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Mozart était une femme : histoire de la musique classique au féminin
Aliette de Laleu
Éditions Stock
Une histoire de la musique classique sous un angle féministe, de Cassienne de Constantinople à Clara Schumann en passant par Hildegarde de Bingen et Hélène de Montgeroult. L'auteure explique les nombreuses interdictions dont elles ont été l'objet, les obligeant à se cantonner au rôle de muse. Avec, à la fin de chaque chapitre, des recommandations musicales. ©Electre
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Il faut mentionner aussi le soutien de certains hommes à la création féminine, tous n'ont pas été des Felix Mendelssohn ou Robert Schumann. Qu'ils soient maris, professeurs, compositeurs, éditeurs ou chefs d'orchestre, certains ont oeuvré en faveur des femmes.
Une qui n'avait pas sa langue dans sa poche vivait en Hesse rhénane (aujourd'hui Allemagne). Hildegarde de Bingen passait son temps entre le couvent qu'elle dirigeait et la forêt qu'elle arpentait pour y trouver de nouvelles plantes au pouvoir guérisseur. Elle sortait parfois de cette routine pour aller prêcher face à des foules venues l'écouter. Et quand elle n'était pas occupée à prier, à ramasser des champignons, à écrire des lettres de conseil à l'empereur, à dessiner, à étudier la lune et les étoiles ou à gérer la vie dans son monastère, Hildegarde de Bingen composait.
A chaque époque, dans chaque pays, des audacieuses, des timides, des battantes, des chanceuses, des prisonnières, des marquises, des épouses, des soeurs, des nonnes, des divas, des orphelines, des pieuses ou des séductrices ont occupé une place dans la musique classique.
En 1904, une décision ministérielle est votée en accord avec le conseil supérieur de l'enseignement du Conservatoire de Paris : chaque classe pour instruments à cordes ne pourra accueillir que quatre femmes, au maximum, sur douze élèves.
La voix des sirènes dessine un pouvoir que les femmes sont soupçonnées d'avoir dans la vraie vie : celui de charmer les hommes pour les asservir.
Très vite, à l'interdiction morale va s'ajouter une interdiction presque clinique. Si Alphonse Sax, dans sa Gymnastique des poumons, insiste sur les bienfaits de la pratique musicale, c'est pour répondre aux études qui montrent les effets néfastes que souffler dans un instrument aurait pour les femmes. Et le mot "gymnastique" n'est pas anodin, puisque c'est l'une des rares activités physiques alors autorisées pour les femmes. Le sport pourrait en effet troubler la la fertilité, voire rendre stérile.
Quand Clara déclare vouloir épouser un des élèves de son père, ce dernier s'y oppose fermement. Sa fille est peut-être tombée sous de charme de Robert Schumann, mais elle ne se mariera pas avec ce pseudo-artiste qui ne lui arrive pas à la cheville.