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Citations de André Bucher (228)


André Bucher
En fait, la nature, le cosmos, tout cela nous dépasse. Nous ne sommes qu'une courte parenthèse temporelle, une infime lueur de passage, au mieux peut-on espérer que le chemin, lui, s'en souviendra.
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Les animaux abattus revenaient hanter la forêt plongée dans la pénombre de même qu'ils s'approchaient du sommeil des chasseurs écroulés dans leur lit. Ils se montraient silencieux mais leur regard retentissait sur eux tel un cri. Les bois n'aiment pas recevoir des coups de fusil. Un jour, ils finiront par riposter.
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Plus loin, en remontant vers un plan d'eau, des traces d'animaux entremêlées criblaient de trous le sol givré. Elles livraient dans cette mosaïque transpercée leurs confidences, autant d'étincelles vives, fragiles face au soleil.
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" Dis papi, elle est où grand-mère ?
- Au ciel.
- Qu'est-ce qu'elle fait au ciel ?
- Je ne sais pas trop. Je crois qu'elle voyage, qu'elle se promène.
- Avec la lune ?
- Oui, si tu veux, avec la lune.
- Et tu la vois la nuit au milieu des étoiles, tout ça...
- Oui, au moins une fois par mois. "
Le petit prenait son temps pour intégrer le fait. Irène, plus vive et plus mature, avait abordé la question à sa manière.
" Dis donc, grand-père ?
- Oui.
Il réalisait que lorsque les enfants vous tenaient, ils ne vous lâchaient pas facilement.
- Et pourquoi la elle disparait une fois qu'elle est pleine ? C'est à cause de grand-mère Mireille ?
David fut pris de court. Il ne sut trop quoi répondre.
- Va savoir. Oui, peut-être qu'elle veut la protéger ou qu'elle n'aime pas que je la regarde trop longtemps.
Marc vint à son secours.
- Moi, je sais. C'est à cause des braconniers. Papa, il dit qu'à la pleine lune ils viennent et tirent plein de coups de fusil.
- Oui, c'est ça, s'empressa d'approuver David. Tu as raison, mon petit loupiot.
- Ils font du bruit et il y a des balles qui se perdent dans le ciel.
- Ils la font tomber ? Irène demanda, soudain inquiète.
- Non, elle se cache juste et lorsqu'elle ressort, comme elle est prudente, pendant un bon moment, elle ne montre que la moitié de sa tête. Depuis tout ce temps, elle a appris à se méfier.
Marc réfléchit encore un peu puis il dit :
- Tu l'aimes la lune, papi ?
- Oui, mais pas autant que ta grand-mère. "
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"On voudrait tant être aimé pour ce qu'on est - et non pas tel que l'autre désire qu'on soit. C'est l'éternel dilemme."
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Le soir, après le repas, Sylvain en adoptant le ton de la confidence, lui fit partager sa lecture et feignant de solliciter son avis, il s'écria : "Doit-on tendre ou tordre la douleur ?"
Sérieusement, il avait posé ce genre de colle à un chien. Dilemme shakespearien pour un guérisseur. Celui-ci avait incliné la tête de part et d'autre, comme s'il refusait de choisir. Les animaux aussi pouvaient avoir le coeur brisé.
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Le monde est en mouvement. Nous-mêmes sommes en mouvement. Nous avons tous perdu un être cher. Nous avons tous dansé avec le chagrin, et un jour nous danserons avec la mort.

Terry Tempest Williams
Refuge


(une des épigraphes du livre)
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"Ce qu'il y a de bien avec les mots : si j'en prends un, il s'explique vite par le suivant. On examine le deuxième, ce qu'il veut dire et cela n'a plus de fin. Un peu comme dans la vie, les mots nous font avancer."
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J'ai écrit dans "La Vallée seule" : "Tu verras, là-haut, quand le vent crie, les arbres ont une jolie voix.". Et cet écho de leur respiration vous revient dans les poumons, l'air d'une plainte. Une autre fois, un soleil araignée se débat dans la toile cirée de la pluie et un arc-en-ciel soudain apparait. Puis les ombres en fin de journée se préparent, elles se concertent pour un bivouac à la dure tandis qu'un feu de camp de nuit, rempli d'étoiles brûlantes, s'allume. Rendues quasi transparentes, elles butinent les flammes échevelées projetant leur cire rutilante sur le pardessus de la neige, (...)
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J'aimerais tant que ses longues jambes m'emportent, qu"elles me projettent derrière l'horizon, le mystère de ce monde, et qu'on revienne à la nage pour y faire place nette dans la tête. J'esquisserais un soleil clair, à l'interieur.Il battrait doucement contre une falaise, comme la mer, ou un sourire de lumière sur un coeur.
Alors à quoi bon parler? Il existe tellement de voix de par le monde.Des voix qui crient, qui tombent, personne ne les entend. Des mots partout, étranges, indifférents aux cris, aux pleurs, des mots qui tuent les voix. .. (p.28)
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A son réveil, le cerf vit, entendit le son blanc, rumeur du ciel. Ses petites molécules de brillance destinées à réfléchir la lumière à l'infini dans la transparence immaculée de leur éclat. Des riens aériens, particules subtiles ne projetant aucune ombre. La neige ! Tombée au matin. Elle parfumait l'eau froide du ruisseau et ses flocons glissaient à la surface semblables à des plumes de merle.
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«  Au petit matin, son fils dormait encore , Émilie sortit dans la cour. Un rire de neige masquait le chagrin hivernal des chênes toujours en délicatesse d’un futur feuillage .
Elle pensait à un drap couleur crème , tombé du ciel en plein sommeil. .
Qui donc rendre responsable de ce prodige? Un coloris délicat qui étouffait les tâches d’encre de la mélancolie.
Le fond de teint de l’oubli …. »
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Bernie avait hissé son gamin sur ses épaules et imitant le cri du hibou, il faisait mine de s'envoler. La lune se pavanait, son disque argenté oscillait doucement, elle tournoyait telle une toupie à la parade. Thomas, survolté, battait des mains, allongeant ses petits bras pour la toucher pendant que des centaines d'étoiles somnolentes et paresseuses striaient le ciel de leurs providentielles flèches de lumière et cris silencieux.
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Le ginkgo est un arbre magique. l'arbre qui a défié le temps. On l'appelle encore l'arbre aux pagodes. Il protégerait du malheur en raison d'une très grande résistance au feu. A mi-chemin de la piste, je me suis construit une cabane. La Maison du thé, où je vais me terrer les soirs d'incertitude. Tout autour, trois ginkgos atteignent déjà un mètre cinquante et se rejoignent dans le tournoiement de leurs banches, les feuilles passent du vert au gris, et enfin l'or de l'automne déploie des reflets qui font vibrer la lumière.
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Tels des vols d'oiseaux furtifs, les haïkus déploient leurs ailes, ils referment le cercle, leur chant sans équivoque étant sans doute la formulation la plus juste d'une écriture de la nature débarassée du discours.
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"_[...] Trop de chagrin. Le drame avec la malheur, une fois réunis, c'est qu'ils aiment la compagnie.
_Ils signifient pourtant la même chose, non ?
_Pas vraiment. Le drame, c'est lorsqu'il survient. Le malheur, c'est quand ça dure."
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"En définitive, la réalité d'une existence tenait à peu de choses. Deux ou trois dates symboliques, quelques photos, témoins embarrassants, où l'on a l'air en représentation, déguisé quasiment, avant d'enfiler son dernier costume, le cercueil."
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"Il se rappela que les indiens Caribou possédaient un vocabulaire varié pour décrire la neige. [...] Cinquante-deux mots au total, s'il se souvenait bien. On devrait en posséder autant pour décrire l'amour."
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"Mais le malheur réunit rarement ceux qu'il entoure. Chacun rumine, dissimule ses manques dans son cuisson de fureur étanche."
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La pluie, machine à coudre les flaques, lui agrafait le dos pire qu'un volée de clous. Il discerna un bruissement d'ailes aussitôt ponctué par un gémissement d'effroi. A l'évidence, le dénouement d'un sombre complot perpétré par un rapace nocturne, quelque part dans un taillis proche du serpent de bitume accomplissant sa mue à travers bois dans une lente reptation.
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