne plus jamais m'arrêter, foncer dans le mur et crever en princesse avec une dalle commémorative à faire pleurer les ménagères.
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[Mon père] braille qu'à l'ANPE, il n'y a que des fainéants, que la société est un tas de merde, que la politique c'est du spectacle. Que les paillettes ne se collent que sur les mains des riches. Il a la haine mais il reste cloué sur le canapé. [...]
Quand il sort le soir, il rentre et il nous fait son canto rebelle. Le petit doigt en l'air, il commémore son passé d'anarchiste et il dit que plus jamais il ne travaillera, que le système est une dictature. C'est lui le triste facho sans pognon.
(p. 20-21)
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Nous ne sommes pas unis. L'argent nous sépare, il pousse en se foutant de l'égalité et distribue ses dividendes comme il l'entend. C'est lui le big boss.
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Dans ma chambre, j'ai deux matelas : celui du dessus sur lequel j'entends les gros mots de la vie et celui du dessous, ce soupirail de livres par lequel j'expérimente l'absence de limites. Les bouquins, je les lis quand la nuit est épaisse, quand aucun loup ne hurle. Je dévore tout, je caresse les tranches et les couvertures dans l'espoir de faite mon baluchon et de partir à l'aventure, affranchie des slows qui entrainent les filles dans des musiques qui ne sont pas les leurs.
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On ne dira jamais assez à quel point mater un mur toute la journée peut rendre fêlé, car une fois que t'as déchiffré les appels au secours du crépi tu te retrouves sur ton pieu face à une souricière.
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J'ai les jetons. Nous aimer lui et moi, mais pour quoi faire ? Je n'aime personne. Tu vois bien comment je me traite ! Tu vois bien comment mon corps veut euthanasier le tien. Tu ne sens pas mon mensonge quand tes lèvres se posent sur mes frémissements de mauvaise hardeuse? Dans quelles illusions fais-tu tes ablutions pour supposer un instant que tu puisses me plaire ? Sais-tu qui je suis ? La petite Barbare, non ?
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S'aimer de cette façon ça devrait donner un accès direct à la sainteté.
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Je garde tout le temps la bouche ouverte comme une promesse. Je m'en fous de respirer, je veux mourir essoufflée. Du bruit et de la fureur, voilà ce qui germe dans le cœur de mon cœur
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